Analyse du climat 2025 en 5 points

1. Évolution des températures mondiales

Les données récentes confirment que le réchauffement planétaire se poursuit à un rythme historique. En 2024, la température globale moyenne de la surface terrestre a atteint environ 1,47 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850-1900), faisant de cette année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés instrumentaux NASA Science. Poursuivant cette tendance, janvier 2025 a affiché une anomalie de +1,75 °C par rapport à la même période préindustrielle, malgré la phase de La Niña, nettement au-dessus du seuil de 1,5 °C fixé par l’Accord de Paris World Meteorological Organization. Plus récemment, le mois de mars 2025 s’est classé comme le troisième mars le plus chaud depuis 1849, avec une anomalie de +1,31 °C par rapport à la moyenne de référence de 1991-2020, témoignant de la persistance d’un excès de chaleur quasi généralisé à l’échelle planétaire CNIEnvironnement.

2. Concentrations de gaz à effet de serre et émissions

Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone ont atteint 422,5 ppm en 2024, soit près de 50 % de plus qu’à l’ère préindustrielle, conséquence directe de l’augmentation continue des émissions de GES IEA. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les émissions de CO₂ liées à l’énergie ont bondi de 0,8 % en 2024, établissant un nouveau record à 37,8 Gt CO₂ IEA. Les relevés de Climate TRACE indiquent que pour le seul mois de février 2025, le monde a émis 5,04 milliards de tonnes d’équivalent CO₂, un léger recul de 0,47 % par rapport à février 2024 (ajusté du fait de la différence de durée des mois) Climate TRACE. Aux États-Unis, la Energy Information Administration prévoit une hausse de 1 % des émissions énergétiques en 2025, avant un retour à l’équilibre l’année suivante EIA.

3. Événements climatiques extrêmes récents

Au début d’avril 2025, une série de tempêtes violentes dans le Sud-Ouest et le Midwest des États-Unis a provoqué des inondations meurtrières et des tornades ayant fait au moins 24 victimes et causé des dégâts estimés à 80–90 milliards de dollars The Guardian. Une analyse du groupe World Weather Attribution a établi que le changement climatique anthropique a intensifié les précipitations de +9 % et rendu ces tempêtes 40 % plus probables qu’en climat préindustriel, en grande partie en raison de températures de surface de la mer dans le Golfe du Mexique supérieures à la normale, désormais 14 fois plus probables AP News. Ce phénomène illustre l’accroissement attendu et déjà observable de la fréquence et de la gravité des événements extrêmes, soulignant la nécessité d’un renforcement urgent des capacités d’alerte et de résilience.

4. Politiques et manifestations internationales en 2025

Sur le plan diplomatique, la présidence brésilienne de la COP30, prévue du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, plaide pour la création d’un Conseil des Nations unies pour le climat doté d’un véritable pouvoir de mise en œuvre et de sanction des engagements, jugés insuffisans pour garantir la trajectoire de +1,5 °C ReutersUNFCCC. À dix ans de l’Accord de Paris, les contributions nationales actuelles conduisent encore à un réchauffement d’environ 2,6 °C d’ici la fin du siècle, bien au-delà des objectifs fixés Reuters. La préparation de la COP30 s’accompagne d’initiatives pour améliorer la coordination, le partage de données et le financement climatique, mais les enjeux restent gigantesques face au retard accumulé.

5. Perspectives et défis pour la suite

Pour maintenir une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) recommande une réduction des émissions mondiales de GES de l’ordre de 43 % d’ici 2030 par rapport à 2019, avec des baisses rapides et profondes dès cette décennie World Resources InstituteCarbon Brief. Or, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, les politiques en place laissent envisager un réchauffement proche de +3,1 °C si aucun renforcement significatif n’est mis en œuvre, plaçant les sociétés face à des risques majeurs pour les écosystèmes, l’agriculture et la justice climatique Le Monde.fr. Le défi consiste désormais à accélérer la transition énergétique, à stopper la déforestation et à mobiliser des financements massifs pour l’adaptation, afin d’éviter que ces projections ne deviennent irréversibles.