Les 4 étapes clefs pour des installations de défibrillateurs publics efficaces

 

 

Au cours de mes 18 ans d’expérience sur le marché des défibrillateurs en accès public, j’en ai vu des vertes et des pas mûres ! Défibrillateurs de formation à la place d’un vrai DAE, installations extérieures dans des armoires non ventilées et non chauffées, des armoires fermées avec un cadenas à clé, rafistolées avec de l’adhésif ou des fils de fer, consommables périmés depuis de nombreuses années ! et de nombreuses autres anomalies constatées, si bien qu’il serait vain de toutes les énumérer.

La législation est claire. Elle oblige les établissements recevant du public à s’équiper de défibrillateur(s) et à en assurer la maintenance, soit par une société tierce, soit par son propre personnel qui devra recevoir la formation adéquate. 

 

La législation ne prend pas en compte son application pratique. C’est pourquoi, aujourd’hui je souhaite partager les 4 étapes clefs pour des installations de défibrillateurs publics efficaces en dehors de l’achat du DAE selon moi : signalisation, information, formation, et obligation d’exploitation

 

  • La signalisation, dans l’urgence, les témoins ne doivent pas se lancer dans une chasse au trésor pour trouver le défibrillateur le plus proche, raison pour laquelle le législateur a prévu que la signalétique doit obligatoirement accompagner les équipements. Souvent cette signalisation est absente ou insuffisante. En outre, il m’a été donné de constater que plus le défibrillateur est à l’écart, plus il a des chances d’être volé ou vandalisé. Contrairement à l’adage qui veut que pour vivre heureux il faut vivre caché, plus le défibrillateur est visible mieux il sera protégé ! 

 

  • L’information. L’exploitant se doit d’informer son personnel ainsi que le grand public de la présence d’un défibrillateur à proximité : flyer d’informations avec plan d’accès dans les pharmacies avoisinantes, article dans les média locaux, intervention dans les milieux associatifs, scolaires, sportifs…

 

  • La formation, parce qu’un individu formé aux premiers secours est toujours plus à même de réagir dans une situation d’urgence. Les défibrillateurs guident les utilisateurs lors de l’utilisation. Encore faut-il le savoir ! Seulement 40% des témoins d’un arrêt cardiaque administrent les premiers secours à la victime. Une grande majorité de la population ne le fait pas. Former un enfant, c’est informer ses parents. Former les citoyens, c’est les préparer à ces situations, et sauver des vies.

 

  • L’obligation d’exploitation, parce qu’en dehors des périodes de maintenance, le défibrillateur (comme tout matériel électronique) est susceptible d’être hors fonction (batterie en panne, électrodes périmées…). La surveillance et la tenue d’un registre sont obligatoires, manuellement ou automatiquement, afin d’assurer une traçabilité sûre, soit par le défibrillateur lui-même (s’il est connecté), soit par son support (dispositif communiquant avec surveillance).

 

 

En France, on compte déjà 455 000 défibrillateurs installés en accès publics (hors professionnels de santé), et plus de 700 personnes sauvées sur la seule année 2022 (soit 1,92 vies par jour) ce qui tend à démontrer l’efficacité de l’accès public aux défibrillateurs. Cependant plus de 53 % de ces défibrillateurs accessibles au public en France seraient potentiellement inefficaces.