Du 2 juillet 2016 au 8 janvier 2017, la Fondation Cartier présente
Le Grand Orchestre des Animaux,
inspiré par l’œuvre de Bernie Krause, musicien et bio acousticien américain.
L’exposition qui réunit des artistes du monde entier, invite le public à s’immerger dans une méditation esthétique,
à la fois sonore et visuelle, autour d’un monde animal aujourd’hui de plus en plus menacé.
JP Mika, Les Bruits de la nature, 2012. Acrylique sur toile, 152 × 126 cm.
Collection privée. © JP Mika. Photo © André Morin.
BIOGRAPHIES des exposants
PIERRE BODO
Né en 1953 à Mandu en République démocratique du Congo, Pierre Bodo s’installe à Kinshasa en 1970 et évolue dans la pein- ture publicitaire avant d’ouvrir son propre atelier, tout en officiant en tant que pasteur à partir de 1980. Mêlant nature et figures humaines, ses tableaux représentent fréquemment des créatures fantastiques et hybrides telles que des femmes-arbres ou des hommes-sapeurs à tête d’oiseau. Son travail de peintre et de pasteur s’accompagne d’un fort engagement social, notamment pour la scolarisation d’enfants défavorisés. Pierre Bodo œuvre notamment pour la scolarisation d’enfants défavorisés, souvent accusés de sorcellerie et abandonnés par leur famille. Il meurt à Kinshasa en 2015. Pierre Bodo a été révélé au grand public en 1978 grâce à l’exposition Art partout présentée à l’Académie des beaux-arts – CIAF de Kinshasa. Son œuvre a ensuite été présen- tée dans le cadre de nombreuses expositions à travers le monde, dont African Art Now au Museum of Fine Arts de Houston en 2005, 100 % Africa au musée Guggenheim de Bilbao en 2006, « Popular Painting » from Kinshasa à la Tate Modern de Londres en 2007 et Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris en 2015.
CAI GUO-QIANG
Né en 1957 à Quanzhou (province du Fujian, Chine), Cai Guo-Qiang étudie les arts de la scène à l’Académie de théâtre de Shanghai entre 1981 et 1985. Artiste pluridisciplinaire, il pratique aussi bien le dessin que l’installation, la vidéo et la performance. Il séjourne au Japon entre 1986 et 1995 et y explore les propriétés de la poudre à canon dans ses dessins ainsi que dans des expé- riences pyrotechniques à grande échelle qui deviennent sa marque de fabrique. Cai Guo-Qiang a été récompensé par le Lion d’or à la xlviiie Biennale de Venise en 1999, par le prix Fukuoka des arts et de la culture asiatiques en 2009 et par le Praemium Imperiale en 2012. La même année, il est l’un des premiers artistes à être honorés par la médaille des arts du dé- partement d’État américain. En 2008, il officie en tant que di- recteur des arts visuels et des effets spéciaux pour les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux olympiques de Pékin. Cai Guo-Qiang a fait l’objet de nombreuses expositions indivi- duelles à travers le monde, notamment à la Fondation Cartier pour l’art contemporain en 2000, au Metropolitan Museum of Art à New York en 2006 et au musée Solomon R. Guggenheim de New York en 2008. Sa première exposition au Brésil, Cai Guo-Qiang. Da Vincis do Povo, est présentée à São Paulo, Brasilia et Rio de Janeiro en 2013. En octobre 2013, il crée Aventure d’un soir, une explosion pour la Nuit Blanche à Paris. La même année, Falling Back to Earth est présenté à la Queens- land Gallery of Modern Art à Brisbane et, en 2014, son exposi- tion personnelle The Ninth Wave est inaugurée au Power Station of Art à Shanghai. Cai Guo-Qiang vit et travaille à New York.
CORNELL LAB OF ORNITHOLOGY
Fondé en 1915, le Cornell Lab of Ornithology est une unité de l’université Cornell située à Ithaca (État de New York, États-Unis). Consacrée à l’étude des oiseaux, son activité se déploie selon plusieurs axes : la recherche scientifique, l’enseignement supérieur et la pédagogie auprès du grand public – notamment le jeune public –, la participation active de « citoyens-scientifiques » dans l’observation de la faune et la collecte de données, ainsi que la conservation. Le Cornell Lab of Ornithology est installé à quelques kilomètres du campus de l’université, au cœur du Sap- sucker Woods Sanctuary, un site naturel riche d’une très grande biodiversité végétale et animale.
