Plongez dans le Versailles du XIXe siècle

 
Le château et l'orangerie vus de la pièce d'eau des Suisses William Callow 1837 Musée des châteaux de Versailles et de Trianon © RMN-GP (château de Versailles) / Christophe Fouin
Le château et l'orangerie vus de la pièce d'eau des Suisses
William Callow 1837
Musée des châteaux de Versailles et de Trianon
© RMN-GP (château de Versailles) / Christophe Fouin
 
 
Pour prolonger la visite de l’exposition Louis-Philippe et Versailles, l’Établissement public ouvre en visite libre tous les espaces des galeries historiques créées sous le règne de Louis-Philippe et habituellement peu accessibles au public. Un véritable parcours passe de l’aile du Nord à l’aile du Midi en traversant le coeur de la résidence royale entrainant les visiteurs dans un autre Versailles, celui du XIXe siècle.

Dès son accession au trône, Louis-Philippe affiche sa volonté de trouver une nouvelle affectation à Versailles, en lui ôtant sa qualité de résidence royale pour le transformer définitivement en musée pour le musée dédié « à toutes les gloires de la France ». Passionné d’histoire, il décide d’y réunir l’intégralité des images peintes, sculptées, dessinées et gravées illustrant des événements ou des personnages de l’histoire de France depuis ses origines.
 
Le roi des français puise alors dans les fonds des anciennes collections royales, princières, privées et institutionnelles. Il les complète par des copies et des oeuvres rétrospectives commandées aux artistes contemporains. Il charge son architecte Frédéric Nepveu de concevoir et mener les transformations nécessaires dans le château (les ailes du Nord et du Midi). Les appartements qui, sous l’Ancien Régime, accueillaient les princes et les courtisans, sont sacrifiés.
 
Aujourd’hui, le musée tel que Louis-Philippe l’avait voulu n’existe plus mais de nombreux décors tels que les salles des Croisades, la salle des États Généraux, la salle 
du Sacre, la salle de 1792, la galerie des Batailles, la salle de 1830 ou encore les salles du Consulat et de l’Empire, subsistent.
 
L’exposition est ainsi l’occasion pour les visiteurs de découvrir exceptionnellement cet ensemble iconographique de grande ampleur et pourtant largement méconnu. Le public peut ainsi poursuivre sa plongée dans le Versailles du XIXe siècle.

Les salles des croisades
Créées sous Louis-Philippe à l’emplacement de plusieurs appartements de courtisans, les cinq salles des croisades abritent de nombreux tableaux commandés aux peintres d’histoire les plus réputés de leur temps. Ils y évoquent les principaux épisodes des huit croisades (de la fin du XIe à la fin du XIIIe siècle). Les oeuvres ont présentées dans un décor néogothique exceptionnel et inattendu à Versailles, mais très caractéristique du goût romantique du XIXe siècle.
La salle des États généraux
Cette salle illustre le lien entre le souverain et la Nation créé par la réunion des États généraux. Elle évoque leur première convocation, le 10 avril 1302, par Philippe le Bel jusqu’à leur dernière réunion sur l’ordre de Louis XVI, le 5 mai 1789. À la base de la voûte se developpe une frise dans laquelle Louis Boulanger a représenté la procession des députés dans les rues de Versailles, la veille de l’ouverture de cette dernière assemblée qui marque le début de la Révolution.
La salle du Sacre
Cette pièce de l’appartement de la Reine est dédié à la glorification de Napoléon Ier. Le décor actuel est celui d’origine, restauré à l’occasion de l’exposition.
La salle de 1792
Ce salon assure la liaison entre le corps central du château et l’aile du Midi. Louis-Philippe y réunit les portraits des héros des guerres de la Révolution et de l’Empire, portant l’uniforme et les insignes du grade qu’ils avaient en septembre 1792, lors de la proclamation de la République. Le roi-citoyen, alors duc de Chartres, y figure, dans son uniforme de lieutenant-général, ainsi que Napoléon Bonaparte, et le général marquis de La Fayette» (qui est presque en face de Louis-Philippe). Les deux principaux tableaux, d’après Horace Vernet, représentent les batailles de Valmy (20 septembre 1792) et de Jemmapes (6 novembre 1792), auxquelles participèrent le prince et son frère cadet, le duc de Montpensier.
L’escalier des princes
Cet escalier, dont la décoration sculptée date du XVIIe siècle, relie le rez-de-chaussée et le premier étage de l’aile du Midi. La voûte d’origine a été remplacée par Louis-Philippe par un plafond à caissons.
La galerie des Batailles
Cette galerie a été érigée dans l’aile du Midi en 1833-1837 par Frédéric Nepveu, l’architecte du Palais sous Louis-Philippe. Ce dernier souhaite transformer cet espace en « grandiose résumé de notre histoire militaire », de Tolbiac (496) à Wagram (1809). Trente-trois tableaux sont ainsi présentés, dont Philippe-Auguste avant la bataille de Bouvines (27 juillet 1214) par Horace Vernet, Saint Louis à la bataille de Taillebourg (21 juillet 1242) par Eugène Delacroix, l’entrée d’Henri IV à Paris (22 mars 1594) par François Gérard, la Bataille de Fontenoy (11 mai 1745) par Vernet ou encore la Bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805) par Gérard.
La galerie de pierre
Inaugurée en 1837, la galerie de pierre du premier étage de l’aile du Midi est destinée à recevoir un ensemble de quatre-vingt sculptures illustrant l’histoire politique, militaire et institutionnelle des trois derniers siècles de l’Ancien Régime. Véritable parallèle de la galerie des Batailles, son programme iconographique donne également l’idée de la continuité dans la construction de la France, au-delà des clivages dynastiques, politiques ou religieux. Un ambitieux programme de restitution, restauration et replacement des oeuvres, entrepris en 2017 s’achèvera en 2020, afin de redonner à la galerie sa disposition d’origine.
La salle de 1830
Cette salle est consacrée aux événements, qui, jour après jour, ont porté le roi sur le trône en juillet-août 1830. Le roi promet une monarchie parlementaire, sur le modèle anglais, dans le respect de la Charte de 1830, désormais considérée comme un contrat entre le souverain et la Nation. Un grand format de Eugène Deveria représente le Roi prêtant serment de maintenir la Charte, le 9 août 1830, une intronisation civique, loin de l’image anachronique du sacre de son prédécesseur Charles X.
Les salles du Consulat et de l’Empire
Cette enfilade de treize salles, situées sous la galerie des Batailles, témoigne des premiers aménagements entrepris par Louis-Philippe à Versailles. Après quelques hésitations, le roi choisit d’y illustrer les campagnes militaires du Directoire, du Consulat et de l’Empire. Les peintures – dont beaucoup furent commandées par Napoléon lui-même et rassemblées à Versailles par le roi des français– sont placées dans un riche décor de boiseries et de panneaux peints en harmonie avec le programme pictural. Après restauration du parquet, remise en place des banquettes d’origine et mise en lumière des oeuvres, l’enfilade des salles du Consulat et de l’Empire sera à nouveau accessible visiteurs de Versailles.
 
