Les six piliers de l’amour

 

Quels ont été les résultats tant attendus des premières études de Berscheid et de la multitude d’autres qui ont suivi ? Eh bien, Freud avait peut-être raison. L’amour romantique est énigmatique.
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Quels ont été les résultats tant attendus des premières études de Berscheid et de la multitude d’autres qui ont suivi ? Eh bien, Freud avait peut-être raison. L’amour romantique est énigmatique.

Il est difficile à analyser et à décrire sous forme d’explications concrètes. Mais, en le considérant comme un virus, les spécialistes se sont attaqués à des questions précises pour déterminer ses différentes facettes indépendamment les unes des autres. Ils ont fait des progrès extraordinaires.
De cette somme de recherches et d’études, six vérités émergent sur ce qui déclenche le sentiment amoureux. Pour devenir chasseur ou chasseresse, il faut développer vos dons d’archer et apprendre, comme Cupidon, à viser au cœur des six cibles suivantes.

I. La première impression
Le coup de foudre ne donne jamais de deuxième chance
Dès l’instant où vous repérez votre proie et qu’elle vous entrevoit, la chasse est ouverte. C’est à ce moment précis que se prend la décision de « charger ou non ». Selon les scientifiques, les graines de l’amour sont semées au cours de ces premières minutes décisives.

Quand deux chats se rencontrent pour la première fois, ils s’arrêtent et se regardent. Si l’un se met à gronder, l’autre hérisse ses poils et gronde aussi. Mais si le premier s’approche et donne un petit coup de museau, l’autre va répondre de la même manière et ils se retrouveront ronronnant à l’unisson et se léchant l’un l’autre.

Un homme et une femme qui se rencontrent pour la première fois sont comme deux petits animaux qui se reniflent. Ils n’ont pas de queue qui remue ni de poils qui se hérissent, mais ils ont des pupilles qui se rétrécissent ou se dilatent, des mains qui fusent comme l’éclair ou qui se détendent, les paumes tournées vers le haut en signe de soumission. Des dizaines d’autres réactions « involontaires » se manifestent au cours des premiers échanges. La bonne nouvelle est qu’il est possible de contrôler ces réactions apparemment involontaires.

À l’instant même où les regards se rencontrent, le subconscient va immédiatement enregistrer les subtilités du langage corporel. C’est au cours de cet instant crucial que la décision se prend d’essayer un décollage romantique ou de laisser avorter les idées amoureuses. L’esprit devient alors comme un ordinateur qui va, au cours de la première conversation et du premier rendez-vous, accumuler des données et prendre des décisions rapides sur le suivi de la relation.

La première partie de cet ouvrage couvre les techniques qui permettent d’attirer le partenaire amoureux potentiel, de se faire apprécier puis de fixer le premier rendez-vous. Je vous présente aussi les techniques fondées sur des données scientifiques solides pour entretenir une conversation passionnante qui le séduira au premier rendez-vous.

II. Des caractères semblables et des besoins complémentaires
Je veux un amoureux à mon image ou presque !
Après avoir franchi l’étape de la première impression, c’est la deuxième manche qui commence. L’Autre vous ayant jugé comme un partenaire amoureux potentiel, son subconscient lui envoie le message suivant : « Je veux quelqu’un qui me ressemble ou presque. »

Il faut qu’il y ait une certaine similarité entre les deux personnes pour assurer une compatibilité à vie ou le temps d’un rendez- vous. Les cœurs sont des instruments de musique admirablement accordés qui cherchent une âme qui a des valeurs similaires, des croyances similaires et une vision du monde similaire. La similarité est réconfortante, car elle confirme les choix que l’on fait au cours de la vie. Il faut avoir du plaisir à partager les mêmes activités. La similarité est une base de lancement qui assure un bon décollage amoureux.
Cependant, un excès de similarité est lassant. Qui va combler les manques ? Si nous n’avons pas la bosse des mathématiques, qui va vérifier le solde du compte chèques ? Si nous sommes désordonnés, qui va ramasser les chaussettes ?
Il faut donc rechercher la complémentarité chez un partenaire à long terme. Mais pas n’importe quelle donnée complémentaire. Il faut des données enrichissantes et stimulantes. Vous devez avoir des atouts à la fois similaires et complémentaires.

Nous allons voir dans la deuxième partie comment semer les graines subliminales de la similarité dans le cœur de l’être à conquérir et par quels moyens lui faire savoir que, même si vous êtes tous les deux pareils à la base, il y a entre vous des différences utiles, amusantes et intéressantes à la fois.