Au sein du Cornell Lab of Ornithology se trouve la Macaulay Library, la plus vaste collection de sons naturels au monde, qui s’est enrichie depuis plusieurs années d’une collection de vidéos réalisées sur le terrain par les chercheurs. Parmi les nombreux projets de recherche exemplaires menés par le Cornell Lab of Ornithology, le « Birds-of-Paradise Project » s’intéresse à l’évolu- tion spectaculaire de la famille des paradisiers, des oiseaux aux parades et aux plumages d’une infinie diversité vivant majoritai- rement en Nouvelle-Guinée. Cette recherche est menée depuis 2003 par Edwin Scholes, chercheur au Cornell Lab of Ornitho- logy, et le photographe et biologiste Tim Laman. Ensemble, ils ont réussi, au cours de nombreux séjours sur le terrain, à réper- torier et étudier chacune des 39 espèces de paradisiers et ont rapporté de leurs expéditions des films et photographies qui leur permettent de partager largement le fruit de leurs recherches.
RAYMOND DEPARDON ET CLAUDINE NOUGARET
Depuis vingt-cinq ans, Raymond Depardon et Claudine Nougaret partagent leur passion pour le cinéma et la photographie, lui à l’image et elle au son. Artistes autodidactes, ils fondent leur maison de production Palmeraie et Désert en 1992. Ensemble, ils réalisent notamment les films Urgences (1988), La Captive du désert (1990), Délits flagrants (1994), Paris (1998), 10e chambre, instants d’audiences (2004), La Vie moderne (2008), Journal de France (2012) et Les Habi- tants (2016). Depuis ses débuts, Claudine Nougaret privilégie le son direct dans ses productions. En 1986, elle signe le son direct du film Le Rayon vert d’Éric Rohmer, récompensé par le Lion d’or de la Mostra de Venise la même année, et devient la première femme chef-opératrice du son du cinéma français. Photographe autant que cinéaste, Raymond Depardon met quant à lui l’image fixe et animée au service d’une écriture simple et unique. Il rend compte dans ses photographies de l’état de notre société, racontant l’errance quotidienne, ou témoignant de l’institution psychiatrique ou du sort de l’enfance abandonnée. Entre 2004 et 2010, il réalise une série de photographies grand format de la France, présentée dans l’exposition La France de Raymond Depardon à la BnF François-Mitterrand de 2010 à 2011. En 2013, il présente l’exposi- tion Un moment si doux au Grand Palais à Paris, qui réunit 150 photographies couleur réalisées par l’artiste depuis ses débuts à travers le monde. Pour la Fondation Cartier pour l’art contem- porain, Raymond Depardon et Claudine Nougaret ont réalisé les films Amours (1997), Déserts (2000), Chasseurs et Chamans (2003) et 7 x 3 (2004). En 2008, pour l’exposition Terre natale, Ailleurs commence ici signée conjointement avec Paul Virilio, ils réalisent le film Donner la parole qui alerte sur la menace de la disparition des langues vernaculaires dans le monde. En 2011, ils participent à l’exposition Mathématiques, un dépaysement soudain.
En 2014, dans le cadre de l’anniversaire des 30 ans de la Fondation Cartier, ils réalisent le court-métrage 8e étage mettant en scène des figures majeures de l’histoire de l’institution.
