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Être en bonne santé, ralentir le vieillissement, se sentir bien, se construire et se reconstruire, encore et encore, penser, aimer, courir, se rouler dans l’herbe... Tout cela est possible grâce à nos repas quotidiens. Nous devons manger pour rester en vie, mais aussi pour profiter pleinement de notre existence. Sans nourriture, nous ne serions rien. On comprend aisément l’extraordinaire impact de chacun de nos repas, de chacune de nos bouchées. Mal choisis, mal équilibrés, les aliments peuvent se transformer en substances maléfiques, capables de nous faire vieillir plus vite, de boucher nos artères, de faire grincer nos articulations, de brouiller nos pensées...
Contrairement aux apparences, il n’est pas si compliqué de se nourrir sainement, même si cet acte simplissime, vital et instinctif, est devenu de plus en plus complexe au cours des dernières décennies. Depuis des millénaires, nos besoins n’ont pas vraiment changé, pas plus que ce que peut nous fournir la terre. C’est l’offre, gonflée par un marketing parfois outrancier, qui s’est complexifiée de façon déraisonnable. Du coup, chacun prend la parole pour donner « sa » version de l’alimentation saine. Il faudrait manger exactement de telle manière, fonder ses menus sur les apports en oméga 3, puis les fibres ou les flavonoïdes antioxydants... Il faudrait surveiller les index glycémiques, les indices d’acidification alimentaire, les charges caloriques... Nous devrions manger exclusivement bio, sans gluten ou sans lactose. Mais les modes passent et les questions demeurent. L’incertitude, loin de s’effacer, grandit sans cesse.
Une question centrale se fait de plus en plus angoissante : que peut-on manger aujourd’hui ? La réponse est pourtant claire et simple : il faut manger modérément, prendre des repas variés, à table (pas de grignotage), avec des aliments le moins industrialisés possible et des menus à forte dominante végétale. L’immense majorité des chercheurs en nutrition préconisent de restreindre les produits d’origine animale : une ou deux fois par semaine pour la viande rouge, deux à trois fois pour les viandes blanches, les volailles, les œufs ou les poissons. Ce qui revient en moyenne, tous aliments d’origine animale confondus, à un repas par jour grand maximum. Du coup, les autres repas (soit quatorze par semaine si l’on prend en compte les petits-déjeuners) deviennent, de fait, végétariens. Pour- quoi ? Nous le verrons dans la suite de ce chapitre. Pour l’heure, essayons de comprendre comment s’est déroulée l’évolution de l’alimentation humaine depuis les origines.
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OMNIVORE : OUI, MAIS...
L’être humain est omnivore : son organisme est capable d’extraire les nutriments contenus dans tous les types d’aliments. Tous, ou presque ! Nous ne sommes pas comme les termites, capables de se nourrir de la cellulose puisée dans le bois de vos poutres qu’ils grignotent avec énergie lors- qu’ils ont réussi à s’y lover. Nous ne sommes pas non plus semblables aux ruminants, dont le système digestif, très différent du nôtre, semble conçu pour parvenir à tirer le maximum d’une nourriture exclusivement végétale.
Nous faisons partie de la classe des omnivores, au même titre que le hérisson ou l’opossum, le kangourou ou le porc, l’ours ou l’écureuil. Nous sommes dotés d’un système digestif et métabolique qui sait se nourrir d’aliments animaux et végétaux. Mais attention : c’est une possibilité, pas une obligation. Nous ne « devons » pas manger des produits animaux, nous « pouvons » le faire. Une nuance qui change tout ! Elle a donné la possibilité à nos ancêtres, au fil des millénaires, d’adapter leur régime alimentaire à leur environnement. Une sacrée chance par rapport à d’autres espèces, qui a contribué à l’évolution des hommes dans les temps lointains où la quête de nourriture posait de nombreuses difficultés. Mais aujourd’hui, c’est à nous de choisir les types d’aliments qui nous conviennent le mieux.
Anne Dufour / Carole Garnier / Marie Borrel
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