Allaitement : le coup de pouce de l’homéopathie

 
Sein ou biberon ? La meilleure alimentation pour le nouveau-né est celle choisie par les parents et avec laquelle ils se sentent à l’aise.
L’allaitement maternel est cependant encouragé par le corps médical, recommandé par l’OMS du fait de ces nombreux bénéfices, et adopté par près de 70%[1] des femmes qui mettent au monde un enfant. Pourtant, l’expérience, souvent présentée comme « merveilleuse », peut être jalonnée de difficultés. Pour accompagner et améliorer la lactation, l’homéopathie est une option thérapeutique intéressante, sans effets secondaires connus, adaptée au nouveau-né comme à sa mère.
Le Dr Christelle Besnard-Charvet[2], gynécologue-obstétricienne, nous explique.
 

Les bienfaits de l’allaitement maternel

Donner le sein à son enfant, lorsque qu’on le souhaite et qu’on le peut, est bénéfique pour le nouveau-né et la maman, y compris lorsque l’allaitement est de courte durée.
 
En effet, le lait maternel apporte tout ce qu’il faut au bébé durant les premiers mois de sa vie. Sa composition varie et s’adapte parfaitement à ses besoins au cours de la tétée et dans le temps. Grâce aux anticorps contenus dans le lait maternel, l’allaitement permet une protection contre les microbes, contre les allergies, diminue les risques d’obésité, de développer de l’asthme et du diabète de type 1.

Chez la femme, l’utérus reprend sa place plus rapidement grâce aux contractions de l’utérus provoquées par les tétées. Et à long terme, l’allaitement réduit le risque de cancer du sein et des ovaires avant la ménopause et, après, il diminuerait l’ostéoporose.

 

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Les difficultés d’allaitement

Allaiter est censé être une expérience idéale. Pourtant des perturbations peuvent survenir et compromettre sa mise en place et sa poursuite.

  • Les douleurs de la montée laiteuse

Quelques jours après l’accouchement, la montée de lait survient. Les seins se gonflent, deviennent sensibles, mais si bébé tète correctement et régulièrement, cela finit par passer. En revanche, s’il ne tête pas suffisamment, les seins remplis de lait vont se tendre, devenir douloureux et chauds. Une légère fièvre peut même se déclarer. On parle alors d’engorgement.

Pour aider à soulager l’inconfort, il est préconisé de continuer d’allaiter en mettant le bébé au sein aussi souvent qu’il le réclame et en veillant à ce que les tétées soient suffisamment longues pour bien vider les seins.

  • Les crevasses des mamelons

Ce sont des lésions, des fissurations plus ou moins profondes de la peau qui peuvent apparaître au niveau du mamelon. Elles sont généralement dues à des frottements anormaux entre le mamelon et la bouche de l’enfant. Pour les éviter, il est important de bien positionner bébé lors de la tétée et d’appliquer du colostrum (premier lait après la naissance) sur le mamelon lors des premières tétées.

  • L'engorgement des seins

Il se traduit par une tension douloureuse des seins, due à une importante montée de lait et sa rétention dans les canaux galactophores. Pour être soulagée, il est conseillé d’apprendre à presser ses seins ou d’utiliser un tire-lait qui réduiront l'engorgement, puis de faire téter le bébé.

  • L'insuffisance de lait

Elle est en général due à des tétées inefficaces ou insuffisantes qui diminuent la production de lait.  Le conseil : si la maman veut poursuivre l’allaitement, mettre plus souvent l’enfant au sein et le stimuler.

L’homéopathie en renfort

Souvent plébiscitée au moment de la grossesse, respectueuse de la santé de la future maman et du fœtus, l’homéopathie est également utile pour prendre en charge ou accompagner les troubles liés à l’allaitement.

Elle peut ainsi trouver sa place en 1ère intention ou en complément d’autres traitements.

  • Lors d’une montée laiteuse douloureuse,deux médicaments homéopathiques sont fréquemment utilisés. Pour les distinguer, l’un agit sur les douleurs soulagées par le froid, l’autre sur celles améliorées par l’immobilisation, par exemple le port d’un soutien-gorge. Ce traitement peut être pris seul ou associé à des antalgiques et/ou des anti-inflammatoires.
     
