Mésopotamie : une tradition mathématique et un apport considérable

La tradition mathématique de la Mésopotamie, ancrée dans le territoire qui englobe aujourd'hui l'Irak, ainsi que des portions de l'Iran, de la Syrie et de la Turquie, a été un pilier dans l'ascension du savoir mathématique. Cette civilisation, florissante entre 3000 et 500 avant l'ère commune, est reconnue pour son apport considérable et précurseur dans le domaine des mathématiques durant l'Antiquité.

Le système numérique

Optant pour un système sexagésimal (base 60), mésopotamiens ont marqué de leur empreinte le cours de l'histoire en sciences, influence qui perdure dans nos systèmes actuels de mesure du temps (minutes, secondes) et des angles (degrés). Le caractère partiellement positionnel de ce système témoigne d'une sophistication où la valeur numérique d'un symbole était définie tant par sa graphie que par son emplacement dans l'équation.

Les Innovations

Les mathématiciens mésopotamiens ont légué un éventail de contributions, englobant l'algèbre, la géométrie, et l'arithmétique, en s'attaquant à des équations de premier, second, et même de troisième degré. Ils figurent parmi les pionniers dans l'emploi des techniques algébriques pour résoudre des systèmes d'équations linéaires.

Leur approche pour résoudre des équations préfigurait les méthodes de manipulation algébrique modernes. Ils ont formulé des méthodes pour déterminer les superficies et les volumes de formes géométriques variées, incluant les rectangles, triangles, cercles, sphères, cylindres, et prismes.

Dans le domaine géométrique, ils avaient saisi la relation entre les côtés d'un triangle rectangle, anticipant le théorème de Pythagore, et appliqué la géométrie à des fins pratiques comme la délimitation des terres et la construction d'infrastructures hydrauliques.

Grâce au système sexagésimal, ils excellaient dans les opérations arithmétiques complexes, maîtrisant la multiplication, la division, et les procédés de calcul des racines carrées et cubiques.

Leur influence sur les générations futures, notamment les grecs, qui ont adopté et enrichi de nombreuses techniques mésopotamiennes, est indéniable. Les tablettes en argile, gravées en écriture cunéiforme et exhumées lors de fouilles, offrent un témoignage précieux de leur expertise et de leurs procédés mathématiques.

L'ère des mathématiques mésopotamiennes est un chapitre captivant de l'histoire humaine, caractérisé par des progrès notables dans la conceptualisation et l'application des mathématiques. Leur contribution continue de résonner, témoignant de la capacité des mathématiques à fournir des clés de compréhension et des moyens d'action sur notre environnement.

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Les tablettes en argile gravées en écriture cunéiforme constituent une des premières formes d'écriture connues de l'humanité, un héritage majeur des civilisations anciennes du Proche-Orient. Cette écriture, dont le nom provient du latin « cuneus », signifiant « coin », se caractérise par ses marques en forme de clous ou de coins, imprimées dans de l'argile fraîche à l'aide d'un stylet.

Ces tablettes ont joué un rôle crucial dans l'administration, la culture et le commerce des civilisations mésopotamiennes, dont les sumériens, les akkadiens, les babyloniens et les assyriens, dès la fin du IVe millénaire avant notre ère. Les sujets enregistrés sont variés, allant de textes administratifs et légaux, tels que les contrats et les inventaires, à des œuvres littéraires, religieuses et scientifiques, y compris des épopées célèbres, des hymnes, des prières, des traités d'astronomie et de mathématiques.

La découverte et la déchiffrage de ces tablettes vont révolutionner notre compréhension des sociétés anciennes du Proche-Orient, révélant non seulement leur organisation sociale, économique et politique, mais aussi leur pensée, leur religion et leur littérature. La conservation de ces artefacts est essentielle car ils offrent un aperçu précieux sur les premières étapes du développement de l'écriture et de la civilisation humaine. Ce que cela nous apprend continue de bénéficier à de nombreuses disciplines, l'archéologie, l'histoire ancienne, la philologie et les études sur le Proche-Orient.