BERNIE KRAUSE
Né en 1938 à Detroit dans le Michigan, Bernie Krause étudie le violon dès l’âge de 4 ans puis la composition classique. Pendant ses études universitaires à la fin des années 1950, il travaille comme ingénieur du son, producteur, et guitariste de studio avant de participer, jusqu’au début des années 1960, à des ses- sions d’enregistrement de jazz, de folk et de musique pop. En 1963, il rejoint le célèbre quatuor folk américain The Weavers, au sein duquel il occupe la position de Pete Seeger durant la dernière année d’existence du groupe. Lorsque le groupe se sépare en 1964, Bernie Krause s’installe à San Francisco, où il étudie la musique électronique au Mills College et fait la connais- sance de Paul Beaver. Avec ce dernier, il forme Beaver & Krause et introduit le synthétiseur Moog dans la musique pop et au cinéma. Ensemble ou séparément, ils participent à la réalisation de plus de 250 albums, dont ceux de Van Morrison, Brian Eno et David Byrne, George Harrison et The Doors, et à la bande-son de 135 longs-métrages depuis 1967, incluant Apocalypse Now, Rosemary’s Baby, Terre-Neuve et Castaway. Bernie Krause et Paul Beaver sont également les premiers à utiliser des paysages sonores naturels comme composantes principales d’orchestration dans leur album In a Wild Sanctuary, enregistré entre 1968 et 1969. Cet album est également le premier à aborder le thème de l’écologie. Depuis 1968, Bernie Krause enregistre et archive dans le monde entier les sons d’êtres vivants et d’environnements de toutes tailles. Travaillant sur plusieurs sites de recherche, il est à l’origine du concept de biophonie, fondé sur les relations de chaque être vivant avec l’ensemble du paysage sonore bio- logique de son habitat, chacun représentant une fréquence et / ou une bande acoustique temporelle dans un habitat donné. Ses découvertes ont permis d’établir les fondements de nouvelles disciplines scientifiques : l’écologie des paysages sonores et l’écoa- coustique. Titulaire d’un doctorat en arts (sonores) créatifs avec une spécialisation en bioacoustique, Bernie Krause a grandement contribué à faire des paysages sonores naturels un outil pour le service américain des parcs nationaux. Il a produit plus de 55 CD de paysages sonores naturels et conçu des sculptures sonores environnementales interactives et non répétitives pour des espaces publics du monde entier. Sa collection de paysages sonores comporte plus de 5 000 heures d’enregistrement de plus de 15 000 espèces, maritimes et terrestres. Bernie Krause est par ailleurs l’auteur de trois ouvrages dédiés à son travail : Le Grand Orchestre animal (Flammarion, Paris, 2013), Chansons animales et cacophonie humaine (Actes Sud, Arles, 2016) et Wild Soundscapes. Discovering the Voice of the Natural World (Yale University Press, New Haven, 2016). En collaboration avec son ami et collègue Richard Blackford, il a également composé une symphonie pour le BBC National Orchestra of Wales dans le cadre du Chelten- ham Music Festival au Royaume-Uni, intitulée The Great Animal Orchestra. Symphony for Orchestra and Wild Soundscapes (2014), ainsi que le ballet Biophony (2015), pour le corps international d’Alonzo King LINES Ballet de San Francisco.
JP MIKA
Né en 1980 à Kinshasa, en République démocratique du Congo, Jean-Paul Nsimba Mika, dit JP Mika, s’intéresse au dessin dès l’âge de 13 ans. Il commence sa carrière de peintre en réalisant des panneaux publicitaires puis crée son propre atelier, qu’il nomme « Événement Beaux-Arts » (EBA), en 2004. L’année sui- vante, il intègre la section « peinture » de l’Académie des beaux- arts de Kinshasa et obtient son diplôme en 2007. JP Mika achève de se former à la peinture dans l’atelier de Chéri Chérin et adhère à l’Association des peintres populaires (APPO). Ses premières œuvres s’inscrivent dans la tradition de la peinture populaire et reflètent l’influence d’artistes comme Chéri Chérin et Chéri Samba. S’inspirant d’événements de la vie politique ou de phé- nomènes sociaux, il réalise des portraits en hommage à Barack Obama ou à Nelson Mandela, ou représente l’univers de la SAPE dans des œuvres mettant en scène des animaux humani- sés. JP Mika simplifie peu à peu ses compositions en en réduisant le nombre de sujets et montre une prédilection pour les portraits peints, apportant une attention particulière au graphisme du trait. À partir de 2013, JP Mika peint ses personnages sur des fonds composés de tissus à motifs, à la manière des portraits photographiques réalisés dans les années 1960 dans les studios de Kinshasa ou de Bamako. JP Mika réalise ses premières expo- sitions à l’étranger et présente ses œuvres en 2008 dans ¿Cómo está Africa ? à la Fundación Bilbao Bizkaia Kutxa à Bilbao. En 2009, il participe à la troisième édition du Festival socio-culturel de la Tshangu à Kinshasa et expose à l’Espace Pierre-Cardin et à la galerie Artitude à Paris. En 2010, dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Congo, il expose à la galerie Symphonie des Arts à Kinshasa. En 2015, il participe à l’exposition Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris, et réalise sa première exposition individuelle à l’espace culturel et éducatif Texaf-Bilembo à Kinshasa.