III. Une relation équilibrée
L’amour, qu’est-ce que ça me rapporte ?
« Eh ! Ma chérie, tout le monde a une valeur marchande ! Tout le monde porte une étiquette avec un prix marqué dessus. » Est-elle belle ? A-t-il de la classe ? A-t-elle du sang bleu dans les veines ? A-t-il du pouvoir ? Sont-ils riches, intelligents et bons ? Qu’est-ce qu’ils ou elles peuvent m’apporter ?
Cela vous semble odieux ? Les chercheurs nous disent que l’amour n’est pas réellement aveugle. Tout le monde, même les presque parfaits, dévoile une touche d’intérêt le moment venu de choisir un partenaire à long terme. C’est comme dans le monde des affaires où nul ne peut s’empêcher de
se demander : « Qu’est-ce que ça me rapporte ? »

J’entends déjà certains protester : « Non, l’amour est pur et compatissant. L’amour c’est de l’attention, de l’altruisme, une communion d’âme et un désintéressement. C’est ça l’amour. » Oui, c’est bien ça l’amour quand deux personnes partagent réellement le même sentiment amoureux. Vous avez sans doute rencontré des couples où les partenaires sont profondément dévoués l’un à l’autre et sacrifieraient tout l’un pour l’autre. Oui, cet amour désintéressé dont tout le monde rêve existe bel et bien. Mais il vient plus tard, bien plus tard. Il vient après la conquête du partenaire amoureux potentiel.

Selon les chercheurs, il faut convaincre l’Autre qu’il fait une bonne affaire avant de chercher à le ou la séduire. Qu’on le veuille ou non, les relations amoureuses sont, d’après la science, soumises aux principes marchands. C’est inconsciemment que les amoureux calculent la valeur comparable de l’Autre, le rapport coûts et bénéfices de la relation, les coûts cachés, les frais d’entretien et la dépréciation possible. Ils se demandent ensuite : « Est-ce la meilleure offre que je puisse avoir ? » Tout le monde a une grille de cotation enfouie dans le cœur et, pour séduire l’être à conquérir, il faut lui faire sentir qu’il ou elle fait une très bonne affaire.

Est-ce que mes chances sont nulles si je ne suis pas d’une beauté éblouissante ou si mon grand-père n’est pas un descendant des Rothschild ou des Kennedy, ou si je n’ai pas la compassion d’un docteur Schweitzer ? Non. Dans la troisième partie, nous allons explorer les techniques verbales qui donnent de l’éloquence et remplacent les avantages avec lesquels vous n’êtes pas né. L’acquisition de ces techniques vous permettra de satisfaire les exigences des cœurs les plus difficiles.

IV. L’ego
M’aimes-tu ? De quelles manières ?
Au cœur des premiers grondements enflammés de l’amour, il y a l’ego. Il arrive à Cupidon de manquer sa cible, mais la science, elle, donne le point précis à viser pour tirer droit sur l’ego. On tombe généralement amoureux des êtres dans les yeux de qui on aperçoit le reflet idéal de soi-même.
L’idée que l’ego fait tourner le monde doit enchanter ceux et celles qui cherchent l’amour, parce que c’est une cible très vulnérable. Il y a diverses façons de flatter l’Autre, lui dire qu’elle est belle, qu’il est fort, qu’elle est séduisante, qu’il est charmant ou tout autre qualificatif qu’il ou elle veut entendre. Il y a les compliments massues, les douces caresses et une myriade d’autres moyens détournés, d’une innocence exquise, pour donner à l’être à conquérir le sentiment qu’il ou elle est unique. Il y a des moyens subtils pour le ou la convaincre qu’il ou elle est « différent, merveil- leux, extraordinaire » et lui ou elle, pour vous remercier d’avoir reconnu ses qualités, va tomber amoureux de vous.

Par ailleurs, tout le monde a soif de sécurité et de validation. À travers les relations amoureuses, nous cherchons à nous protéger du monde cruel qui nous entoure. La quatrième partie est consacrée aux moyens qui permettent de donner à l’être à conquérir le sentiment que vous êtes sa bouée de sauvetage, l’abri qui le protégera des orages de la vie.

V. Le fossé qui sépare les hommes et les femmes
Y a-t-il de l’amour après l’Éden ?
Tout le monde souriait d’un air entendu lorsque, en 1956, sur la scène de Broadway, Rex Harrison se lamentait : « Pourquoi une femme ne peut-elle ressembler à un homme ? » Il savait bien sûr que sa Lady était un animal différent. Mais dans les années qui ont suivi My Fair Lady, les féministes ont sérieusement ébranlé ses convictions.

Aujourd’hui, après quelques décennies de questionnements, de suppositions et d’hypothèses à se demander si, mis à part les organes génitaux, les hommes et les femmes sont différents, la réponse est, tambour s’il vous plaît, Oui ! Il y a des différences spectaculaires entre leurs façons respectives de penser et de communiquer.

