Le thème de la Journée internationale des femmes pour le 8 mars 2021 est : «Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19». Comme chaque année, le but de cette journée est de réfléchir sur les conditions des femmes dans le monde et de lutter contre les inégalités par rapport aux hommes.
Selon le rapport « ONU femmes », en 2020 « les progrès accomplis pour l’égalité des sexes s’affaiblissent et les avancées durement obtenues sont en train de s’inverser ». Il signale « le manque d’action efficace pour stimuler la représentation des femmes dans les arènes du pouvoir ».
L’ONU constate que ce sont dans les pays dirigés par des femmes que la crise sanitaire a été la mieux contenue. Et que sur le terrain, les femmes ont été en première ligne pour apporter les soins aux malades, les rendant ainsi les plus vulnérables face à la maladie : en France, les femmes sont 91% des aides-soignants, 87% des infirmiers, et 97% des employés dans des maisons de retraite et aides familiales à domicile. Parmi les scientifiques, comme parmi les militaires d’ailleurs, le pourcentage de femmes augmente. Mais bien que 33% des chercheurs scientifiques soient des femmes, seules 12% d’entre elles, en moyenne, sont membres d’académies nationales des Sciences à travers le monde.
Le pouvoir politique ne s’adresse aux femmes que marginalement pour penser « le monde d’après », et dans la plupart des entreprises, leur investissement, souvent exemplaire pendant la pandémie, n’est pas reconnu, voire nié et les inégalités de salaires persistent ! Et nous savons tous que les réponses conçues sans la contribution des femmes sont des réponses qui les oublient ! D’où il est primordial de donner les mêmes chances d’éducation aux filles et aux garçons dans le monde.
Aujourd’hui, plus que jamais, chacun reconnaît que les femmes apportent des expériences, des perspectives, des compétences différentes, ainsi que des contributions irremplaçables en faveur de décisions, de politiques et de lois qui profitent à tous. La crise a mis en évidence l’importance primordiale des contributions des femmes mais aussi le fardeau disproportionné qu’elles portent, alors que rien de concret n’a été décidé pour y remédier, les hommes ayant le pouvoir majoritairement.
La totalité des sujets concerne à la fois les femmes et les hommes, n’est-il pas temps que les femmes soient présentes dans toutes les sphères de la vie publique où les décisions sont prises et qu’elles participent au pouvoir au même titre que les hommes, au niveau local comme au niveau international. C’est ce que dit la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur « les femmes, la paix et la sécurité » (du 8 mars 2000) qui demande « instamment aux états membres de faire en sorte que les femmes soient davantage représentées à tous les niveaux de prise de décisions dans les institutions et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux pour la prévention, la gestion et le règlement des différends ».
Partout dans le monde les mobilisations pour les droits des femmes se développent à l’initiative des femmes elles-mêmes. Le caractère mondial de ces mobilisations en fait un des axes principaux du mouvement mondialisé des luttes pour la justice sociale, la liberté, le respect des droits humains pour toutes et tous. Ces mobilisations qui font partie intégrante de la culture de la paix prônée par le Mouvement de la paix sont plus que jamais nécessaires car comme le disait Simone de Beauvoir : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ».
Paris, le 7 mars 2021
Le Mouvement de la Paix