Certaines femmes ADORENT être enceintes. À les écouter, si elles pouvaient, elles ne feraient que ça. Pas moi. Ma princesse, mon grand et mon petit koala sont au courant, ils ne m’en voudront pas. Je n’ai jamais vécu la grossesse comme cet état de grâce ultime que semblent aujourd’hui vouloir nous vendre les médias. Oui, elles resplendissent, ces actrices montant fièrement les marches de Cannes avec leur gros ventre. Mais pour avoir été enceinte en même temps que Blake Lively (la belle blonde de Gossip Girl), je l’ai maudite à chacune de ses apparitions. À elle les tuniques moulantes et les jambes interminablement fuselées, à moi le jean et les pulls informes pour loger mon énorme bidon. Mais j’y reviendrai. Sur mon énorme bidon et sur cette fichue Blake Lively.
Tout ça n’a pas empêché ces 3 x 9 mois d’être jalonnés de shoots de bonheurs intenses. Mais en dehors de ces fulgurances (le test de grossesse positif, son apparition sur l’écran d’échographie, ses premiers coups de pied), soyons honnêtes : attendre un bébé, c’est surtout un cocktail souvent explosif d’émotions paradoxales. Prenez de la sérénité, de l’inquiétude, de la fatigue, de l’impatience puis des craintes à l’approche du jour J. Ajoutez des bobos pas graves mais franchement pas glamour. Mixez le tout : vous obtiendrez ce que connaissent la plupart des femmes. Sans oublier celles qui en bavent vraiment, accumulant les vrais pépins et les grosses angoisses.
Mais pour l’instant, une seule chose compte : ça y est, vous êtes enceinte ! Impossible de prévoir comment ça va se passer. D’ailleurs, c’est aussi ce qui fait toute la magie de la chose. Et puis, c’est une bonne façon d’apprendre le lâcher-prise. Vous verrez, par la suite, quand on est parent, ça aide !
Je vous souhaite la plus douce des grossesses, comme à toutes mes copines. Et je vous fais une promesse. C’est ce que j’aurais dit à ma sœur si je n’avais pas été enfant unique. C’est ce que j’assure à mes copines Stéphanie et Marie quand elles m’expliquent à quel point la grossesse les terrifie. C’est ce que je dirai à ma fille quand le moment sera venu :
... Quoi qu’il puisse arriver durant les neuf mois qui viennent, tout sera instantanément oublié quand votre bébé plantera ses yeux dans les vôtres pour la première fois. Absolument tout !
En attendant, j’espère que ces conseils, ces anecdotes et ces témoignages de copines vont vous aider à vivre cette grande aventure le plus sereinement possible. L’idée est de contribuer à vous rassurer et à vous guider dans vos choix. Uniquement vous guider. Car au final, c’est à vous de décider, depuis le prénom de votre bébé, jusqu’à la position dans laquelle vous aimeriez accoucher.
(PS : votre partenaire a évidemment lui aussi son mot à dire ! Mais sa mère et votre sœur, non !)
Faites-vous confiance, vous allez assurer. Et même les jours où vous n’assurerez pas du tout (ou que vous en aurez l’impression), rappelez-vous : tout sera instantanément oublié quand votre bébé plantera ses yeux dans les vôtres pour la première fois. Et toutes les fois suivantes. Absolument tout !
Le premier mois
Les papillons dans le ventre. Les lèvres qui s’effleurent. Les langues qui se mêlent. Les corps qui s’emmêlent. Les jolis moments. Les moins jolis. L’envie de les surmonter. Parce que cette fois, c’est différent. Et puis, pour beaucoup de couples, l’envie d’en- fant, qui arrive plus ou moins vite. Parfois, elle n’a même pas le temps d’être verbalisée que c’est déjà fait. D’autres, au contraire, ont besoin d’un petit coup de pouce en laboratoire. Mais quelle que soit la façon dont commence l’histoire, la suite des événements est invariable.
À l’issue d’une haletante course de vitesse, le meilleur des spermatozoïdes rencontre l’ovule. C’est du moins la version que nous ont donnée les profs de SVT au collège. Vous vous rappelez ? Non ? Je vous rassure, mes souvenirs sur le sujet étaient aussi devenus assez flous. Pour résumer donc, dix heures après cette rencontre décisive (la fécondation), une cellule œuf constituée à parts égales des patrimoines génétiques des deux parents est prête à se lancer dans la grande aventure de la vie (la division cellulaire). Tout en continuant encore et encore à se diviser, la cellule œuf en question se laisse glisser le long de la trompe jusqu’à l’utérus. Elle y flotte un peu, le temps de se trouver un coin confortable et bien oxygéné dans l’endomètre (la paroi de l’utérus) où se nicher douillettement. Sept jours après la fécondation, notre précieux œuf compte environ 200 cellules et porte le nom de blastocyste. Les trois semaines qui suivent, il grossit à une vitesse phénoménale et interagit avec l’endomètre pour mettre en place le placenta. En un mot, il devient un embryon. Son cœur se met à battre. Vite, très vite. Passée l’émotion quand vous l’entendrez pour la première fois, vous serez certainement sur- pris par son rythme endiablé : entre 130 et 160 battements par minute ! À titre de comparaison, celui des adultes bat générale- ment entre 60 et 100 battements par minute.