MANABU MIYAZAKI
Né en 1949 dans la préfecture de Nagano au Japon, Manabu Miyazaki démarre sa carrière en travaillant pour un fabriquant d’instruments de précision avant de se lancer dans la photographie du monde animal. Épuisé par les longues périodes d’observation dans des conditions climatiques souvent extrêmes, il conçoit à partir du début des années 1970 des appareils photographiques automatiques équipés de capteurs infrarouges qu’il installe dans différents environnements naturels à travers le Japon pour capter des scènes de la vie animale sauvage. Tout comme les paysages sonores de Bernie Krause, son œuvre est le fruit d’une observation patiente et minutieuse de la vie sauvage et d’une présence solitaire, presque animale, au cœur de ces espaces.
L’artiste a réalisé plusieurs séries dont Animal Trails (1979), Ural Owls (1989), Death in Nature (1994), Animal Apocalypse (1995) et Persimmon Tree (2006). En 2013, Manabu Miyazaki a fait l’objet d’une rétrospective majeure retraçant ses quarante années de carrière, intitulée The Pencil of Nature, à l’Izu Photo Museum de Shizuoka. Il a par ailleurs reçu le prix Japan Picture Book pour Ural Owls en 1978, le prix Jeune Talent de la Photographic Society of Japan pour Eagles and Hawks en 1982, le prix Domon Ken pour sa série Ural Owls en 1990 et le Prix de la culture des éditions Kodansha pour Animal Apocalypse et Death in Nature en 1995.
MOKE
Né en 1950 à Ibe en République démocratique du Congo, Moke arrive à Kinshasa à l’âge de 10 ans. Il vit sur les marchés et survit grâce à la vente de peintures de paysages qu’il réalise avec ses doigts sur du carton et pour lesquelles il s’inspire des œuvres des peintres populaires qu’il voit dans la rue. En 1965, il réalise un tableau représentant le général Mobutu en train de saluer la foule, qui lui vaut de recevoir une bourse du président de la République. Grâce à elle, il crée son atelier en plein cœur de Kinshasa. Souvent décrit comme le « peintre reporter de l’urba- nité », Moke observe la vie quotidienne kinoise et en représente les scènes de rue ou de bars, les fêtes nocturnes ou encore les personnalités comme les sapeurs, dans des toiles hautes en cou- leur. Il n’en oublie pas pour autant l’atmosphère du village dans lequel il a grandi, entouré d’animaux qu’il peint de façon allé- gorique dans des postures anthropomorphes. Sa rencontre en 1972 avec Pierre Haffner, animateur du centre culturel français qui devient vite son mécène, lance définitivement sa carrière de peintre au Congo mais aussi dans le reste du monde.
Il participe ainsi à de nombreuses expositions collectives dont Art partout à l’Académie des beaux-arts – CIAF de Kinshasa en 1978, Horizonte 79 à Berlin en 1979, Africa Hoy, Africa Now au Centro Atlántico de Arte Moderno de Las Palmas de Gran Cana- ria en Espagne en 1991, au Groningen Museum aux Pays-Bas et au Centro Cultural Arte Contemporáneo de Mexico en 1991- 1992, et Un art populaire à la Fondation Cartier pour l’art contem- porain à Paris en 2001. Après son décès en 2001 à Kinshasa, son œuvre est présentée dans des expositions comme « Popular Pain- ting» from Kinshasa à la Tate Modern de Londres en 2007 et Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko à la Fondation Cartier pour l’art contemporain en 2015.
RYUICHI SAKAMOTO
Né en 1952 à Kyoto, Ryuichi Sakamoto est un musicien et com- positeur connu pour ses œuvres sonores innovantes et son approche pluridisciplinaire de la musique. Il commence sa car- rière en 1978 avec l’album Thousand Knives et fonde cette même année le groupe de musique pop Yellow Magic Orchestra. Fer- vent défenseur des causes environnementales et sociales depuis la fin des années 1990, il lance le projet de reforestation « More Trees» en 2007 et crée les organisations caritatives LIFE311, School Music Revival et Tohoku Youth Orchestra pour venir en aide aux victimes du tsunami de Tohoku de 2011. En 2014, il est le directeur invité du Sapporo International Art Festival. Ryuichi Sakamoto est l’auteur de nombreuses bandes originales de films, notamment celle de Furyo (1983) de Nagisa Oshima (film dans lequel il figure également en tant qu’acteur au côté de David Bowie) qui fut récompensée par le BAFTA Award de la meilleure musique de film; celle du Dernier Empereur (1987) de Bernardo Bertolucci qui fut récompensée par un Academy Award ; Talonsaiguilles(1991)dePedroAlmodóvar;SnakeEyes(1998)et Femme fatale (2002) de Brian De Palma ; ainsi que The Revenant (2015) d’Alejandro González Iñárritu. Parmi ses albums personnels majeurs figurent B-2 Unit (1980), Beauty (1989), Life (1999) et Three (2012).
