Quels sont les visages du stress ?


Définition pour le stress
Sensation d’inconfort permanent, de malaise diffus, conséquence d’une pression ou d’un déséquilibre psycho- logique ou physique lié aux contraintes et astreintes de la vie moderne.

Stress : ami ou ennemi ?
Tout est question de dosage : il existe un stress bénéfique, qui nous aide à avancer dans la vie et un stress nuisible, qui est excessif et peut nous empoisonner l’existence.
Tout comme le vent est à la fois nécessaire au bateau à voile pour avancer, mais aussi nuisible quand il est violent ou tempétueux.

Le stress responsable d’une tension nerveuse et dont on parle ici, est donc le stress excessif, défini au mauvais sens du terme.

Quelle est sa nature ?
Il peut s’agir d’un stress physique : rythme de vie endiablé, bruit, pollution, non respect des rythmes biologiques fondamentaux.
Il peut aussi s’agir d’un stress psychologique : pression de la rentabilité, crainte de l’avenir et du chômage, multiplicité des informations le plus souvent désagréables, arrivant de toute la planète.

Quelle est sa chronologie ?
Il peut s’agir d’un stress ponctuel, lié à un événement unique ou répétitif, ou bien d’un stress durable, consécutif à une situation persistant dans le temps.

2. quels sont les facteurs du stress ?
Certains sont propres à l’individu, d’autres sont environnementaux.
Son contexte
Il est éminemment variable :
- Il peut s’agir d’un stress familial : mauvaises relations entre les époux, incompréhension de génération avec les enfants, mauvaise entente avec les autres membres de la famille pour des raisons de jalousie, de situation, d’argent, etc.
-D’un stress professionnel lié essentiellement à trois ordres de facteurs :
• la marge de manœuvre : contraintes, difficulté d’agir, etc. ;
• facteurs humains : conditions matérielles, cadre de tra- vail, communication entre les individus, etc. ;
• enfin, sens donné au travail : aussi bien dans le sens d’une insuffisance de sens que dans un excès.
- D’un souci de santé : maladie durable ou à connotation négative (accident, opération, accouchement, etc.).
-Le stress peut aussi paradoxalement concerner les loisirs : c’est le domaine du dopage psychologique : attitude mentale erronée conduisant à une surestimation de sa forme physique, à un désir exacerbé de gagner et à un manque d’écoute de son organisme.

Les facteurs individuels
Certains facteurs, liés à l’individu, peuvent favoriser la survenue d’un stress ou aggraver un stress préexistant. Il s’agit de certaines tendances caractérielles ou de facteurs rattachés à l’environnement familial.

Le profil psychologique
- Un caractère anxieux
L’anxiété est un phénomène naturel dans certaines circonstances.
Elle devient par contre maladive lorsqu’elle se prolonge et prend l’aspect d’une « peur sans objet apparent légitime », peur de tout et de rien, de la vie, des événements qui pour- raient survenir, etc. Elle retentit alors sur la vie physique, psychique et relationnelle.
Quoi qu’il en soit, cet état permanent de « qui-vive injustifié » use les nerfs et entraîne un stress chronique.

- Une tendance dépressive
En distinguant bien :
•la dépression réactionnelle, communément appelée « déprime », survenant après un événement bien particulier ;
• la dépression constitutionnelle, qui tient au caractère de l’individu, avec des antécédents familiaux.
Cet état dépressif entraîne une diminution du désir et de l’intérêt de vivre qui est à l’origine d’une pérennisation du stress.

Les troubles du sommeil
Ils sont importants, car ils sont cause et conséquence aggravante du stress. De plus, ils sont étroitement intri- qués avec un profil psychologique à tendance anxieuse ou dépressive.
Les plus fréquents sont au nombre de trois :
• difficulté d’endormissement, liée le plus souvent à une anxiété ;
• réveils nocturnes qui peuvent être corrélés soit à des cauchemars, soit à des problèmes digestifs, les deux pouvant être liés ;
• réveil prématuré avec impossibilité de s’endormir, classiquement rattaché à une tendance dépressive.

Les facteurs familiaux et génétiques
Il n’existe pas de facteur connu en tant que « gène du stress ».
Il existe manifestement des familles de stressés ; cet état de choses pouvant être déterminé soit par un profil psychologique hérité de la famille, soit par un comportement d’imprégnation, véritable conditionnement au stress.
Le rôle psychologique des parents vis-à-vis des enfants est donc fondamental à cet égard.

Au terme de cette étude, on peut considérer que le profil du stressé excessif est assimilable à un récepteur biologique à seuil abaissé, sensible à tout stimulus, tant physique que psychologique.

3. quelles sont les réactions de l’organisme ?
Leur mécanisme est univoque, à la fois neurologique et hormonal.

Les voies du stress
Les réactions biologiques de stress dépendent de deux systèmes. L’un, nerveux, réagit immédiatement ; l’autre, hormonal, après un délai de quelques minutes.
En présence d’un « stresseur », la première réponse immédiate est la libération d’adrénaline par la glande surrénale, qui va mettre l’organisme en éveil.
Le système hormonal prend progressivement le relais pour un stress durable. La glande surrénale sécrète une hormone, le cortisol, qui favorise la résistance au stress, notamment en stimulant la synthèse de sucres dans l’orga- nisme et le système immunitaire.
C’est pourquoi un stress chronique, qui active en permanence ce système, peut épuiser les défenses immunitaires et favoriser des maladies chroniques.

Les trois stades de réaction
■ Alerte : c’est une réaction globale archaïque non spécifique, liée à la mise en jeu du système sympathique, le système de défense comportant, entre autres, accélération du rythme respiratoire et circulatoire, augmentation de la tension artérielle, augmentation du tonus musculaire, dilatation des pupilles, etc. : tout le corps est mis en éveil.
■ Résistance : c’est une réaction d’organisation de l’organisme qui va mettre en jeu des mécanismes neuroendocriniens qui vont adapter la réponse à la modalité du stress causal.
 Et, au final :
• l’adaptation : c’est le combat gagné ou la fuite réussie ; d’une manière ou d’une autre, c’est une victoire.
ou
• l’épuisement : c’est le combat perdu, c’est une défaite.

4. quelles sont les conséquences du stress ?
Le stress, si fréquent à notre époque, est un grand dévoreur des réserves énergétiques de l’organisme et, en tant que tel, un grand fabricant de troubles divers et variés.

Les conséquences physiques se traduisent par : fatigue, baisse de l’état général, diminution de la résistance aux infections et aux petites nuisances de tous les jours.

Les conséquences psychologiques induisent : anxiété ou angoisse, dépression réactionnelle, voire association des deux, irritabilité ou même agressivité.

Certaines mauvaises habitudes, que nous développerons plus loin, tentent de compenser artificiellement les désagréments du stress ; elles comportent : prise de tranquillisants, tabagisme, consommation abusive d’alcool, abus de nourriture, sédentarité, etc.

Ce cercle vicieux de mauvaises habitudes ne fait que renforcer la sensation de malaise liée au stress.
Cet ensemble est à l’origine des maladies dites de société, de type volontiers psychosomatique, surtout cardio-circulatoires (hypertension, infarctus) et digestives (ulcère d’estomac, colite spasmodique, etc.) mais aussi

 

                                                                                     
Docteur Jean-Loup Derveaux  

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