  • En cas d’engorgement, des médicaments homéopathiques seront choisis en fonction des manifestations : présence sur le sein d’un placard rouge, chaud et douloureux, d’une mastite[3]ou encore d’une induration locale ou d’un ganglion, …
     
  • Face à des crevasses, l’homéopathie peut intervenir par voie locale avec entre autres l’application de la pommade Castor Equi Boiron[4], un médicament homéopathique traditionnellement utilisé dans le traitement des crevasses notamment les crevasses du mamelon.  Il est également possible d’associer des granules homéopathiques dont le choix est guidé par le type de crevasse, de douleurs, si ça saigne ou si ça suinte, etc… ainsi que des antalgiques.
     
  • Si la production de lait est insuffisante ou diminue, l’homéopathie peut aider à stimuler la lactation. Le traitement est à débuter dès les premiers symptômes puis les prises sont à espacer suivant amélioration.
     
  • Si l’on ne souhaite pas allaiter, le meilleur moyen pour éviter stopper la montée de lait initiale est de ne pas stimuler le sein par la succion de l’enfant » précise la gynécologue. En effet, si une tétée d’accueil est faite, inévitablement elle déclenche physiologiquement la montée laiteuse.
  • Certains médicaments homéopathiques peuvent cependant limiter les effets de la montée laiteuse et éviter un engorgement, à condition de démarrer le traitement dès l’accouchement. 

  • Lors du sevrage, l’homéopathie pourra également accompagner cette phase afin notamment de diminuer les douleurs ou risque d’engorgement.
 
Sans effets secondaires connus, compatible avec d’autres traitements en cours, l’homéopathie permet de prendre en charge la patiente dans sa globalité et dans toute son individualité. C’est une aide particulièrement précieuse au moment de l’allaitement aussi bien pour traiter les désagréments de l’allaitement que pour prendre en charge des pathologies intercurrentes, comme un rhume par exemple, sans avoir besoin d’interrompre l’allaitement.

En cas de doute, n’hésitez pas à en parler à votre sage-femme, votre médecin traitant ou un spécialiste.

 

Les incontournables de l’allaitement 

Apis mellifica      Bryonia      Lac caninum      Ricinus communis

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« L’homéopathie me permet d’accompagner l’allaitement. La montée de lait qui dure entre 24 et 48 heures est un phénomène physiologique souvent vécu comme désagréable. L’homéopathie ne l’arrêtera pas mais elle limitera l’apparition des symptômes. Les médicaments homéopathiques peuvent aussi soulager les crevasses, l’engorgement, la lactation trop ou pas assez intense. D’ailleurs, les médicaments n’étant plus recommandés pour stopper la montée de lait, je peux aussi prescrire à une mère qui ne souhaite pas allaiter, un traitement sur mesure pour inhiber la montée de lait. » Agnès, sage-femme

 

Homéopathie, vers qui se tourner ?

De nombreuses maternités ont intégré l’homéopathie dans leur pratique quotidienne, certaines proposent même des consultations dédiées. A défaut, des médecins généralistes, des spécialistes, des sage-femmes et des pharmaciens peuvent conseiller de l'homéopathie en 1ère intention ou en association avec d’autres thérapeutiques recommandées.

Pour trouver un professionnel de santé qui utilise l’homéopathie, vous pouvez :

 

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[1] https://www.ameli.fr/rhone/assure/sante/themes/alimentation-0-3-ans/premiers-mois-lait-uniquement
[2] Gynécologue-obstétricienne, homéopathe, Conseiller scientifique, diplômée universitaire en soins de support et nutrition, présidente de l’association Centre Ressource Lyon
[3] Inflammation du sein avec infection ou non
[4] En application locale, deux à trois fois par jour. Avant la tétée, passer une compresse imbibée d’eau tiède sur le mamelon. En l’absence d’amélioration au bout de 7 jours une consultation médicale est nécessaire.