CHRISTIAN SARDET
Christian Sardet obtient son doctorat de biologie à l’Université de Californie, Berkeley, en 1972, avant de créer et de diriger une unité de recherche CNRS / Université Pierre-et-Marie-Curie en biologie cellulaire à l’observatoire océanologique de Ville- franche-sur-Mer (OOV) dans les années 1980. Depuis 2012, il est directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l’université Pierre-et-Marie- Curie à Paris. Christian Sardet est l’auteur de plus d’une centaine de publications scientifiques et a réalisé des films documentaires et des films d’animation, conçu des expositions et des sites Inter- net consacrés aux cellules, aux embryons et au plancton, à des- tination des étudiants et du grand public. Ces travaux lui ont valu de recevoir le Prix européen pour la communication en sciences de la vie, décerné par l’Organisation européenne de biologie moléculaire (EMBO), et le Grand Prix des sciences de la mer (Académie des sciences). En tant que co-fondateur et coordinateur de l’expédition Tara Océans, Christian Sardet a navigué sur tous les océans entre 2009 et 2014 et créé le projet « Chroniques du plancton » destiné à partager la beauté et la diversité du plancton avec un large public (www.planktonchro- nicles.org). Mené en collaboration avec le CNRS et Les Macro- nautes (Noé Sardet et Sharif Mirshak / Parafilms, Montréal), ce projet associe arts et sciences à travers films, photographies et textes. Les photographies de plancton de Christian Sardet ont été publiées dans le livre Plancton, Aux origines du vivant (Ulmer, Paris, 2013), ouvrage qui a été ensuite traduit en anglais (Plankton : Wonders of the Drifting World, University of Chicago Press, Chi- cago, 2015) et en japonais (Kawade Shobo, Tokyo, 2014).
HIROSHI SUGIMOTO
Né à Tokyo en 1948, Hiroshi Sugimoto quitte le Japon en 1970 pour étudier l’art à Los Angeles, à une époque où le monde artistique se passionne pour l’art minimal et l’art conceptuel. Ces deux mouvements l’amènent à définir une pratique originale de la photographie, fondée sur un attachement profond à la sérialité nourri d’une analyse pénétrante de la réalité empirique et d’une exigence de dépassement métaphysique. Hiroshi Sugimoto construit son œuvre sous forme de séries ; un concept, choisi après mûre réflexion, sert de point de départ à la création d’un corpus d’œuvres dédié à un thème spécifique. Cinq séries photographiques importantes ont marqué la carrière de l’artiste à ce jour : Dioramas (à laquelle il travaille depuis 1976), Theaters (depuis 1978), Seascapes (depuis 1980), Sea of Buddhas, Hall of Thirty-Three Bays (depuis 1995) et Architecture (depuis 1997). Hiroshi Sugimoto a exposé dans des institutions du monde entier, dont le National Museum of Osaka en 1989, le Museum of Contemporary Art de Los Angeles en 1994, le San Francisco Museum of Art en 2000 et la Neue Nationalgalerie de Berlin en 2008. Il présente l’exposition Étant donné : Le Grand Verre en 2004 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris et participe en 2011 à l’exposition Mathématiques, un dépaysement soudain.
