UNICEF FRANCE ET LE COLLECTIF #NOUSTOUTES S’UNISSENT POUR FAIRE ENTENDRE LEUR(S) CRI(S) !
En France, alors que le confinement se prolonge pour faire face à une crise sanitaire sans précédent, plus de 50 000 enfants et adolescent(e)s sont chaque jour victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques, enfermés à huis clos avec leurs bourreaux. Jours et nuits, ils sont condamnés au silence.
Face à l’urgence de la situation, UNICEF France et le collectif #NousToutes, lancent ce mercredi 8 avril un cri d’alarme avec une campagne d’information et de sensibilisation, ENTENDONS LEURS CRIS. Une campagne digitale qui s’adresse directement aux enfants et adolescent(e)s victimes ou témoins de violences, leur rappelle leurs droits et les encourage à se signaler auprès du 119 et/ou auprès de tout autre personne qui pourra les aider.
« Protéger les enfants de toutes les violences et assurer le respect de leurs droits fondamentaux doivent être des priorités dans la gestion de la crise sanitaire que nous traversons, sans quoi l’avenir de nombreux enfants en France risque d’être meurtri et les séquelles des maltraitances devenir irréversibles », appellent d’une même voix les associations de la protection de l’enfance.
UN DISPOSITIF PENSÉ POUR LES ENFANTS, VICTIMES, TÉMOINS OU CONFIDENTS « Tous les critères sont réunis pour que les violences contre les enfants et adolescents explosent, mais les appels au 119 n’évoluent pas. Ce silence est alarmant. Ce n’est pas une surprise : les enfants ont encore plus de difficulté à appeler à l’aide quand ils sont enfermés avec leurs bourreaux. Aussi, nous allons tout faire pour leur parler directement et tenter de leur donner les moyens de se signaler malgré tout », explique Leïla Grison, consultante en communication et citoyenne engagée, à l’initiative du projet.
UNE INQUIÉTUDE QUI GRANDIT ET DES CHIFFRES QUI RISQUENT D’EXPLOSER
« La charge éducative qui pèse sur les parents, la présence permanente des enfants, les peurs liées au chômage partiel ou au chômage, ou au contraire la difficulté de cumuler le télétravail avec les autres tâches et responsabilités, la consommation d’alcool et/ou stupéfiants pour tromper l’ennui ou l’angoisse, sont autant de facteurs inquiétants car ils sont susceptibles de rendre violents les plus fragiles et de rendre le nombre d’enfants en danger toujours plus critique », explique Lyes Louffok, membre du Conseil National de la Protection de l'Enfance.
IL Y A L’URGENCE DU MOMENT ET IL Y A LA QUESTION DE L’APRÈS
« Nous sommes aujourd’hui extrêmement préoccupés par ce silence assourdissant. Agir maintenant, c'est prévenir des situations aggravées : la pandémie, avec ses conséquences économiques et sociales, va fragiliser les familles et faire planer encore le risque des violences faites aux enfants », explique Sébastien Lyon, directeur général d’UNICEF France.
« On sait que les enfants victimes ou témoins de violences physiques et psychologiques souffrent de stress post-traumatique, et les symptômes ne peuvent qu’être renforcés en période de confinement. Ces violences impactent le développement psycho-affectif des enfants et l’absence de tiers protecteur (école, travailleur social, médecin) renforce le caractère de gravité dans cette période », ajoute Madeline Da Silva membre du collectif #NousToutes.
Ainsi, en cette période de confinement, la campagne ENTENDONS LEURS CRIS est un cri d’alarme et apporte en même temps des réponses concrètes pour les enfants victimes ou témoins de violence.
Elles affirment également que cette campagne de sensibilisation destinée aux enfants peut permettre, après la période de confinement, que ces mêmes enfants soient mieux informés de leurs droits et des manières de lancer l'alerte s'ils sont victimes ou témoins de violences - notamment en appelant le 119.
#ENTENDONSLEURSCR
___
Chiffres
Chaque jour en France
200 enfants sont victimes de violences
Parmi eux, 50 sont victimes de violences sexuelles
1 enfant toutes les heures est violé en France
Source : Service statistique ministériel de la sécurité intérieure.