La cosmétique conventionnelle pollue la planète

À quoi pensez-vous quand vous appliquez une crème solaire sur votre peau ? Certainement pas à la vie des coraux marins ! Pourtant, une étude italienne a prouvé que la benzophénone, un ingrédient filtreur d’UV très présent dans les produits solaires, participait grandement à la mort progressive des coraux. En effet, de nombreux ingrédients cosmétiques ne se résorbent pas bien dans l’environnement et vont polluer la flore, la faune et les eaux.

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À quoi pensez-vous quand vous appliquez une crème solaire sur votre peau ? Certainement pas à la vie des coraux marins ! Pourtant, une étude italienne a prouvé que la benzophénone, un ingrédient filtreur d’UV très présent dans les produits solaires, participait grandement à la mort progressive des coraux. En effet, de nombreux ingrédients cosmétiques ne se résorbent pas bien dans l’environnement et vont polluer la flore, la faune et les eaux.


C’est pour cette raison par exemple qu’au Yucatán, état du Mexique, les crèmes solaires conventionnelles sont interdites dans certaines zones de plongée. C’est aussi pour cela que de nouvelles réglementations apparaissent pour éliminer les microbilles de plastique dans les cosmétiques. Les poissons les prennent en effet pour du plancton et s’empoisonnent ! Et ne citons pas les tonnes de lingettes et de bâtonnets de type Cotons-Tiges jetés chaque jour à la poubelle.

L’impact écologique de la cosmétique est bien plus lourd qu’il n’y paraît...
Les salles de bains du monde globalisé sont remplies de produits divers et variés. Il existe des produits cosmétiques pour tout. Le visage et le corps bien sûr, mais aussi le contour des yeux, le cou, le contour des lèvres, les ongles, les cheveux, des pointes à la racine. Pire, les pays émergents qui n’avaient jusque-là pas vraiment accès à ces panoplies sophistiquées sont devenus les plus grands consommateurs de produits de beauté conventionnels. Le marketing et la publicité sont passés par là.

Un exercice effrayant consiste à réfléchir au nombre de gels douche et de shampooings consommés chaque jour dans le monde... et aussitôt rincés pour aller polluer les égouts. Il en va de même pour la quantité de fond de teint ôtée chaque jour grâce à des lingettes ou des cotons jetés immédiatement à la poubelle. Quant à la quantité d’emballages bien souvent inutiles et non recyclables qui circulent, elle est inouïe. Et ce n’est pas tout ! Avant même que les flacons ne soient remplis, il faut penser à l’impact écologique de la fabrication de ce qu’ils contiennent. Les dérivés de la pétrochimie et les silicones ou plastiques ne poussent pas sur les arbres !
À titre personnel, nous pouvons penser ne pas avoir à nous culpabiliser pour notre consommation de produits de beauté. Mais à l’échelle de l’humanité, il est évident que l’addition est salée pour notre Terre !

\ Polluants à éviter
Voici une brève liste partielle des types d'ingrédients qui polluent dans nos cosmétiques. Pour apprendre à les reconnaître sur les étiquettes, lisez en partie 2 le passage sur l'analyse des formules cosmétiques (page 49). Dans vos shampoings, après-shampoings, masques capillaires, crèmes visage, fonds de teint, fards, crèmes corps et certains gels douche : les plastiques, les silicones, les siloxanes et les polymères. Ces ingrédients donnent de la texture à la formule, mais ils n’apportent rien à la peau et n’y pénètrent pas. Eh oui, tout part dans l’eau et se retrouve dans l’environnement ! En outre, les ingrédients « diméthicone » et « cyclotétrasiloxane » auraient un impact négatif sur la santé.

Dans vos crèmes, laits et huiles de soin, même celles destinées aux bébés : les huiles minérales et alcools gras dérivés de la pétrochimie. Ces ingrédients n’ont pas d’effets nocifs directs sur la peau, mais a-t-on vraiment envie de soutenir cette industrie et de se tartiner avec ?
Dans vos gommages, dentifrices et certains gels douche : les microbilles de plastique. Le problème ? Après rinçage, ces billes se répandent dans l’environnement et polluent les cours d’eau. Bonne nouvelle, en 2015, les États-Unis ont voté leur interdiction à l’horizon 2017, suivis par la France, qui interdit à présent les microbilles de polyéthylène, mais qui laisse l’utilisation d’autres polymères non biodégradables libre.
Dans vos savons : l’edta. C’est un agent chélateur récurrent dans les savons industriels qu’il « stabilise », mais son impact sur l’environnement est décrié. En outre, sa toxicité n’est pas nulle, si l'on tient compte de l'utilisation d'autres produits en parallèle.

Dans vos crèmes antiâge, dans vos soins solaires conventionnels : le benzophénone. Cet ingrédient antioxydant et filtre UV est l’un des plus polluants pour la vie aquatique.
Dans tous les produits conventionnels qui moussent : les composés éthoxylés. Repérez les ingrédients qui contiennent le suffixe « -eth ». Ce sont des composés « éthoxylés ». La plupart sont inoffensifs une fois purifiés, toutefois certains sont irritants et tous sont montrés du doigt pour leur impact sur l’environnement.

Dans les lingettes, les disques à démaquiller : le coton. C’est là un textile polluant et trop grand consommateur d’eau, tout le monde le sait mais on l’oublie parfois une fois dans la salle de bains.
Et la liste n’en finit pas ! On ne vous parle même pas des muscs synthétiques qui peuvent composer l’ingrédient « parfum » dans n’importe quel produit à rincer. Ces muscs se retrouvent dans la mer et perturbent la vie endocrinienne de la faune aquatique.

La Slow Cosmétique© invite à éviter tout cela. Mais aussi à éviter les produits suremballés (tube non recyclable, boîte en carton systématique, etc.) et accompagnés d’outils promotionnels trop nombreux (PLV, présentoirs, etc.).
Vous pensez que tous vos produits sont bons à jeter ? Pas de panique, pour chacun des produits cités plus haut, une alternative naturelle et moins polluante existe. Vous la découvrirez dans les chapitres suivants.

 

                                                                                   Julien  Kaibeck

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