Stress au travail : l'organisation du travail, les contraintes et les changements de contexte ou organisationnels représentent 51% des causes de souffrance en entreprise

Le ressenti de discrimination devient plus prégnant

 

Le 22 janvier 2020 - Pros-Consulte publie, pour la troisième année consécutive, son baromètre annuel de la souffrance au travail. Etabli sur la base de près de 12 800 appels traités en 2019, ce baromètre dresse le panorama des principales causes de stress en milieu professionnel. Il révèle notamment l'émergence du « ressenti de discrimination », une augmentation des appels liés à un changement de contexte au travail et une baisse des appels pour incivilités. Avec 4 années de recul, il met également en lumière l'évolution des motifs d'appel et des profils des appelants.

 

En 2019, Pros-Consulte, première plateforme d'écoute et de conseil spécialisée dans la prise en charge du stress au travail et la gestion des risques psychosociaux, a reçu 12 777 appels émanant tous de salariés en souffrance. 11 082 d'entre eux[1] ont donné lieu à une consultation.

 

Forte de ses 9 années d'observation de l'évolution du stress en entreprise, la plateforme s'est appuyée sur la grille ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) pour analyser les motifs de souffrance de ces salariés.

 

En 2019, ceux-ci se répartissent de la manière suivante :

 

          - Pour 29 % des appelants, il s'agit d'un problème personnel impactant le professionnel

 

          - Pour 71% des appelants, le motif est entièrement professionnel

 

 

 

Répartition et évolution 2018/2019 des motifs d'appels

 

Le poids des problématiques privées impactant la sphère professionnelle continue d'affecter la qualité de vie au travail et mais n'augmente pas de manière significative (29 % en 2019 vs 28,1% en 2018).

 

L'impact des problématiques personnelles sur la sphère professionnelle est lié aux :

 

          - Problèmes personnels d'origine familiale : 80 % des appels

 

       - Problèmes personnels d'origine économique : 19 % des appels

 

 

 

Libération de la parole aidant, les appels pour harcèlement, en légère baisse (7,7 % en 2019 vs 8% en 2018), révèlent une augmentation du ressenti de harcèlement sexuel :

 

          - Ressenti de harcèlement moral : 81% (vs 86% en 2018)

 

          - Ressenti de harcèlement sexuel : 19% (vs 14% en 2019)

 

 

 

Les changements de contexte et d'organisation de travail principales causes de souffrance

 

L'organisation du travail et les contraintes ainsi que les changements de contexte de travail représentent les deux facteurs les plus importants de stress au travail totalisant 51% des motifs d'appel pour cause professionnelle. Ils accusent une augmentation notable :

 

        - Organisation du travail et contraintes : + 11,5 % passant de 35 à 39 %

 

         - Changement de contexte de travail : + 100% passant de 6% des appels en 2018 à 12% en 2019

 

A 43%, les conflits et relations de travail restent un des facteurs les plus générateurs de stress, en baisse néanmoins de 3% par rapport à l'année dernière. Cette baisse est notamment due à une diminution des appels pour conflits avec la hiérarchie (23% en 2019 vs 25% en 2018) et de ceux pour cause d'agressions et d'incivilités. En augmentation marquée en 2018, ces derniers tendent à se réduire revenant à leur niveau de 2017 (6% des appels).

 

 

 

Enfin, classifiés depuis 2018, les appels pour cause de ressenti de discrimination, sont en nette augmentation. Ils représentent, en 2019, 0,75% des appels contre 0,1% en 2018. Une évolution à surveiller en 2020

 

 

 

Des appelants plus jeunes, les hommes et les cadres de plus en plus exposés

 

Le stress au travail touche des populations plus jeunes. Alors que l'âge moyen se situait à 46,2 ans en 2018, il descend à 44,4 ans en 2019.

 

Si les femmes représentent toujours la plus forte proportion d'appelants, on observe une progression continue depuis 4 ans des appels passés par les hommes (22,5% en 2016, 24,1% en 2017, 26,2% en 2018, 27,8% en 2019).

 

Les techniciens et agents restent les fonctions les plus touchées par le stress professionnel mais le recul amorcé en 2018 se confirme en 2019 (53,7 % en 2019 vs 55,7% en 2018). Tandis que l'augmentation des appels chez les cadres poursuit sa courbe ascendante. Un accroissement dont les origines sont diverses : manque de formation, contexte de réorganisation pesant et/ou difficile à gérer, besoin de réassurance.

 

 

 

L'étude menée par Pros-Consulte permet de dresser une cartographie précise et d'analyser la souffrance des salariés. En 2019, 67% des appelants ont été orientés, après quelques consultations, auprès de personnes ressources au sein de l'entreprise ou à l'extérieur : médecins généralistes et médecins traitants, psychologues en face à face, psychiatres, médecins du travail, DRH, Directeur ou N+1, CHST ou IRP, associations d'aide aux victimes, urgences, « délégués éthiques » mis en place par les entreprises et structures publiques.

 

 

 

[1] Ne sont pas pris en compte les appels de moins de 5 minutes

 

 

 

Découvrez l'intégralité du Baromètre Pros-Consulte 2020