Paris, le 04 mai 2020 - La Haute Autorité de santé, l'Académie de Médecine et Santé Publique France ont alerté sur la diminution significative de couverture vaccinale des enfants durant la période de confinement national. Le risque pour la population infantile est alors une recrudescence de cas de rougeole et d'infections bactériennes. Le déconfinement et le Covid-19 imposent d'adapter les calendriers de vaccinations et de rattraper le retard. Les IPDE sont un recours indéniable pour combler ce retard et apporter leur soutien à la médecine de ville.
L'IPDE en renfort pour réguler et libérer du temps médical
La crise sanitaire entraîne une baisse importante de la couverture vaccinale chez les jeunes enfants. Aujourd'hui, on note une baisse de 50 à 70 % pour les vaccins Rougeole-Oreillons-Rubéole, avec un risque majeur lors du déconfinement d'une recrudescence de ces maladies fréquentes. C'est un enjeu de santé publique de rattraper très rapidement les retards de vaccination des enfants. Actuellement, la diminution des consultations médicales de la population générale fait craindre, à la sortie du confinement, une reprise massive de consultations au sein des cabinets médicaux, en plus des enfants qui seront à vacciner.
Pour anticiper cette situation, l'ANPDE rappelle que les IPDE possèdent toutes les compétences leur permettant de réaliser les actes vaccinaux, et ainsi venir en renfort des médecins pour réguler plus efficacement ce retard. Dans un premier temps, il s'agit de réadapter les calendriers vaccinaux pour les enfants qui auraient manqué une primo-vaccination ou un rappel. Cette mission est initialement gérée par le médecin de l'enfant qui pourrait dorénavant l'orienter avec sa famille vers un IPDE qui réalisera les vaccinations et le suivi du calendrier.
S'agissant des enfants dont le calendrier vaccinal est respecté, les IPDE doivent pouvoir vacciner directement, sans prescription médicale, et ainsi libérer du temps médical. Un protocole national de coopération pourrait être mis en œuvre rapidement en s'inspirant de ceux déjà existants (notamment à Mayotte).
A la sortie du confinement, il est indispensable d'anticiper sur la situation à venir, pour éviter un engorgement et une recrudescence de graves maladies infantiles.
Un enjeu de santé publique, un enjeu économique
Un enfant doit être à jour de ses vaccinations pour être admis en crèche, à l'école, en garderie ou tout autre collectivité. A partir du 11 mai, les parents qui devront réintégrer leurs lieux d'exercice professionnel et qui n'auront pu garantir la vaccination de leur enfant pourront être confrontés à un refus d'accueil de leur enfant en collectivité. Il est donc important de garantir à ces parents la possibilité de rester à leur domicile avec leur enfant, en les soutenant économiquement, et le rattrapage au plus vite des vaccinations infantiles.
Le recours aux compétences des infirmièr(e)s puéricultrices(teurs) permettra de réduire le temps d'attente pour la réalisation des vaccinations, d'apporter un soutien aux médecins, et de limiter la survenue d'une nouvelle crise sanitaire. Nous demandons de toute urgence au Ministère des Solidarités et de la Santé une prise de position. L'ANPDE reste disponible pour contribuer à la mise en oeuvre de ces mesures.
A propos de l'ANPDE
Créée en 1949, l'Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE) est l'unique association qui défend et rassemble les professionnels de la spécialité de puéricultrice. Forte de ses 2000 adhérents, elle vise à promouvoir une politique de santé ambitieuse pour les quelque 13 millions d'enfants, et à défendre leur intérêt et celui de leur famille. Elle représente les 20 000 professionnels diplômés de la spécialité et les étudiants dans les instances officielles permettant ainsi l'évolution de la profession et la reconnaissance de la plus-value de la puéricultrice. L'ANPDE contribue, en outre, au développement professionnel en organisant des formations DPC et un congrès annuel de haute valeur scientifique.