Ma douleur, la tienne ,la sienne...


C’est le cerveau qui déclenche les dispositifs de modulation de la douleur, sous l’influence de facteurs extérieurs à la sensation elle-même : le stress, l’angoisse, la peur... C’est ce qui explique que nous soyons inégaux devant la douleur, mais aussi que nous puissions lutter avec des outils antistress tels que la relaxation ou la respiration.

La douleur est toujours un phénomène multifactoriel impliquant à la fois le corps, les pensées et les émotions. Dans certains cas, elle possède aussi une dimension sociale dès lors qu’à son origine, on trouve des éléments professionnels (pénibilité du travail) ou une usure nerveuse liée au milieu dans lequel on vit et/ou travaille.

Une même souffrance peut être vécue différemment selon les individus. Prenons l’exemple d’une forte migraine. Une personne dont l’un des parents a subi un accident vasculaire cérébral ressentira une inquiétude qui amplifiera la sensation pénible. Nous présentons tous une sensibilité particulière à certaines douleurs qui nous sont insupportables en raison de notre vécu antérieur.

Dans tous les cas, chacun met sur sa propre souffrance des mots qui n’ont de sens que pour lui. Il est extrêmement difficile de décrire une douleur, et même de donner une idée précise de son intensité. D’autant que nous possédons tous un « seuil de résistance », un niveau à partir duquel la sensation douloureuse sera vécue comme insupportable. Revenons à notre banale migraine : celui-ci la subira sans trop de problème, alors que celui-là sera incapable de mener à bien ses tâches quotidiennes lorsque son front ou ses tempes sont le siège d’une douleur brûlante et pulsante.

Vous le voyez, la douleur est un phénomène très intime, difficile à partager. Raison de plus pour essayer de la prendre en charge soi-même. Mais cela demande quelques précautions.

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À chaque société sa douleur...
La douleur possède aussi une dimension sociale. dans certaines régions du monde, elle recèle une dimension rituelle et initiatique qui permet de la transcender. En Malaisie, par exemple, à l’occasion de certaines fêtes religieuses, les tamouls s’infligent des souffrances qui nous semblent difficilement supportables. en Afrique, la douleur constitue un passage obligé dans les rituels qui font passer les jeunes garçons de l’enfance à l’âge adulte. dans la bible, elle s’explique comme une conséquence du péché originel. dans tous les cas, le fait de lui donner un sens permet de mieux la supporter.
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Docteur Yann Rougier / Marie Borrel

 

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