Les égyptiens et leurs divinités

 Il a été tenu pour certain que les anciens Égyptiens étaient polythéistes. Si cette affirmation perdure, un autre courant (Erik Hornung, Les dieux de l’Égypte. L’un et le multiple) tend maintenant à faire émerger l’idée que le divin se présente comme un tout absolu et en même temps sous les traits d’une étonnante multiplicité. Cette alliance des contraires, omniprésente dans la pensée égyptienne, ne permet pas de qualifier ses cultes religieux de monothéistes ou polythéistes, ces deux adjectifs étant trop restrictifs. À cette complexité vient s’ajouter le nombre important de lieux de culte, la multitude de divinités locales cohabitant avec des divinités majeures et universelles comme Amon, Rê, Ptah et Osiris. Les temples, jamais achevés, sont à l’image du ciel et représentent la résidence terrestre des dieux.


Il a été tenu pour certain que les anciens Égyptiens étaient polythéistes. Si cette affirmation perdure, un autre courant (Erik Hornung, Les dieux de l’Égypte. L’un et le multiple) tend maintenant à faire émerger l’idée que le divin se présente comme un tout absolu et en même temps sous les traits d’une étonnante multiplicité. Cette alliance des contraires, omniprésente dans la pensée égyptienne, ne permet pas de qualifier ses cultes religieux de monothéistes ou polythéistes, ces deux adjectifs étant trop restrictifs. À cette complexité vient s’ajouter le nombre important de lieux de culte, la multitude de divinités locales cohabitant avec des divinités majeures et universelles comme Amon, Rê, Ptah et Osiris. Les temples, jamais achevés, sont à l’image du ciel et représentent la résidence terrestre des dieux. Avec des pratiques cultuelles très présentes, très variées et jamais contradictoires, la pensée religieuse égyptienne a survécu sans interruption durant trente-cinq siècles, jusqu’au IVe siècle ap. J.-C. où les temples de la vallée du Nil furent fermés par l’édit de Thessalonique décrété par l’empereur romain ThéodoseIer qui proclama, le 28février 380, le christianisme religion officielle du Grand Empire. Cette importante longévité des pratiques religieuses a probablement été propice à leur évolution et à leur transmission. Les Nétjérou égyptiens, que nous appelons « les dieux », sont très éloignés de notre conception du divin car ils représentent les multiples manifestations de l’énergie créatrice et vitale relayée par les monuments solaires que sont les obélisques et les pyramides. Les Égyptiens de l’Antiquité devaient vivre dans le respect de Maât, la règle divine qui associe l’humain dans le maintien de l’état parfait de l’équilibre du monde, honorer la mémoire des défunts par des offrandes d’aliments de base comme le pain, la bière, la viande et le vin. Dans certains textes on peut lire : « J’existe parce que Maât existe, et réciproquement. » Le principe divin existe au-delà de tout sentiment humain comme la satisfaction ou la déception. Vis-à-vis de leurs divinités, les anciens Égyptiens ne cherchaient pas à leur plaire et à ne pas les décevoir ; ils réalisaient des rites.

Tous les récits sur le mythe de la création décrivent les origines et l’évolution de l’univers, les premières manifestations de la vie et le rôle de chaque divinité. Malgré cette pluralité de versions sur les débuts de la vie, il ne fait aucun doute que pour les Égyptiens de l’Antiquité la notion de cycle était primordiale, la vie avait pour origine les eaux chaotiques et était appelée à y retourner. Le principe créateur représentait un acte de génération cyclique, fondé sur le mythe osirien et dont pharaon était le garant. Annuellement, lors de l’apparition de l’étoile Sirius, Hâpy le génie du Nil bondissait pour apporter la crue régénératrice. Chaque soir, le Soleil entamait son périple dans le monde souterrain, à travers les ténèbres des contrées nocturnes de la Douat où séjournent les défunts, affrontant les puissances maléfiques qu’il devait vaincre pour pouvoir renaître au petit matin. À la fin de sa vie terrestre, et après avoir été jugé juste de voix, le défunt assimilé à Osiris était guidé par Anubis vers le royaume de l’au-delà. La mort n’est pas une fin pour celui qui a vécu dans le respect de Maât. Rien n’échappe à ce cycle temporel, l’existence des dieux est également limitée par une naissance et une mort qui n’est pas une fin mais un passage vers une vie sans cesse régénérée dans l’au-delà. Ainsi tous les défunts deviennent des dieux comme tous les dieux deviennent des défunts.

