Ce que votre médecin devrait vous dire sur le gluten

 

 

Parler de maux de ventre, de fatigue chronique ou de troubles digestifs à son médecin, cela n’a rien d’extraordinaire. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreux cas d’intolérance au gluten ne sont pas diagnostiqués, voire le sont seulement après plusieurs années. Il faut comprendre que jusqu’à maintenant, les médecins n’étaient que peu informés sur cette maladie. C’est pourquoi le vôtre n’y pensera pas forcément spontanément, à moins que vous ne lui ayez précisé qu’il existait des cas d’intolérance dans votre famille, ou que vous la suspectiez. A contrario, trop nombreux sont les patients se précipitant chez leur médecin pour se faire prescrire des tests d’intolérance, sans raison valable. Dans ces conditions, il n’est pas si facile de parler calmement de maladie cœliaque au cabinet. Voici donc ce qu’il faut savoir sur l’intolérance au gluten, ses symptômes, ses conséquences, son diagnostic et son traitement.

Le gluten, ça se trouve où ?
Dans le blé, l’épeautre, l’orge, le seigle, l’avoine (avec une nuance) et les produits à base de ces céréales (pain, pâtes, biscuits...). En latin, glu signifie « colle ». En effet, si l’on extrait l’amidon des céréales, il ne reste qu’une masse protéique visqueuse et élastique : le gluten. Du point de vue de sa composition, le gluten appartient à la famille des protéines. En outre, il possède des propriétés liantes, gonflantes ou antiagglomérantes qui en font un ingrédient intéressant pour les industriels. Et il existe différents types de gluten : celui contenu dans le blé n’est pas le même que celui de l’épeautre, et même, celui du blé dur n’est pas le même que celui du blé tendre. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on utilise la farine de blé dur pour fabriquer le pain, et le blé tendre pour les pâtes. En plus des pains, pâtes, céréales de petit déjeuner, pizzas, pâtisseries, biscuits, gâteaux, il peut aussi se rencontrer dans une foule d’aliments auxquels on ne penserait pas spontanément : aliments panés, certains produits lyophilisés (bouillons, aromates...), plats préparés, chocolats, yaourts aromatisés, crèmes glacées, sauces, préparations de viande (saucisses, boulettes...), pommes dauphine, soupes, saucisses...

C’est quoi le problème avec le gluten ?
Certaines personnes sont « intolérantes » au gluten, qui provoque une inflammation au niveau des parois de l’intestin grêle et déclenche nombre de troubles. Il s’agit de personnes prédisposées génétiquement. Les risques d’être intolérant sont plus importants si un membre de la famille (frère ou sœur) est également atteint. La maladie se déclare le plus souvent à deux périodes clés de la vie : dans l’enfance, entre six mois et deux ans après l’introduction du gluten dans l’alimentation ; et à l’âge adulte, entre 20 et 40 ans. Il arrive aussi qu’elle soit diagnostiquée après 65 ans. Quand elle se déclare à l’âge adulte, il semble qu’elle soit liée à un facteur déclenchant : éléments infectieux, viraux ou bactériens, grossesse, stress intense... Mais tous ces mécanismes restent encore mal connus. Cette intolérance est une vraie maladie qui prend aussi le nom de maladie « cœliaque ». L’intolérance au gluten touche environ 1 % de la population, soit 600 000 personnes, mais seules 10 à 20 % d’entre elles seraient diagnostiquées. Un grand nombre d’autres personnes sont quant à elles « sensibles » au gluten, sans être cœliaques.

 

Carole Garnier


 

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