Pour rappel, si quatre semaines se sont écoulées depuis la fécondation, vous en êtes déjà à six semaines d’aménorrhée (6 SA). Je le précise car je suis très branchée agenda. Monsieur pourrait témoigner, il sait qu’un « point-agenda » va lui tomber dessus à un moment ou à un autre, week-end après week-end. Je n’y peux rien, tout consigner dans mon précieux carnet et le consul- ter régulièrement apaise mon tempérament anxieux. Autant vous dire que sitôt le test de grossesse positif, je me suis empressée d’y écrire 1 SA, 2 SA, 3 SA... Autant de balises qui, une fois cochées, me rapprochaient un peu plus de l’arrivée tant attendue de mon petit koala.
◗ Le deuxième mois
Le petit loulou qui prend ses marques dans votre ventre a gagné ses galons d’embryon. Même s’ils sont encore très loin d’être opérationnels, tous ses organes vitaux sont maintenant en place. Son squelette commence à s’ossifier, ses muscles s’ébauchent. Sa circulation sanguine et son système nerveux se mettent tout douce- ment en route. Bientôt, ses cellules sensitives lui permettront de « goûter » le liquide amniotique. Pour l’instant, il se contente d’y flotter. Mais votre cosmonaute n’a pas besoin de casque : tel un gros coussin, le liquide amniotique amortit les pressions et les chocs éventuels. Ses mouvements, très légers, sont d’ailleurs eux aussi absorbés par l’Airbag maternel. Tout comme ses hoquets. Il vous faudra encore patienter de longues semaines avant de pouvoir les sen- tir sous vos doigts.
Vous en êtes maintenant à 10 semaines d’aménorrhée (10 SA) et vu de loin, votre petit habitant ressemble de plus en plus au bébé que vous tiendrez dans vos bras. Fini les doigts et les orteils palmés. Ses bras et ses jambes se sont allongés, on distingue même les articulations de ses genoux et de ses coudes. Les membranes qui recouvraient ses globes oculaires ont cédé la place à de vraies paupières. Les pavillons de ses oreilles sont bien dessinés, même s’ils sont encore implantés très bas, près de son cou. Sa tête est tellement penchée en avant que son esquisse de menton touche sa poitrine. On dirait qu’il entraîne le haut de son dos à être penché continuellement sur son Smartphone. Mais c’est la maman de grandes tiges lassée de répéter « Redresse-toi tu vas être voûté(e) » qui parle. Non, sa drôle de position s’explique très physiologique- ment : pour l’heure, l’arrière de son cerveau grossit juste un peu plus vite que le reste.
◗ Le troisième mois
Dans le langage médical, l’objet de toutes vos pensées est passé du stade d’embryon à celui de fœtus. Mais du côté de votre ventre, on n’a pas de temps à perdre avec la sémantique. On est bien trop occupé à sucer son pouce, à froncer ses sourcils et à replier ses doigts quand le cordon ombilical les frôle. Un réflexe archaïque (le grapping) que les bébés conservent encore quelque temps après la naissance et qui témoigne de leur bon développement neurologique.
Les traits de son visage sont de plus en plus harmonieux. Ses yeux et ses oreilles prennent leur place définitive, son menton, son nez et ses lèvres s’esquissent. Ses gencives accueillent les bourgeons de ses dents de lait. Ses ongles entament leur croissance et son corps tout entier se recouvre tout doucement d’un fin duvet, le lanugo. Sa peau, même si elle reste quasi transparente, commence à se pigmenter.
Son appareil digestif est maintenant opérationnel : son foie peut assimiler les nutriments apportés par le cordon ombilical. Avaler un peu de liquide amniotique, parfumé par votre propre alimentation, aide votre bébé à développer son goût et son odorat.
Ses reins et son système urinaire ont eux aussi commencé à fonctionner. Ils peuvent filtrer et rejeter le liquide ingéré.
Mais ce mois-ci, le plus marquant, c’est probablement la formation de son appareil génital. Garçon ou fille, c’était déjà déterminé le jour même de la fécondation. Mais il n’y avait encore aucune différence anatomique visible. À présent, les ovaires ou les testicules sont formés, tout comme l’utérus, les trompes, le vagin ou le pénis. Les échographistes les plus téméraires s’essayent donc à deviner le sexe de l’enfant. Pas d’emballement ! La marge d’erreur de lecture est encore assez large à ce stade. Il y a peu, j’ai souri en retombant sur un texto adressé à mon meilleur ami où je lui apprenais que mon petit koala était une fille !
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Le saviez-vous ?
Même si votre bébé est encore bien petit, l’utérus qui l’accueille n’est guère plus grand que lui. La nature étant bien faite, au fil des mois, son habitat provisoire s’élargira en même temps que lui. Mais il ne sera jamais assez vaste pour qu’il puisse s’y étendre totalement.
Pour le mesurer de la façon la plus fiable possible et ainsi dater très précisément le début de la grossesse, les échographistes ont donc pour habitude de mesurer le fœtus du sommet de la tête au coccyx. Dans leur jargon, c’est la longueur cranio-caudale ou LCC (en millimètres). Vous retrouverez cette abréviation dans les comptes rendus d’échographie.
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