SHIRO TAKATANI
Né en 1963 à Nara au Japon, Shiro Takatani étudie le design environnemental à l’université municipale des arts de Kyoto. À la fois artiste plasticien et metteur en scène, il mêle dans son travail la photographie, la vidéo, la lumière, le graphisme et la scénographie, et privilégie le recours à des procédés technolo- giques. En 1984, il fonde le collectif Dumb Type réunissant des artistes issus de différentes disciplines comme les arts visuels, le théâtre, la danse, l’architecture, la composition musicale et la programmation informatique. En 1998, Shiro Takatani entame en parallèle une carrière solo et crée des œuvres incluant des prismes et des lentilles optiques, ainsi que des installations vidéo et des performances faisant appel à des technologies de pointe. Ses œuvres reposent sur une observation attentive du monde naturel et des relations entre l’espace et le temps, avec une préoccupation constante pour les phénomènes optiques. Parmi ses œuvres majeures figurent optical flat / fiber optic type (2000), La chambre claire (2008), CHROMA (2012), Topograph (2013), Toposcan (2013) et ST / LL (2015). En 2007, Shiro Takatani a par- ticipé à une expédition en Arctique dans le cadre du projet britanique « Cape Farewell ». L’exposition relative à cette expédi- tion a été présentée en 2008 au National Museum of Emerging Science and Innovation à Tokyo. La première rétrospective de son travail, Camera Lucida, s’est tenue en 2013 au Tokyo Metropolitan Museum of Photography. Shiro Takatani a également exposé, entre autres, à la Biennale de Sharjah aux Émirats arabes unis (2011), à la Cité des sciences et de l’industrie de Paris (2014), au Volcan
– scène nationale du Havre (2015) et au ZKM à Karlsruhe (2016). Shiro Takatani a par ailleurs collaboré avec d’autres artistes, notam- ment avec Fujiko Nakaya pour la création de l’installation IRIS pour la Biennale de Valence en 2001; avec Ryuichi Sakamoto pour l’installation LIFE – fluid, invisible, inaudible... présentée au Yamaguchi Center for Arts and Media en 2007; avec Fujiko Nakaya pour l’installation Cloud Forest présentée au Yamaguchi Center for Arts and Media en 2010 ; et avec Xavier Barral pour l’installation vidéo 4K MARS à l’occasion du festival Kyotogra- phie en 2014.
TALLER MAURICIO ROCHA + GABRIELA CARRILLO
Né en 1965 à Mexico, Mauricio Rocha Iturbide est le fils de la photographe mexicaine Graciela Iturbide et de l’architecte mexi- cain Manuel Rocha Díaz. Il étudie l’architecture à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), avant d’y enseigner pendant plusieurs années. Il mène par ailleurs ses propres pro- jets artistiques en intervenant sur différents bâtiments et en expo- sant dans des lieux prestigieux, notamment l’Artists Space à New York en 1998. En 1991, il fonde son propre studio alors qu’il se lance dans la conception de la maison de sa mère. En 2012, après dix ans de collaboration, Mauricio Rocha s’associe à l’architecte mexicaine Gabriela Carrillo (née en 1978) pour créer l’atelier TALLER Mauricio Rocha + Gabriela Carrillo. Mauricio Rocha et Gabriela Carrillo travaillent sur des com- mandes privées et publiques, réalisent des projets de scénogra- phies, des constructions éphémères et des interventions artis- tiques. Ils créent ensemble une architecture contemporaine sensible au contexte et aux problématiques environnementales actuelles en combinant matériaux locaux et technologies de pointe. Profondément attachés à l’enseignement, ils continuent à donner des conférences et à diriger des ateliers pour de jeunes étudiants ainsi que des séminaires spécialisés, au Mexique et à l’étranger. Leur travail a été présenté lors de diverses biennales nationales et internationales et publié dans de nombreux livres et revues d’architecture. Le studio TALLER Mauricio Rocha + Gabriela Carrillo a été récompensé par des prix prestigieux et a notamment reçu à deux reprises la médaille d’or de la Biennale d’architecture mexicaine, en 2004 pour la réalisation du marché de San Pablo Oztotepec (arrondissement de Milpa Alta, Mexico) et en 2010 pour la conception de l’école d’arts plastiques de l’uni- versité autonome Benito-Juárez à Oaxaca. En 2013, l’UNAM leur attribue la chaire universitaire extraordinaire Federico-Mariscal et, en 2014, ils font partie des «Emerging Voices» récompensés par l’Architectural League of New York.
TARA OCÉANS
Créée en 2003 à l’initiative d’agnès b. et Étienne Bourgois, la Fondation Tara Expéditions est un projet à but non lucratif des- tiné à l’exploration et à la protection de l’environnement. Depuis treize ans, la Fondation Tara Expéditions parcourt le monde à bord de la goélette Tara afin d’étudier et de comprendre l’impact des changements climatiques et de la crise écologique sur l’océan. Tara a réalisé dix expéditions depuis 2003. L’expédition Tara Océans (2009-2013) avait pour objectif l’étude des écosys- tèmes planctoniques et coralliens afin de comprendre le fonc- tionnement et la diversité de la vie marine, et de prévoir la réponse des écosystèmes marins aux changements climatiques. Au cours des 115 000 kilomètres qu’elle a parcourus sur tous les océans de la planète, l’expédition a permis de révéler l’incroyable biodiversité de ces écosystèmes méconnus et pourtant indispen- sables à la production par les océans de la moitié de l’oxygène que nous respirons. L’ensemble des échantillons prélevés dans plus de 130 stations a été analysé en laboratoire par des scienti- fiques spécialisés en océanographie physique et chimique, en biologie du plancton, en génomique, en microbiologie, en modé- lisation, en écologie et en bio-informatique.
