Il y a longtemps que les chimistes avaient découvert la catalyse (et ses applications industrielles) et que l’introduction dans une enceinte contenant deux corps chimiques susceptibles de réagir entre eux, d’une troisième substance étrangère, déclenchait immédiatement la réaction, sans y participer elle-même, et en se retrouvant intacte à la fin de la réaction.
Cette troisième substance ne peut déclencher une réaction contraire aux phénomènes naturels, et ne peut qu’accélérer considérablement une réaction lente à se produire spontanément. En un mot, elle agit essentiellement en régularisant et en accélérant un phénomène normal, cela par sa simple présence et sans se détruire.
On dévoilait ainsi le secret de réaction qui pouvait être induite par la présence de substances auxiliaires dont le rôle n’avait pas encore jusque-là été mis en évidence.
Ce qui avait d’abord frappé les esprits, ce fut la disproportion entre le poids minime du métal indispensable à la catalyse, et le rendement de la réaction.
La catalyse chimique avait permis de dévoiler un parallélisme précis avec des actions enzymatiques vitales, le processus de transformation de la matière, réalisant ainsi une certaine unité. Comme l’a signalé Caujolle, une telle coïncidence (c’est-à-dire le rôle des oligo-éléments en biologie et l’importance des catalyseurs métalliques), ne relève pas du simple hasard.
Par la suite, Raulin, Pasteur, Bertrand, Javillier..., pour ne parler que des principaux, mirent en évidence l’influence considérable des traces de métaux sur le développement des microorganismes. Ainsi, par exemple, l’absence totale de Manganèse empêche certaines moisissures de se développer. Les animaux aussi sont sensibles à la carence en Manganèse qui provoque entre autre une dégénérescence du tissu germinatif testiculaires (probablement par atteinte hypophysaire), des formations osseuses appelées « pérosis » chez les poulets, et un raccourcissement de la vie chez les rats.
En 1894, époque où il découvrit la laccase et le rôle qu’y jouait le Manganèse, Gabriel Bertrand émit l’hypothèse que les métaux et les métalloïdes existant normalement dans les tissus vivants, même en très petites quantités, pouvaient participer d’une façon capitale au cycle chimique de la vie à titre de catalyseurs directs ou indirects, en entrant dans la composition de nombreuses enzymes.
En effet, chacun sait que tout organisme est composé de milliards et de milliards d’atomes, qui sont liés ou réagissent entre eux grâce à l’échange de leurs électrons superficiels. Autrement dit, dans un organisme les atomes ne sont jamais sous leur forme théorique neutre, mais chargés positivement (ce sont les cations), ou négativement (ce sont les anions). Ces charges électriques sont en quelque sorte l’énergie qu’ils déploient pour qu’une action biologique se fasse ou ne se fasse pas. Chacune de ces réactions se produit dans des conditions très précises, et surtout très facilement perturbables qui lui sont propres (I.R.A.O.).
Citons comme principale : le Ph, c’est-à-dire le milieu où existent une certaine acidité ou alcalinité, une certaine température, un certain rythme, des proportions déterminées, la présence ou l’absence de certains autres éléments et d’autres réactions (synergie)...
Il est évident que de nombreuses raisons peuvent facilement enrayer ces réactions, donc le bon fonctionnement d’un organisme. Elles sont d’ailleurs multipliées par la vie artificielle que l’on rencontre actuellement: cultures et élevages artificiels, pollution, maladies classiques et maladies dites de la « civilisation » (ou maladies de « complément »), médicaments de synthèses, rythme de vie, nuisances de toutes sortes, alcool, tabac...
Or, sur les milliards de liaisons et de réactions d’atomes qu’il y a sans cesse dans un organisme, il est évident qu’un certain nombre est continuellement bloqué. Dans une certaine proportion, cela reste compatible avec un bon fonctionnement de l’organisme ; mais si la proportion augmente, des blocages moins nombreux mais plus importants peuvent se produire, et ainsi de suite, jusqu’à une carence ou une maladie déclarée. Car les blocages initiaux entraînent d’autres blocages, pour finalement arriver à la carence, ou maladie, ou symptôme pathologique visible.
Et c’est ainsi que petit à petit on s’est aperçu, en agriculture d’abord, en médecine vétérinaire notamment, du rôle néfaste de la carence en Manganèse de certains terrains, tant pour les plantes que pour les mammifères, et de l’anémie provoquée chez certains animaux par les carences en Cuivre ou en Cobalt, par exemple.
Mais c’est seulement en 1932, à partir des travaux de Jacques Ménétrier, qu’il a été possible d’envisager les immenses possibilités des oligo-éléments en médecine humaine. Peu à peu on en arrive à une conception originale basée sur les notions suivantes que Labcatal a très bien résumées :
- La réceptivité aux maladies dépend du terrain du malade.
- Cette réceptivité est en rapport avec les échanges organiques (en particulier oxydoréduction et équilibre acide-base).
- Cette réceptivité, et par conséquent le terrain, peuvent évoluer avec l’ancienneté de la maladie, l’âge du malade, ou à la suite de certains facteurs extérieurs.
- Il est possible de modifier cette évolution en agissant sur les échanges organiques.
- On peut influencer ces échanges organiques grâce à certains oligo-éléments, tels le Manganèse, le Cuivre, l’Or, l’Argent, le Cobalt, le Zinc, le Nickel...
Ces données ont été (et sont chaque jour) confirmées par les nombreux médecins qui prescrivent la thérapeutique catalytique, soit seule, soit en association avec d’autres médications allopathiques, homéopathiques, etc.
Les oligo-éléments se présentent sous forme d’ampoules ou flacons doseurs parfaitement assimilables, qu’il s’agisse de remèdes unitaires (Cobalt, Manganèse, Lithium...) ou de complexes synergétiques (Manganèse-Cuivre, ou Nickel-Cobalt, ou Cuivre-Or-Argent...) en ampoules buvables pour la plupart. Certains les emploient sous formes injectables ou en pansements, par exemple : Manganèse-Cuivre dans les ulcères variqueux, lorsqu’on peut le supporter, hâte la cicatrisation.
Mais il est à noter que les associations synergétiques ont un caractère spécial qui diffère plus ou moins de celui de chacun de leurs composants, pris isolément : par exemple Manganèse-Cuivre a des propriétés particulières cicatrisantes que n’ont pas séparément le Manganèse et le Cuivre. De même Cuivre-Or-Argent se comporte souvent comme un véritable antibiotique...
Toutes ces propriétés sont mises en évidence chaque jour par les médecins, de plus en plus nombreux, qui utilisent ces remèdes et qui signalent ou publient les résultats qu’ils obtiennent, soit aux laboratoires, soit dans les journaux médicaux.
Comme on le verra à la fin de ce livre, plusieurs laboratoires se sont spécialisés dans la fabrication et l’utilisation thérapeutique des oligo-éléments. Ils se basent tous sur ce que l’on vient de dire, et qui peut se résumer en quelques mots :
Les métaux électro-colloïdaux sont vivants et doués de propriétés physico-biologiques analogues à celles des ferments diastasiques.
Cette thérapeutique n’est pas exclusive et s’accorde très bien avec les médications classiques, qu’elle renforce. Certains conseillent même d’y adjoindre des extraits opothérapiques correspondants, dont les actions se conjuguent et se renforcent mutuellement (L.P.F.).
Cette opothérapie catalytique n’est pas substitutive, mais équili- brante : elle ranime l’organe déficient, car il y a paralléllisme d’action biologique entre les métaux électro-colloïdaux, les hormones et les vitamines.
Claude Binet
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