Le CMN œuvre à la conservation de la loge du jardinier de la villa Savoye

A la suite de désordres apparus depuis la restauration de la loge du jardinier de la villa Savoye, construite par Le Corbusier, le Centre des monuments nationaux prend des mesures pour corriger ces désordres, afin d’assurer la bonne conservation de ce bâtiment classé au titre des monuments historiques et inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. 

 

 
 
La loge du jardinier, située à droite de l’entrée du site de la villa Savoye, est l’unique exemplaire construit du « projet d’habitat minimal » que Le Corbusier imagine d’abord en 1927. Ses deux niveaux possèdent une ossature porteuse en béton armé que remplissent des parois en briques alvéolaires. Elle a fait l’objet de plusieurs campagnes de travaux au XXe siècle, notamment une restauration d’envergure réalisée par Jean Dubuisson de 1963 à 1967. Une nouvelle restauration a été engagée en 2015 sous la maîtrise d’œuvre de Pascal Prunet, ACMH, et avec le suivi d’un comité d’experts composé de représentants de la Fondation Le Corbusier, du Centre Pompidou, de la Direction régionale des affaires culturelles Île-de-France et du Laboratoire de recherche sur les monuments historiques. Avec l’accord de la DRAC Ile-de-France, il a été choisi de restaurer la loge au plus proche de son état d’origine, tel que conçu par Le Corbusier : les couleurs d’origine et les menuiseries en chêne ont été restituées, et l’espace intérieur a retrouvé ses dispositions de 1931. 

Dès la fin des travaux, un certain nombre de pathologies et désordres sont apparus. Les peintures intérieures se sont dégradées en plusieurs endroits, avec un phénomène de cloquage et l’apparition de fissures ponctuelles, qui s’est renouvelé après la réalisation de reprises. De même, à l’extérieur, fissures et micro-fissures sont réapparues. 
Le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) a pu analyser les dispositions de ces désordres et mettre en évidence le mécanisme physico-chimique complexe qui en est à l’origine. La réalisation d’un nouveau diagnostic, tenant compte de ces résultats, a été nécessaire pour compléter celui réalisé avant travaux. Des analyses complémentaires portant sur la structure, le comportement hygrométrique et thermique des parois et la vérification de l’ossature ont ainsi été menées. 

Afin de minimiser le plus possible l’évolution des dégradations du bâtiment pendant toute la durée nécessaire au dernier complément de diagnostic et à la mise en place d’un nouveau chantier de restauration, le Centre des monuments nationaux a décidé la mise en place au-dessus de la maison du jardinier d’une structure en échafaudages couvrant le bâtiment afin de le mettre à l’abri des intempéries, et notamment de protéger les façades extérieures des eaux pluviales. Cette enveloppe, dont l’installation vient de commencer, offrira une ventilation naturelle du bâtiment.