À Héliopolis, le mythe de la création précise qu’au commencement il y a l’océan primordial, l’élément premier, le principe créateur nommé le Noun. C’est de ce monde informe, désordonné, obscur et silencieux, de cet océan énergétique renfermant toutes les potentialités à l’état latent qu’a émergé le démiurge Atoum, venu à l’existence par sa propre volonté et prenant pied sur une butte primordiale. Il est l’indéfini, celui qui est et celui qui n’est pas, la cause première, la totalité et le principe unique de tout.

Première manifestation visible d’Atoum en tant que dieu solaire, l’apparition du Soleil est représentée par un scarabée ailé nommé Khépri, « l’être en devenir » poussant la sphère lumineuse depuis l’horizon oriental pour dissiper les ténèbres. Lorsqu’il atteint le zénith, il prend le nom de Rê avant d’atteindre l’horizon occidental et devenir Atoum, le Soleil couchant. Atoum l’unique, l’Horus des deux horizons, le commencement et la fin, mère et père à la fois, tira de sa propre substance pour donner naissance au dieu de l’air Shou et à la déesse du vide-humide Tefnout, l’un devenant trois, la première triade égyptienne. Une légende raconte que les premiers humains seraient nés des larmes d’Atoum, triste d’être séparé de ses enfants. Dans les textes des sarcophages, il est précisé que le dieu créateur donna naissance à tous les êtres vivants, les dieux étant nés de sa sueur et les hommes de ses larmes. D’ailleurs, en égyptien classique, les mots « rmT : humanité » et « rm.wt : larmes » sont des mots homophones qui se prononcent respectivement « rémetj » et « rémout ». Ce jeu de mots égyptiens entre humanité et larmes, le signe de l’œil qui signifie « agir, faire » et l’origine différenciée des dieux et des hommes, nous révèle que ces derniers issus des yeux embués de dieu restent imparfaits dans leur perception et leur action. Shou et Tefnout, « les jumeaux d’Atoum », représentent la personnification de la vie et constituent le premier couple divin sexué qui engendra le dieu de la Terre Geb, le principe actif du mystère de la vie, et la déesse du ciel Nout, la voûte céleste qui donne la vie.

Geb et Nout amoureux furent si proches que rien ne pouvait s’immiscer entre eux. Rê qui était un dieu très sévère, surveillait aussi bien les hommes que tous les autres dieux. Quand il apprit que Nout était enceinte, il entra dans une grande colère, ordonnant à Shou de séparer le couple et interdisant à Nout d’enfanter durant les douze mois de l’année. Thot, le maître des hiéroglyphes et de la connaissance, obtint auprès de la Lune cinq jours supplémentaires durant lesquels Nout donna naissance à Osiris, Horus l’Ancien, Seth, Isis et Nephtys, la dernière génération des dieux composant l’ennéade, l’assemblée des neuf divinités.

Attention à ne pas confondre Horus l’Ancien avec Horus l’Enfant posthume d’Isis et d’Osiris, la représentation de la vie issue de la mort. Horus l’Ancien ou encore Horus l’Aîné est représenté sous les traits d’un homme à tête de faucon faisant offrande de ses deux yeux. L’œil droit correspondant au Soleil et représentant les forces masculines actives et régénératrices, l’œil gauche correspondant à la Lune et représentant les forces féminines réceptives et cérébrales. La confusion est due à la relation complexe existant entre Horus l’Ancien et Horus fils d’Isis. Lorsque débutèrent les premiers combats pour l’accession au trône d’Égypte, Seth prit l’apparence d’un porc noir et assena un violent coup au niveau de l’œil gauche de son frère aîné Horus. Grâce à la bienveillance de Rê et à l’intervention magique de Thot, l’œil mutilé d’Horus fut intégralement guéri et devint l’œil Oudjat. Quant au porc, il fut relégué au rang d’animal détesté des dieux. Sur ce dernier point, attention à ne pas tomber trop facilement dans la généralisation car la déesse du ciel Nout est aussi représentée par une truie allaitant ses enfants. Pour les anciens Égyptiens, ignorant la logique binaire du tout ou rien, chaque être se caractérise par des aspects opposés mais complémentaires.