Au Grand Trianon : lieu de vie de la famille royale
En 1835, Louis-Philippe décida de s’installer au Grand Trianon pour surveiller les travaux de transformation du château de Versailles en musée. Il opta pour l’implantation d’un appartement de travail dans l’aile des anciennes cuisines royales. Cet appartement était centré autour d’une chambre-cabinet de travail, tendu d’une percale fleurie très élégante et composé d’un mobilier assez simple, le souverain travaillant sur le bureau de Napoléon. De nombreux livres occupaient les bibliothèques, surtout dans les pièces annexes, et un lit de repos en forme de coffre permettait au roi de se reposer. Jointe à cet appartement, une pièce était dévolue au secrétaire du Roi, le baron Camille Fain.
Lorsque le général de Gaulle décida de faire du château une résidence présidentielle, l’appartement royal devint celui des chefs d’Etats étrangers, et la pièce du secrétaire fut octroyée à leurs épouses. Cet ensemble, restitué à l’établissement public de Versailles en 2010, fut alors entièrement démeublé.
Il retrouve aujour’hui son état Louis-Philippe. À l’occasion de l’exposition Louis-Philippe et Versailles de nombreux meubles ont été restaurés : lit de repos, fauteuils, chaises avec leur garniture d’origine, bibliothèque, consoles, et de nombreux objets d’art (lustre, flambeaux). La tenture fleurie a également été retissée, permettant de rendre l’aspect historique au lieu et d’y recréer l’atmosphère de l’époque.
Le public découvrira ainsi un aspect des décors de la Monarchie de Juillet, période encore largement ignorée. Le château de Versailles a pris le parti d’évoquer une chambre des fils de Louis-Philippe (à l’image de celle qu’ils occupaient dans l’aile de Trianon-sous-Bois) dans l’ancien bureau de Camille Fain. Sur fond de tenture de soie cannetillée verte à rosaces d’or, cette chambre permet de mettre en valeur quelques très beaux meubles plus anciens, réutilisés par les fils du Roi : le lit de la duchesse de Berry, la commode du roi de Rome à Rambouillet, ou encoire les sièges de leur salon.
Par ailleurs, d’autres pièces du Grand Trianon avaient été remeublées antérieurement selon les descriptions de la Monarchie de Juillet: salon de famille du roi, chambre de la reine des Belges. C’est donc tout un ensemble Louis-Philippe que le public pourra désormais découvrir à Trianon. Il pourra ainsi mesurer également la distinction qui était opérée à l’époque entre salons d’apparat, prestigieux et richement meublés, et appartements de travail, plus simples, plus fonctionnels, plus confortables aussi, et dans lesquels perce également le nouvel esprit démocratique du XIXe siècle.
 
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Des visites guidées pour approfondir la visite
La galerie des Batailles, l’histoire selon Louis-Philippe
2, 24 et 29 novembre ; 4, 9, 12, 23 et 28 décembre 2018 ; 8, 23 et 27 janvier ; 1er, 6 et 15 février ; 1er, 9 et 20 mars 2019.
Les salles des Croisades
17, 23 et 27 novembre ; 5, 7, 16 et 27 décembre 2018 ;
9, 17, 26, 27 et 29 janvier ; 2, 12 et 20 février 2019.
Louis-Philippe et sa famille à Trianon
21 octobre ; 8, 13, 18 et 28 novembre ; 19 et 29 décembre 2018 ; 12, 16, 20 et 25 janvier ; 8, 21 et 26 février ; 5, 10, 13, 21, 27 et 31 mars 2019.
Les salles Empire : la légende napoléonienne
10, 15 et 25 janvier ; 5, 13 et 16 février ; 5, 15, 23 et 27 mars 2019.
Informations et réservations : www.chateauversailles.fr