Les origines des mandalas

Le mot « mandala » vient du sanskrit, le langage sacré des brahmanes de l’Inde. Il signifie « Cercle » ou, plus exactement, « Cercle sacré ».

Le mot « mandala » vient du sanskrit, le langage sacré des brahmanes de l’Inde. Il signifie « Cercle » ou, plus exactement, « Cercle sacré ».

Le mandala est une figure géométrique circulaire axée autour d’un point central et agrémentée de couleurs symboliques qui reproduit l’univers. C’est la représentation de la réalité ultime de l’univers, du Tout sous la forme d’un graphique circulaire.

Le mandala, c’est aussi représenter en couleur, à l’intérieur d’un cercle, notre état émotionnel du moment.

La majorité des éléments qui nous entourent ou nous constituent sont des mandalas. L’atome, la terre, l’univers sont des mandalas.

Notre œil, mandala lui-même, nous fait, depuis toujours, percevoir les choses de façon circulaire et centre notre regard en un point central. Quand nous regardons les choses intensément de façon pleinement consciente, ne touchons-nous pas à leur dimension infinie ?

C’est Carl Gustav Jung qui a introduit le mandala en psychologie. Il en fit la découverte au cours de sa propre quête intérieure et définit le mandala comme la représentation symbolique des émotions.
Ce schéma que l’on trouve dans la nature et dans l’univers est également réalisé par les hommes et a différentes significations selon la culture, la religion ou la philosophie dont il est issu.

L’énergie des mandalas contemporains
Le point central symbolise le jaillissement de l’énergie.
Le rayonnement issu du point central se développe de façon centrifuge jusqu’à la frontière circulaire d’où il rebondit vers le point central et illustre le flux et la régénération de l’énergie.
Le périmètre qui délimite le contenu sacré est une frontière avec l’extérieur pour protéger et isoler son contenu du monde profane.

L’évocation des cinq éléments – l’air, le feu, la terre, l’eau et l’éther – conditionne la triple action de nous relier à nous-mêmes, aux autres et à l’environnement. Selon les cultures et les religions, le mandala est utilisé comme support de méditation, de prière, d’éducation, de connaissance de soi et de représentation de l’univers.

Dans l’hindouisme, le mandala, ou « yantra », est un support d’invocation et d’apparition de la divinité.

Dans le bouddhisme, le mandala est un diagramme cosmique qui est associé à des exercices de visualisation pour accéder à l’illumination, où le méditant cherche à créer des images mentales de Bouddha ou des bodhisattvas.

Dans les traditions orientales, c’est le bouddhisme tibétain qui utilise le plus les mandalas, notamment avec les mandalas bouddhiques tibétains de sable.

Des formes de mandalas, issus de la religion chrétienne avaient une mission pédagogique pour mieux connaître les enseignements de l’église et pratiquer la prière pour se rapprocher de Dieu. Les mandalas amérindiens ou peintures de sables sont les symboles sacrés de l’univers.

Les mandalas celtiques exprimaient les croyances celtes qui affirmaient que l’ensemble du monde naturel renfermait des esprits avec lesquels les hommes pouvaient entrer en relation, que ce soit dans le monde animal, végétal ou minéral. Le symbolisme celte reflète la nature et ses énergies.
Nous nous intéresserons plus spécialement aux mandalas contemporains, que le psychiatre Carl Gustav Jung a été le premier à utiliser comme support pour mieux connaître et dévoiler le psychisme de ses patients, en leur faisant colorier et dessiner des mandalas.

Le voyage au centre du Soi
L’une des vocations du mandala est de nous conduire vers l’unité de nous-mêmes. Sa fonction est de nous aider à dépasser la souffrance, à nous rappeler à chaque instant que tout est interdépendant et, surtout, à nous relier au centre de nous-mêmes, source d’équilibre et de guérison.

Carl Gustav Jung (1875-1961), médecin, psychiatre, psychologue suisse.
Carl Gustav Jung, psychiatre et élève de Freud, a associé le mandala au reflet du Soi. Celui-ci peut varier selon l’instant, la charge émotionnelle ou la concentration. Le mandala contient et organise les énergies « archétypales » de l’inconscient, d’une manière assimilable par la conscience.

Carl Gustav Jung considérait les mandalas créés spontanément comme des tentatives inconscientes de guérir notre être intérieur, de mettre de l’ordre dans notre psyché.