Animé par la jalousie et la soif du pouvoir, Seth assassina son frère aîné Osiris et fit disparaître le corps en l’enfermant dans un coffre qu’il jeta dans le Nil. Isis et Nephtys partirent à la recherche d’Osiris et retrouvèrent le coffre échoué sur une plage proche de la ville de Byblos. Isis qui allait réunir ce qui était épars, ranima son époux qui la féconda avant de rejoindre le royaume de l’au-delà, dans les contrées de l’Occident où chaque nuit le Soleil vient se ressourcer. Isis mit au monde un fils, Horus surnommé « le vengeur de son père », qui allait grandir secrètement, caché à l’abri des roseaux et des papyri du Nil. Seth, apprenant cette naissance, reporta la haine qu’il éprouvait à l’égard de ses deux frères aînés sur son neveu Horus et mit tout en œuvre pour le retrouver afin de l’éliminer.

Alors qu’Horus était prêt pour accéder au trône, un violent combat éclata avec son oncle Seth qui lui arracha les yeux, les plaça dans deux boîtes qu’il enterra dans un endroit tenu secret. Isis et Anubis partirent à la recherche des yeux d’Horus, tandis que ce dernier, ayant perdu la vue, errait dans le désert. C’est la déesse Hathor, dont le nom signifie « la demeure d’Horus », qui le trouva et guérit ses yeux avec le lait d’une gazelle. Horus fut couronné roi du Double-Pays et Seth rejoignit les régions invisibles des contrées nocturnes pour combattre le serpent Apophis auprès de Rê pendant que ce dernier dispensait la lumière aux défunts et se régénérait au contact d’Osiris.

Selon Nadine Guilhou, dans son livre La mythologie égyptienne, ces yeux blessés puis guéris représentent une métaphore des cycles solaire et lunaire. Le Soleil et la Lune étant les yeux du démiurge qu’il ouvre et ferme dispensant alternativement lumière et ténèbres. Ce mythe nous renvoie à la lutte perpétuelle des forces bienfaisantes et destructrices, et à la problématique de la transmission du pouvoir : l’héritier le plus légitime est-il le fils aîné ou le frère cadet du roi défunt ? La transmission du pouvoir au fils n’étant possible que si ce dernier a accompli, pour son père, les rites obligatoires.

Lorsque Rê, roi des dieux et des hommes, quitta la Terre pour la voûte céleste, il organisa sa succession d’abord composée de dieux, puis de demi-dieux appelés « esprits », et enfin d’êtres humains auxquels il donna un mandat divin matérialisé par le titre de pharaon, la manifestation terrestre d’Horus. Pour les anciens Égyptiens, ce statut pharaonique ne s’est jamais interrompu. Horus, fils du premier pharaon Osiris, est le premier héritier du trône qui, sous les traits du faucon, incarne la fonction suprême qu’il transmet à la personne, homme ou femme, digne de la recevoir. Le roi joue le double rôle de dieu créateur devant l’humanité, garant de l’ordre social établi et de la prospérité du Double-Pays, et représentant de l’humanité devant les dieux.

Principales divinités
Durant la période prédynastique, les Égyptiens adoraient des divinités représentées sous des formes uniquement animales, comme le montrent les gravures des palettes à fard (la palette aux canidés au musée du Louvre et la palette du champ de bataille au British Museum). À la fin de cette même période, apparurent des perchoirs sacrés, objets de culte constitués d’animaux perchés sur des hampes qui furent probablement à l’origine du hiéroglyphe signifiant « dieu » (voir dans la liste ci-dessous le dernier signe du nom Amon). La période de l’unification de l’Égypte fut marquée par « l’humanisation » de l’iconographie divine qui engendra les premiers dieux à forme purement humaine.

Ce n’est qu’à partir de la fin de la IIe dynastie que l’on assista à la fusion des formes animale et humaine pour voir apparaître des dieux avec un corps humain et une tête animale, forme très représentative de la conception égyptienne du divin. L’apparente simplicité de cette représentation masque une réalité beaucoup plus complexe où chaque image est une manière incomplète de rendre un dieu visible, et chaque nom est une manière incomplète de le définir. Une divinité ne peut en aucun cas être réduite à une seule manifestation, une seule forme visible. Dans les textes des sarcophages, il est écrit que « Seul le défunt est capable de connaître la véritable forme d’un dieu. » Cette multiplicité de formes et de noms pour représenter la vraie nature des divinités, nous renvoie à un état fluide, non figé, à un monde mouvant, à une apparence aux contours variables qui n’est pas sans rappeler l’état liquide et sans limite de l’océan primordial, origine de toutes les créations.

