L’ALIMENTATION INSTINCTIVE DE L’ENFANT

Commençons par le commencement. Avez-vous déjà été en contact avec un nourrisson ou un jeune enfant ? Si tel est le cas, vous avez très certainement remarqué que l’enfant pleure quand il a faim, mange quelle que soit l’heure, ne s’interroge pas sur le nombre de calories contenues dans un plat, recrache un aliment s’il trouve qu’il n’a pas bon goût, et lâche son biberon ou refuse de terminer à tout prix son assiette s’il n’a plus faim.
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Commençons par le commencement. Avez-vous déjà été en contact avec un nourrisson ou un jeune enfant ? Si tel est le cas, vous avez très certainement remarqué que l’enfant pleure quand il a faim, mange quelle que soit l’heure, ne s’interroge pas sur le nombre de calories contenues dans un plat, recrache un aliment s’il trouve qu’il n’a pas bon goût, et lâche son biberon ou refuse de terminer à tout prix son assiette s’il n’a plus faim.

Et si, au lieu de lui apprendre nos manières de manger, nous prenions l’exemple de sa manière si intuitive et naturelle de s’alimenter ? Qu’est-ce qu’un enfant peut nous apprendre en matière d’alimentation ?

L’ATTITUDE INSTINCTIVE DU NOURRISSON
Les jeunes enfants pourraient être appelés des « mangeurs libres ». Un bébé qui va bien ne se laisse jamais mourir de faim, ne se prive pas de manger ni ne mange à outrance au point de se rendre malade. Bien sûr, ceci ne vaut pas pour un enfant élevé dans un contexte familial compliqué (absence des parents, maltraitance, violence physique et psychologique, etc.) qui aura tendance à manifester son mécontentement par le biais de la nourriture. À cet âge, c’est souvent l’unique moyen d’expression d’un enfant, ce qui nous montre déjà ici à quel point l’alimentation peut être le reflet de l’état psy- chique intérieur d’un individu.

Vous avez peut-être également remarqué qu’un enfant ne mange pas quand il est malade. Et il réagit ainsi tout naturellement, sans connaître aucune règle du fonctionnement physiologique de son corps, se référant à ses sens qui lui manifestent l’absence de faim. Il fait instinctivement confiance à son corps, avec l’intuition que ce dernier sait se réguler.

L’enfant patouille, met les mains dans la nourriture, alors que ses parents s’évertuent à lui inculquer les règles de bonne conduite à table. Étant en contact physique avec les aliments, l’enfant établit une connexion forte avec eux. Et nous avons tous besoin de cette connexion forte avec nos aliments. Je ne dis pas qu’il faille revenir à un stade où nous mangions avec les mains, mais simplement que ce serait bien de nous rapprocher à nouveau des aliments qui nous nourrissent et d’être reconnaissants de les avoir dans notre assiette. Nous sommes passés de l’humain qui chasse et qui cultive à celui qui achète des produits sous vide, prêts à être réchauffés au micro-ondes. La déconnexion est totale. Nous surconsommons, surtransformons, nous n’avons plus aucune idée de la valeur des aliments, nous gaspillons et nous avons de plus en plus des relations et comportements compliqués avec l’alimentation.

ZOOM SUR LA NÉOPHOBIE ALIMENTAIRE
La néophobie alimentaire est l’émergence d’un sentiment de peur lié à l’idée de consommer un aliment inconnu. La personne concernée aura tendance à trouver mauvais tout nouvel aliment et aura une grande réticence à goûter un aliment qu’elle ne connaît pas.

                                                                                   Alicia Sicardi

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