Douleurs : quelles en sont les caractéristiques ?
Un certain nombre de caractéristiques permettent de cerner au mieux le phénomène douloureux.
Elles sont au nombre de sept, mais plusieurs regroupements sont logiques.
Étudier les caractéristiques de votre propre douleur présente de nombreux avantages :
Retrouver et dénombrer vos propres signes est, en quelque sorte, rassurant.
Expliquer chacun de ces signes permet de lever l’inquiétude sur son éventuelle gravité.
De plus, caractériser un signe est indispensable pour établir le bon traitement homéopathique.
Quelles sont ses localisations ?
La plupart du temps l’on définit, de prime abord, la douleur que l’on ressent par sa localisation.
Il existe trois types de localisations topographiques : chacune impliquera un type de traitement spécifique.
Les douleurs à localisation spécifique : elles sont uniques et précises, liées à un organe ou à une structure (par exemple : « épaule gelée », gastralgies).
Les douleurs à localisations multiples : elles sont liées à un appareil ou une fonction (par exemple : douleurs musculaires ou rhumatismales).
Les douleurs sans localisation précise : elles sont liées à des condi- tions ou circonstances particulières (par exemple : engelures, douleurs morales, petits bobos...).
Mais le ressenti douloureux n’a pas partout la même précision ni dans sa détermination ni dans sa localisation. C’est ainsi qu’une blessure cutanée superficielle donnera une douleur assez aiguë et bien localisée, ce qui sera un peu moins le cas pour une douleur articulaire, musculaire ou tendineuse et encore moins pour une douleur viscérale profonde qui sera volontiers sourde, mal délimitée et difficile à localiser.
Les douleurs spécifiques pourront faire l’objet d’un traitement adapté.
Les douleurs multiples feront l’objet d’un traitement de terrain. Les douleurs aléatoires donneront lieu à une prévention ajustée.
Quels en sont les trajets possibles ?
La multiplicité des trajets et irradiation de la douleur peut rendre plus ou moins facile le diagnostic de sa nature ou de sa cause.
Tout cela n’est pas toujours évident, d’où la règle : devant toute douleur non justifiée par une lésion ou un mécanisme local, penser à la possibilité d’une douleur « indirecte » et consulter un professionnel de santé pour un examen approfondi.
Cela vous évitera ainsi les errances et erreurs de traitement.
Dans certains cas, cette détermination est facile
• La douleur pourra être parfois localisée à son siège de production in situ, comme on dit en médecine ; dans ce cas, les caractéristiques de la douleur, son évolution, les facteurs la soulageant et les signes qui l’accompagnent vont aider à préciser les choses.
• Ailleurs, le trajet irradiant de la douleur sera court, restant à faible distance de la zone douloureuse de départ.
• Dans certains cas, enfin, il s’agira d’une douleur traçante, qui suit le plus souvent le trajet d’une racine ou d’un tronc nerveux et irradie à distance.
Dans tous ces cas, nature et cause de la douleur seront assez facilement retrouvées.
Dans d’autres cas, cette détermination sera beaucoup plus difficile
• Dans certaines douleurs dites rapportées, c’est-à-dire survenant à plus ou moins grande distance du foyer douloureux de départ, et répondant à des mécanismes spasmodiques ou musculo-tendi- neux peu évidents, eux-mêmes générateurs de douleurs, lesquelles douleurs pourront, elles aussi, irradier... On imagine qu’il n’est pas facile de se retrouver dans cette véritable cascade douloureuse, d’où l’importance de bien noter la chronologie d’apparition des douleurs qui permettra de prendre en charge la cause et non pas l’effet.
• Ce sera aussi le cas des douleurs dites décapitées : elles n’appa- raissent qu’en bout d’irradiation, point de départ et trajet passant inaperçus ; elles peuvent donner lieu à des prises en charge inadap- tées, d’où l’intérêt de l’examen complet qui notera une sensibilité douloureuse au niveau du point de départ.
• Il faut aussi parler des douleurs projetées : notre organisme est ainsi conçu qu’à chaque viscère profond correspond une surface
Dr Jean-Loup Dervaux
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