CYPRIEN TOKOUDAGBA
Cyprien Tokoudagba est né en 1939 à Abomey au Bénin. Tout au long de sa carrière, l’artiste s’est adonné à la réalisation de peintures murales, de toiles, de fresques et de sculptures, tout en travaillant comme restaurateur au palais du roi Glélé et au musée national d’Abomey, et comme décorateur d’édifices vau- dou, de temples privés ou institutionnels. S’inspirant de la culture et des traditions béninoises, l’artiste réalise des sculptures an- thropomorphiques monumentales, des fresques représentant les effigies symboliques de puissances politiques et religieuses, des peintures de figures géométriques traditionnelles sur les parois de lieux de culte ou encore des toiles représentant des divinités vaudou sous l’apparence d’animaux. À partir de 1989, il peint de grandes toiles dans lesquelles il associe avec une grande liberté les emblèmes des rois d’Abomey, les symboles des divi- nités (terre, feu, eau, air) et les objets liés à sa culture, créant ainsi de curieux rébus. L’artiste est décédé en 2012 à Abomey. Cyprien Tokoudagba a fait l’objet d’expositions individuelles au centre culturel français de Cotonou au Bénin en 1991, aux gale- ries Ifa de Bonn et Stuttgart et au musée du Cloître de Tulle en France en 1995. Il a par ailleurs participé à plusieurs expositions collectives, dont Magiciens de la Terre au Centre Georges-Pompidou et à la Grande Halle de la Villette à Paris en 1989 ; Africa Africa. Vibrant New Art from a Dynamic Continent au musée Tobu de Tokyo en 1998; Africa Remix. L’art contemporain d’un continent présenté entre 2004 et 2007 au Museum Kunst Palast de Dus̈ seldorf, à la Hayward Gallery de Londres, au Centre Georges-Pompidou à Paris, au Mori Art Museum de Tokyo et à la Johannesburg Art Gallery ; et African Art Now au Museum of Fine Arts de Houston en 2005.
UNITED VISUAL ARTISTS
United Visual Artists est un studio de création londonien fondé en 2003 par Chris Bird, Matthew Clark et Ash Nehru. Les pro- jets des UVA vont de la création d’installations monumentales temporaires ou permanentes à la conception d’œuvres de dimensions plus réduites ainsi qu’à des performances live. Les UVA s’intéressent par ailleurs à la tension entre expérience réelle et expérience artificielle, au questionnement de notre relation à la technologie et à notre perception de certains phénomènes naturels comme l’espace et le temps. Les UVA ont effectué des travaux de commande pour de nombreuses institutions dont la Royal Academy of Arts, le Barbican Centre et la Serpentine Gallery de Londres, le Manchester Film Festival et le Yamaguchi Center for Arts and Media au Japon. Leur travail a été présenté à Londres dans les galeries Blain Southern et Riflemaker ainsi qu’à la Wellcome Collection et à la British Library. Le studio est ouvert aux projets de collaboration, ce qui a conduit les UVA à travailler sur des projets variés, que ce soit avec le chorégraphe Benjamin Millepied pour le Ballet de l’Opéra national de Paris, le réalisateur Adam Curtis, les groupes Massive Attack et Battles ou encore le musicien James Blake.
