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L’homme en a assez d’être seul actif, d’avoir tout à faire, à prendre toutes les initiatives, à mener tous les ébats. C’est anxiogène, c’est épuisant. Il veut en finir avec cette conception occidentale selon laquelle la femme doit être passive tandis que l’homme est le seul responsable des plaisirs, tout reposant finalement sur sa capacité érectile. Bien entendu, la femme n’est pas coupable de son inertie, ce sont les hommes des temps passés qui lui avaient imposé l’immobilité et interdit la volupté : « Une femme honnête n’a pas de plaisir. » Bouger, jouir, crier, c’était bon pour les putains.
Beaucoup de femmes encore n’osent pas faire un geste vers l’homme par peur de passer pour des gourgan- dines, beaucoup n’osent pas demander ce qu’elles aimeraient de peur de vexer l’homme, beaucoup se retiennent de crier pour ne pas apeurer leur partenaire. Il est vrai qu’une femme entreprenante peut encore faire peur à certains hommes, peur de ne pas être à la hauteur, peur qu’elle aille voir ailleurs. Cette peur peut provoquer des inhibitions et en particulier des pannes d’érection.
Mais le plus souvent l’homme nouveau dépasse ses peurs et veut que la femme soit active. Être active c’est faire, demander, exprimer. Mais il ne s’agit pas que la femme fasse tout. Dans un couple harmonieux, la femme et l’homme seront cocréateurs de la volupté et ils alterneront les rôles actifs et les rôles passifs.
Encore faut-il que l’homme se métamorphose et sorte de ses peurs : peur de ne pas être à la hauteur et que, en conséquence, la femme le trompe ou le quitte, et peur d’être épuisé en essayant de la satisfaire. C’est la maîtrise de l’éjaculation qui permettra à l’homme de combler la femme totalement et sans se fatiguer. Alors c’en sera fini de ses craintes.
Leurs rêves
Quand on demande aux hommes ce qu’ils aimeraient que les femmes leur fassent plus souvent ou mieux en matière d’érotisme, ils énumèrent un certain nombre de souhaits. Une vraie litanie.
Que les femmes soient intéressées par la sexualité.
Qu’elles y prennent plus de plaisir et qu’elles le manifestent davantage.
Qu’elles soient plus actives : initient plus, participent plus, innovent plus.
Qu’elles parlent plus, en particulier qu’elles encouragent et admirent leur homme. Et surtout, qu’elles parlent pour lui apprendre leur corps sexuel et son fonctionnement : la situation du clitoris et du point G, la meilleure façon de les caresser, de les stimuler, les positions qu’elles préfèrent et les mouvements les plus aptes à les faire jouir. Qu’elles n’hésitent pas à guider l’homme de la voix et du geste.
Qu’elles disent ce qu’elles veulent et ne veulent pas.
Qu’elles ne « foncent » pas sur leur verge, ne « l’attaquent » pas d’emblée, même si elle se dresse.
Qu’elles s’occupent plus et mieux du pénis : qu’elles lui donnent plus de caresses, plus de baisers, plus de succions (« fellations ») et de meilleures.
Qu’elles acceptent et réclament plus de baisers vulvaires (« cunnilingus »).
Qu’elles initient ou acceptent plus de « positions ». Qu’elles fassent plus souvent l’amour.
Qu’elles s’occupent mieux de leurs propres orgasmes
et n’en laissent pas l’unique responsabilité à l’homme. En tout cas, qu’elles ne simulent jamais. Feindre empêche tout progrès, alors que dire la vérité oblige à rechercher les causes et à améliorer ses façons d’être et de faire.
Qu’elles fassent l’amour plus souvent en dehors des créneaux horaires habituels. Les hommes voudraient faire l’amour plus souvent l’après-midi ou dans le courant de la nuit.
Inversement, qu’elles acceptent sans ressentiment que les hommes n’aient pas envie de faire l’amour et qu’ils puissent ne pas bander.
Qu’elles fassent plus de strip-teases avant de venir les rejoindre pour le corps à corps.
Enfin, qu’elles vantent et chantent à leur tour la beauté du corps et du sexe de leur compagnon.
Gérard Leleu
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