Chaque divinité est unique par sa fonction comme l’est le dieu créateur. Il n’existe pas de hiérarchie, pas de dieu suprême, pas de dieu « père des dieux ». Il semblerait d’ailleurs que le titre de « roi des dieux » soit apparu assez tardivement et ce n’est qu’au cours du Nouvel Empire que la royauté des dieux sur Terre, précédant le règne des hommes, fut attestée (papyrus de Turin).

Atoum (Item)
Son nom signifie « tout ce qui existe » et aussi « tout ce qui n’est pas ». Divinité autogène et androgyne qui a créé l’univers en commençant par la lumière et la chaleur, source indispensable à toutes formes de vie, Atoum est la divinité majeure d’Héliopolis (Amon à Thèbes et Ptah à Memphis).

Amon (Imen)
Représenté avec la chair bleue qui l’identifie à un dieu céleste, son nom signifie « celui qui est caché ». Représenté sous la forme d’un homme portant une couronne à hautes plumes, il est le dieu du vent, allié des bateliers. À partir de la XIIe dynastie, sous Amenemhat Ier (Amon est prééminent), lorsque Thèbes devient la capitale religieuse, il est alors le grand dieu dynastique, la divinité majeure de Thèbes (Atoum à Héliopolis, Ptah à Memphis).

Ptah
Dieu tutélaire de la ville de Memphis, il est le protecteur des artisans. Dieu démiurge, son nom signifie « la terre qui se soulève (qui émerge du Noun) ». Il est le créateur du cosmos (Atoum à Héliopolis, Amon à Thèbes), et symbolise ânkh « la vie », ouas « le pouvoir » et djed « la stabilité ».

Râ
La lumière du Soleil représente la première manifestation de la puissance créatrice, le résultat visible de l’action de la parole de l’invisible Atoum. Connu aussi sous le nom de Rê, il incarne l’essence même du divin à tel point que son nom se retrouve associé à celui des plus importantes divinités du panthéon égyptien : Rê-Atoum, Amon-Rê, etc. Cette fusion divine, nommée syncrétisme, permet d’établir des correspondances multiples entre les divinités rendant encore plus ardue la compréhension de leur vraie nature.

Sekhmet
Fille de Rê, redoutable comme la vigueur du Soleil, elle incarne la puissance. Déesse lionne protectrice des médecins et des magiciens, elle est l’épouse de Ptah. Leur fils Néfertoum est cet enfant radieux dont la manifestation la plus subtile est la rosée.

Maât
Assimilée à Tefnout, elle est le principe féminin d’Atoum, la personnification de la vérité, de la justice, de la rectitude et de la juste mesure. Elle incarne l’harmonie de la création, l’équilibre du monde organisé et limité dans le temps et dans l’espace. Elle est opposée à l’état désordonné et infini d’avant la création, d’où est issue Iséfet, sa jumelle présente en chacun de nous et tout autour de nous. Maât est la plume d’autruche posée sur un plateau de la balance lors de la pesée du cœur qui permet de savoir si la parole du défunt est juste afin qu’il devienne un vénérable, un juste de voix. Le concept de Maât émané des dieux est l’état premier du monde, cet état parfait vers lequel notre libre arbitre nous permet de tendre. Dans la religion égyptienne, Maât symbolise l’association du divin et de l’humain.

Mout
Déesse vautour, épouse d’Amon et mère de Khonsou le dieu-enfant, cette famille divine forme la triade thébaine, l’une des plus importantes d’Égypte. Mout signifie « mère » et « mort », deux composantes nécessaires à la vie.

Geb
Dieu de la Terre, fils de Shou et Tefnout, il est souvent représenté allongé sur le dos faisant face à son épouse Nout, la déesse du ciel. Premier roi divin, il est l’initiateur de la monarchie égyptienne désignée comme étant le « trône de Geb ». Il est le prince des dieux qui mit fin aux hostilités entre Horus et Seth pour le partage du royaume d’Égypte.

Nout
Déesse du ciel, fille de Shou et Tefnout, elle est l’épouse de Geb avec lequel elle a eu cinq enfants : Osiris, Horus l’Ancien, Seth, Isis et Nephtys. Nout met au monde les étoiles à l’orient qu’elle avale à l’occident pour les protéger afin qu’elles puissent renaître. Identifiée au sarcophage, en égyptien neb-ankh signifiant littéralement « maître de la vie », elle participe à la renaissance du défunt.

Thot (Djéhouty)
Dieu lunaire maître de la connaissance, il est l’inventeur de l’écriture sacrée, des nombres, de la géométrie et du calendrier. Identifié à la Lune, il est le guide des étoiles chargé de remplacer Rê pour assurer le bon fonctionnement du ciel nocturne. Associé à Maât, il est le scribe du tribunal divin et à ce titre il évalue les actions des défunts.

