Les « amis malins » d’une thyroïde heureuse


On entend souvent parler des ennemis de la thyroïde. Et certains sont majeurs ! Nous avons parlé de la radioactivité. Nous pourrions y ajouter le tabac, le stress, les carences nutritionnelles... Nous avons préféré mettre en avant les « amis » de votre précieuse petite glande, afin de vous permettre de passer plus rapidement à l’action.

L’IODE : CARBURANT NO 1 DE LA THYROÏDE
La thyroïde ne peut pas fabriquer d’hormones sans iode. Et notre seule source d’iode est l’alimentation. L’équation est posée d’emblée : toute carence en iode finit par entraîner des dysfonctionnements. Dans le corps d’un adulte de taille moyenne (70 kg), on trouve environ 15 mg d’iode. Ce stock est renouvelé en permanence grâce aux apports alimentaires. Lorsque nous avalons un aliment riche en iode, celui-ci passe dans le sang. La thyroïde en retient environ 20 % au passage et le reste est éliminé dans les urines. L’apport doit donc être suffisant et régulier pour couvrir tous nos besoins.

La carence en iode est beaucoup plus fréquente que l’excès, sauf dans quelques pays comme le Japon où l’alimentation est basée principalement sur la consommation de poisson et d’algues d’origine marine*. Cette carence est à l’origine des goitres : la thyroïde ne parvient pas à produire suffisamment d’hormones et son volume augmente par compensation, provoquant parfois un état inflammatoire qui intensifie encore le dysfonctionnement.

Si la thyroïde est rapidement affectée par la carence en iode, elle s’adapte beaucoup plus rapidement à l’excès. Il faut que celui-ci soit important et durable pour que la glande réagisse. Ces excès sont généralement dus à des traitements médicamenteux à base d’iode, plus qu’à des excès alimentaires. L’apport moyen en iode recommandé pour un adulte est de 100 à 150 microgrammes par jour. Pour courir des risques d’excès, il faut absorber de manière régulière au moins 400 à 500 microgrammes d’iode par jour. C’est rarement le cas. Vous ne courrez donc pas grand risque à consommer régulièrement des aliments riches en iode, sauf si vous souffrez d’une hyperthyroïdie très sévère.


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QUELQUES ALIMENTS RICHES EN IODE
Les valeurs sont données en microgrammes d’iode pour 100 grammes d’aliment.
> Algues séchées (kombu, wakamé, nori...) 7 000 à 75 000
> Sel iodé 1 500 (30 pour une part de 2 g)
> Haddock fumé 300
>  Ail 90
> Crustacés marins 50 à 90
>  Poissons de mer de 40 à 80
>  Coquillages 10 à 50
>  Ananas frais 30
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Dr Pierre Nys

 

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