Depuis le début de la phase 3 de la surveillance de l’épidémie de COVID-19 (surveillance populationnelle), une surveillance de la mortalité à partir des différents systèmes d’information disponibles à Santé publique France a été réalisée : la mortalité toutes causes confondues issue des bureaux d’état-civil, les décès associés à la COVID-19 déclarés par les établissements hospitaliers (système SI-VIC) et par les Etablissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) et établissements médico-sociaux (EMS), et les décès certifiés par voie électronique.
A partir de ces sources, il est estimé que l’excès de mortalité en lien avec l’épidémie de COVID-19 entre le 2 mars et le 31 mai 2020 en France se situe entre 25 000 (estimés à partir des données d’état-civil de l’Insee) et 30 000 décès en excès (estimés à partir des données SI-VIC et EHPAD/EMS). Cette fourchette témoigne des incertitudes qui demeurent sur l’estimation de cet excès, compte tenu de la survenue concomitante d’une surmortalité, directement et indirectement associée à l’épidémie et d’une sous-mortalité, liée à l’effet protecteur du confinement sur les causes de décès hors COVID-19. Seule l’analyse des données exhaustives de l’Inserm-CépiDc, incluant les causes médicales de décès (disponibles au mieux à la fin de l’année 2020) permettra d’affiner ces premiers résultats.
Ce rapport met l’accent sur l’urgence de généraliser l’utilisation de la certification électronique des décès sur l’ensemble du territoire. La certification électronique des décès permettrait de disposer d’une source unique et pérenne pour la surveillance réactive de la mortalité, quelle que soit la nature de la menace sanitaire (d’origine infectieuse, environnementale, bioterrorisme, accident industriel majeur…) et le lieu de survenue des décès (domicile, EHPAD, établissement hospitalier…).