Isis (Aset)
Épouse d’Osiris et mère d’Horus, elle est l’image de la déesse-mère. « Grande de magie », elle est la protectrice des naissances, des navigateurs et de l’État. Son nom, comme celui d’Osiris, s’écrit avec le hiéroglyphe représentant un trône sur lequel prend place le souverain.

Osiris (Ousir)
Époux d’Isis et père d’Horus, il est le dieu de la végétation qui enseigna aux hommes l’agriculture, l’élevage et la civilisation. Dieu solaire du monde souterrain, protecteur et juge des défunts, il représente le renouveau de la vie, la dépouille mortelle promue à la renaissance.

Horus (Her)
Fils posthume d’Isis et Osiris, il est le dieu-faucon de l’azur qui voit au travers du Soleil et de la Lune. À la mort de son père Osiris, il devient le roi d’Égypte et à ce titre représente le prototype du souverain bienfaisant. Chaque pharaon est un Horus comme chaque défunt devient un Osiris. Héritier de son père et soutien de sa mère, il joue un rôle très important dans le rituel funéraire.

Seth (Sétekh)
Frère assassin d’Osiris, il est souvent représenté par un animal reconnaissable mais non identifiable appelé l’animal fabuleux de Seth. Il est le dieu de la tempête, de l’orage dévastateur et du désert avec lequel il partage la nature stérile. Personnalité des plus complexes du panthéon égyptien, tantôt malfaisante et destructrice, tantôt bienfaisante et protectrice. Lorsque le Soleil noir Af traverse les douze heures de la nuit, Seth est représenté à la proue de la barque solaire pour tuer le serpent Âapep (Apophis) qui tente d’arrêter sa progression au milieu de la nuit afin d’empêcher le Soleil de renaître. Seth n’incarne pas le mal, lorsque sa force destructrice est canalisée, elle devient positive et il représente alors le complémentaire indispensable.

Nephtys (Nébet-Hout)
Épouse de Seth et mère d’Anubis (selon Plutarque, car les textes des pyramides précisent qu’elle était stérile), elle est la maîtresse du temple. Déesse funéraire, elle participa aux rites menés par sa sœur Isis pour ramener Osiris à la vie. Dans son rôle protecteur, elle veille sur les sarcophages et les vases canopes contenant les viscères embaumés (poumons, estomac, foie, intestins) prélevés du corps du défunt.

Anubis (Inépou)
Représenté sous la forme d’un canidé ou d’un homme à tête de chacal, comme Oupouaout « l’ouvreur des chemins », il guide les défunts vers le royaume de l’Occident où règne Osiris. Comme le chacal, animal nocturne vivant à la frange désertique, Anubis est le passeur entre le monde des vivants et celui des morts. Dieu lunaire, il est l’inventeur de la momification et protège le coffre à canopes, les nécropoles ainsi que les chemins. Selon Plutarque, il est le fils, d’une union adultère par mégarde, d’Osiris et de Nephtys. Ayant été élevé par Isis, il est désigné comme étant « le fils de la veuve ».

Hathor (Hout-Her)
Déesse de la joie et de l’amour, son nom signifie « la demeure d’Horus ». Elle incarne la violence lorsqu’elle est la redoutable lionne Sekhmet, et la douceur lorsqu’elle est la gracieuse chatte Bastet. Envoyée par Rê pour punir les hommes qui ne croyaient plus en lui, la puissante Sekhmet avide de sang massacra tous les humains qu’elle trouvait sur son passage. Rê fabriqua une boisson de couleur rouge à base de bière qu’il offrit à Sekhmet. Cette dernière, croyant boire du sang, s’enivra et s’endormit. Par ce subterfuge, Rê venait de sauver l’humanité.

Apis (Hépou)
Apis est un taureau sacré entièrement noir avec une tâche blanche située sur le front. Il est considéré comme étant la manifestation vivante de Ptah, mais également celle d’Osiris renaissant durant la crue du Nil. Adoré depuis le début de la période dynastique, Apis dispensait des oracles révélateurs de la volonté divine. Après sa mort, il était momifié avant d’être enseveli. Ce « culte animalier » est très particulier chez les anciens Égyptiens puisqu’il ne concerne qu’un membre bien distinct de l’espèce.

 

Nicolas Orneto       

                        
                                                                              

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