AGNÈS VARDA
Née en 1928 d’un père grec et d’une mère française, Agnès Varda passe son enfance à Bruxelles. Elle quitte la Belgique bombardée en 1940 pour rejoindre Sète, avant de s’installer à Paris où elle étudie à la Sorbonne et à l’École du Louvre. Elle rejoint le Festival d’Avignon de Jean Vilar en 1949 puis le Théâtre national populaire, en tant que photographe. Agnès Varda écrit et réalise son premier film, La Pointe courte, en 1954, qui boule- verse tous les codes établis du cinéma traditionnel et annonce par ses audaces formelles la révolution de la Nouvelle Vague. Tout au long de sa carrière, l’artiste alterne courts et longs-mé- trages, fictions et documentaires. Ses films les plus connus sont Cléo de 5 à 7 (1962), Le Bonheur (1964), Sans toit ni loi (1985), Jacquot de Nantes (1991), Les Glaneurs et la Glaneuse (1999) et Les Plages d’Agnès (2008). En 2003, Agnès Varda commence sa carrière de visual artist en exposant sa première installation vidéo, Patatutopia, à la Biennale de Venise. D’autres œuvres – installations, vidéos et photographies – verront le jour par la suite, parmi lesquelles Les Veuves de Noirmoutier (2004-2005), Ping-Pong, Tong et Camping (2005-2006), Le Tombeau de Zgougou (2006), La Cabane de l’échec (2006), Paroles de squatteurs (2012), Le Puzzle des cinq bacheliers (2013). Avec L’Île et Elle présentée en 2006 à Paris à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Agnès Varda entame une longue série d’expositions indivi- duelles: Portraits brisés à la Galerie Nathalie-Obadia de Bruxelles en 2010, The Beaches of Agnès Varda in China au CAFA de Beijing en 2012, Agnès Varda in Californialand au LACMA de Los Angeles en 2013, Triptyques atypiques à la Galerie Nathalie-Obadia de Paris en 2014, Photographs Get Moving (potatoes and shells, too) au Logan Center for the Arts de l’université de Chicago en 2015, Varda / Cuba au Centre Georges-Pompidou à Paris en 2015 et Patates & com- pagnie au musée d’Ixelles en 2016. Son travail figure parmi les collections de nombreux musées, dont la Fondation Cartier pour l’art contemporain, le MoMA de New York, le musée Paul-Valéry de Sète, l’Institut culturel Bernard-Magrez à Bordeaux, le FRAC de Lorraine, le CAFA de Beijing, le musée provincial du Hubei à Wuhan et le LACMA de Los Angeles. Aujourd’hui, le travail d’Agnès Varda combine, alterne et met en abyme sa vision et sa pratique de la photographie, du cinéma, de la vidéo et de l’espace.
ADRIANA VAREJÃO
Née en 1964 à Rio de Janeiro, Adriana Varejão est une artiste pluridisciplinaire qui pratique la peinture, la sculpture, le dessin, l’installation et la photographie. Ses œuvres abordent des thèmes comme le colonialisme, le métissage et l’anthropologie au Brésil, l’un des pays au monde présentant la plus forte diversité ethnique. Riche de sens, son travail contient des références à son histoire personnelle, mais également à celle de son pays. Ses sources d’inspiration, nombreuses et variées, vont de l’histoire de l’art à l’histoire des religions, de l’art érotique à l’art décoratif, du car- relage mural aux céramiques, de l’iconographie coloniale aux images réalisées par des voyageurs européens, et des sciences naturelles à la cartographie. Elle explore ces références disparates et assemble des éléments éclectiques – des plus traditionnels aux plus marginaux – afin d’évoquer des histoires aujourd’hui oubliées. Adriana Varejão a fait l’objet de plusieurs expositions individuelles, notamment à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris et au Centro Cultural de Belém à Lisbonne en 2005, au musée d’art contemporain Hara de Tokyo en 2007, au Museu de Arte Moderna de São Paulo en 2012, au Museu de Arte Moderna de Rio de Janeiro en 2013 et à l’Institute of Contem- porary Art de Boston en 2014. Son œuvre a également été pré-
sentée lors des xxiie et xxive Biennales de São Paulo en 1994 et 1998; des ire, ve et xe Biennales du Mercosul à Porto Alegre en 1997, 2005 et 2015; des ire et ive Biennales de Liverpool en 1999 et 2006; de la xiie Biennale de Sydney en 2000, et de la xiie Biennale d’Istanbul en 2011. Adriana Varejão a également par- ticipé à l’exposition Yanomami, l’esprit de la forêt, présentée en 2003 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Exposition
L’exposition Le Grand Orchestre des Animaux est présentée du 2 juillet 2016 au 8 janvier 2017 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, à Paris. L’exposition est ouverte tous les jours sauf le lundi, de 11h à 20h.
Nocturne le mardi jusqu’à 22h.
Plein tarif : 10,50 € (12 € en ligne)
Tarif réduit : 7 € (8,50 € en ligne) Étudiants, moins de 25 ans, seniors (plus de 65 ans), demandeurs d’emploi et bénéficiaires des minima sociaux, Maison des Artistes, institutions partenaires, ministère de la Culture, Amis des Musées.
Gratuit
Enfants de moins de 13 ans, moins de 18 ans uniquement le mercredi, Laissez-passer, carte Icom, carte de presse, carte d’invalidité.