Pionnier de la psychologie analytique, Jung souligna la relation entre la structure de la psyché (l’âme) et ses manifestations culturelles. Il découvrit que le mandala est un puissant support de croissance et de transformation. Jung appréciait le mandala comme une forme d’art et l’étudiait de façon curative au niveau de l’âme.

Après trois années de questionnements et une très longue et fameuse nuit personnelle, Carl Gustav Jung peint son premier mandala en 1916 : « Le système du monde » (Systema munditotuis). Avec le mandala, dessiner devenait une introspection de son état quotidien, et également une image prospective de ce qui allait advenir.

Carl Gustav Jung écrit, dans la période de 1918 à 1919 : « Tous les matins, j’esquissais dans un carnet un petit dessin en forme de rond, un mandala, qui semblait correspondre à ma situation intérieure. En m’appuyant sur ces images, je pouvais observer, jour après jour, les transformations psychiques qui s’opéraient en moi Ce n’est que lentement que je trouvais ce que signifie à proprement parler un mandala : Formation, Transformation. Il devint de plus en plus évident pour moi que le mandala est le centre. C’est le modèle de toutes les voies. C’est la voie qui mène au centre, à l’individuation. » (Tibet, la roue du temps – Pratique du mandala, Éd. Actes Sud)

Le recueillement et la méditation sur un mandala ont pour fonction de diriger l’attention sur certains éléments spirituels et de favoriser leur prise de conscience dans la personnalité. L’inconscient, dans ses périodes de trouble, peut produire spontanément des mandalas. Pour Jung, le mandala symbolise le mouvement de la psyché vers le noyau spirituel de l’être aboutissant à la réconciliation intérieure et à une nouvelle intégrité de l’être.

« Des représentations de mandalas peuvent avoir sur leurs auteurs des actions thérapeutiques importantes, le fait a été constaté empiriquement et il est pareillement facile à comprendre, ces dessins constituant des tentatives souvent très audacieuses pour embrasser du regard et rassembler des éléments contraires apparemment inconciliables et des divisions apparemment insurmontables. Un simple effet dans la direction indiquée produit déjà un effet salutaire,
mais il est vrai seulement dans le cas où cet essai est spontané. »
Carl Gustav Jung (Psychologie et Orientalisme, Albin Michel).

Le processus d’individuation est un cheminement de croissance naturel et involontaire par lequel tout individu est amené à réaliser ses potentialités, à révéler sa singularité.

L’individuation est donc « un processus par lequel l’homme réalise une nature humaine innée. Il est nécessaire de renoncer aux projets utilitaires qu’engendre notre esprit conscient pour permettre à notre être intérieur de s’épanouir » (« Le processus d’individuation par M.-L. von Franz » in L’homme et ses symboles sous la direction de C.G. Jung, Robert Laffont).

La rencontre avec soi-même est, dans un premier temps, la rencontre avec son ombre ; il faut entrer en contact avec elle avant d’entrer en contact avec le Soi.

Selon Carl Gustav Jung, le mandala est un « archétype ».
Dispersés à travers les écrits de Jung, les archétypes sont associés aux stades de l’individuation. Ces archétypes constituent les configurations de l’inconscient à divers points du développement humain.

L’archétype est ce qui organise et structure l’ensemble des processus psychiques de l’être humain, au même titre que l’instinct des animaux. Il illustre les modèles élémentaires de comportements de l’expérience humaine à toutes les époques.

Les archétypes sont caractérisés par le fait qu’ils unissent un symbole avec une émotion et, par cette union, constituent des « potentiels d’énergie psychique » : les énergies archétypales à l’origine de toute activité humaine.

Les caractéristiques et les applications des archétypes avec les énergies archétypales vous aideront à :
- comprendre vos propres archétypes pour y répondre consciemment ;
- connaître vos énergies archétypales avec leurs actions dans votre vie pour comprendre le tissu de la vie et vous conduire à faire des choix conscients et raisonnés afin d’exploiter votre plus haut potentiel ;
- déterminer les priorités des défis et des choix essentiels de vos archétypes.

Cette démarche aboutira à contrôler votre véritable source de pouvoir en prenant conscience de vos véritables forces et potentiels.

                                                                                         
François Renouf de Boyrie  

 

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