Les neurochirurgiens affirment qu’il y a dans le cerveau féminin des groupes de neurones qui amènent des hommes comme Henry Higgins, dans My Fair Lady, à dire que les femmes sont « exaspérantes, calculatrices, troublantes, énervantes, enrageantes » et que, dans le cerveau masculin, il y a des molécules qui amènent les femmes à accuser les hommes d’être des « balourds insensibles ».

Malgré les données qui abondent au sujet des différences génétiques, cérébrales et sexuelles entre les hommes et les femmes, les chasseurs et les chasseresses continuent de présumer qu’ils ont une même façon de penser et s’acharnent à courtiser comme ils ou elles voudraient l’être. Les conclusions scientifiques des dernières années ont permis aux hommes et aux femmes de prendre conscience de leurs différences, mais il faudrait opérer une lobotomie frontale pour amener un changement permanent au niveau des neurones cérébraux. Les femmes demeureront « exaspérantes » et les hommes demeureront « insensibles ». Et les deux continueront à communiquer suivant des modes qui les éloignent au lieu de les rapprocher, surtout au cours des premiers rendez-vous.
Afin de ne pas l’effrayer et de ne pas le faire fuir, les grands chasseurs doivent connaître toutes les caractéristiques et les habitudes du gibier qu’ils chassent, que ce soit le cerf, l’orignal, le caribou ou le sanglier sauvage. En amour, les chasseurs et les chasseresses doivent acquérir une bonne connaissance des différences entre les hommes et les femmes pour s’assurer une bonne prise.

La cinquième partie donne un aperçu des écueils les plus courants qui risquent de troubler la joie des premiers moments, ainsi que des conseils sur la manière de les éviter et d’apaiser les craintes de l’être à conquérir. La gazelle craintive qui, habituellement, prend la fuite à l’approche d’un humain, va allègrement se mettre dans votre point de mire.

VI. L’érotisme cérébral
Comment brancher le courant sexuel
Un grand nombre d’ouvrages portant sur la manière d’attiser le désir sexuel donnent l’impression qu’il suffit de tourner l’inter- rupteur de la veilleuse à côté du lit, de « presser ici pour hâter l’orgasme », de « donner là de petites tapes pour une décharge additionnelle ». Il est vrai que la sexualité est de l’électricité, mais les interrupteurs corporels ne font que hâter ou ralentir les fonctions physiques. Pour maîtriser la puissance de la machine et maintenir longtemps sa production d’énergie, il faut contrôler le pouvoir de l’esprit. L’organe le plus érotique du corps humain est le cerveau.

Il existe une multitude d’ouvrages de référence détaillés sur les mécanismes de l’activité sexuelle. Ils ont pour titre, entre autres, Comment rendre votre homme fou de désir au lit, Comment rendre la femme folle de désir au lit, Comment déchaîner votre homme au lit, Comment satisfaire une femme et l’amener à vous en redemander encore et encore. La liste est interminable. Ces manuels abondent de détails sur la manière de chatouiller tel point juste au-dessous du « petit capuchon » pour faire perdre à l’homme tout contrôle ou sur les points de repère que les hommes doivent se fixer pour reconnaître les points stratégiques où laisser folâtrer leurs doigts sans manquer le demi-tour qui mène au point G de la femme.

C’est du matériel important, très important. Mais quand il s’agit de séduire, cela ne souffre pas la comparaison avec ce que j’appelle la fellation cérébrale, soit sucer les rêves, les attentes et les fantasmes de l’être à conquérir, puis créer une aura érotique pour la vie dans laquelle vous vous abandonnerez avec délices.

Messieurs, vos performances au lit, par semaine ou par nuit, ne sont pas ce qui importe le plus aux yeux des femmes. Le plus important pour elles est la sensualité et la passion que vous donnez à chaque aspect de votre relation, les sensations que vous leur procurez chaque fois que vous les regardez.

Mesdames, la taille de votre soutien-gorge ou la courbe de vos hanches n’est pas ce qui importe le plus aux yeux de l’homme. Le plus important pour lui est l’ouverture et la courbe de votre attitude sexuelle, votre perception de la sexualité masculine.

Il n’y a pas deux flocons de neige pareils. De même, il n’y a pas deux sexualités pareilles. Vous trouverez dans cet ouvrage des techniques qui vous permettront de découvrir la sexualité unique de l’Autre afin de l’aimer comme il ou elle veut être aimé. C’est dans la sixième partie que nous étudierons les différents aspects des techniques sexuelles au pouvoir séducteur infaillible.

Embarquons à présent pour les six étapes de ce voyage. La première destination nous fera découvrir les changements physiques qui se manifestent au moment où l’amour nous étreint.

 

Leil Lowndes

 

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