Rythmes scolaires et classes de CP en REP : la mise en garde des élus urbains

Trois semaines après la nomination du Gouvernement, les maires de grandes villes et présidents des métropoles et des grandes agglomérations, réunis au sein de France urbaine, ont tenu hier leur Conseil d'Administration pour débattre des orientations nouvelles voulues par le président de la République et le Gouvernement.
 
Ainsi, un projet de décret relatif aux rythmes scolaires offrirait la possibilité aux communes de repasser à la semaine de 4 jours. La publication de ce décret, qui devrait être examiné jeudi 8 juin par le Conseil supérieur de l'Education, serait une remise en cause pure et simple de la réforme récente. Les élus urbains s'en étonnent car cette organisation est pourtant aujourd'hui stabilisée, après un travail de longue haleine avec l'ensemble des parties prenantes, des dépenses importantes que l'Etat n'a compensées que partiellement ayant été engagées.
 
S'ajoutent à cela les remontées émanant de tous les territoires dans lesquels les services de l'éducation nationale poussent les collectivités à dédoubler les classes de CP en REP + (avant généralisation aux CE1 de REP et aux CP et CE1 de REP à partir de 2018). Ces directives posent des difficultés très importantes de mise en œuvre liées aux locaux, notamment dans les territoires d'ores et déjà en tension ou en phase de progression démographique forte. Les membres de France urbaine s'étonnent là encore qu'une telle mesure n'ait pas été prise en concertation avec eux alors même qu'ils ont compétence sur les locaux des écoles.
 
Jean-Luc Moudenc, président de France Urbaine, maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole, et Jean-Louis Fousseret, 1er vice-président de France Urbaine, maire de Besançon et président du Grand Besançon, souhaitent être reçus dans les meilleurs délais parle Ministre de l'Education Nationale afin de l'alerter sur le sujet.
 
« Il ne faudrait pas que l'Etat renoue avec cette vieille méthode d'imposer unilatéralement et dans la précipitation de nouvelles dispositions qui impactent au premier chef les collectivités locales. Conformément au nouvel esprit de dialogue affiché par le président de la République, j'ai confiance dans la volonté du nouveau gouvernement de mettre en œuvre avec les élus locaux une méthode de réelle concertation » déclare Jean-Luc Moudenc.