« Toute maladie porte en elle-même
les germes de sa propre guérison. » s. Hahnemann
La définition précise et complète de votre dermatose a un effet bénéfique permettant de la dédramatiser en l’objectivant, d’arrêter de ne penser qu’à elle, même lorsqu’elle vous laisse tranquille.
La considérer comme un objet d’étude vous permet de prendre un certain recul vis-à-vis d’elle.
De surcroît, en modifiant la relation que vous entretenez avec elle, vous pouvez être amené à découvrir d’autres possibilités de la juguler.
Une maladie de la peau n’existe pas en soi ou par hasard : elle témoigne toujours d’une situation particulière.
Bien que son aspect visuel persiste à être le premier élément immédiatement saisissable, l’étudier uniquement à travers sa simple apparence cutanée se résume à envisager le problème par le tout petit bout de la lorgnette.
Toutefois, avant de nous lancer dans l’étude des dermatoses, il nous faut, au préalable, commencer par acquérir quelques précisions sur le champ de manœuvre : la peau et ses dépendances.
La peau et ses annexes
Cette rubrique matérialise « géographiquement » le cadre de survenue des différentes dermatoses et permet d’en comprendre le mécanisme de formation.
De plus, elle vous aidera à comprendre le niveau et mode d’action de certains médicaments.
Enfin, elle peut aider à la « visualisation » mentale de la guérison.
La peau est un organe souvent négligé, comme si sa superficialité la donnait comme « allant de soi »... et pourtant ! L’étude, même sommaire, de sa morphologie, de ses différentes fonctions et des connections qu’elle développe avec l’ensemble de l’organisme donne un premier éclairage sur les maladies auxquelles elle peut donner lieu.
1. Quelle est sa morphologie ?
La peau est le plus grand de tous nos organes : 1,73 m2 de surface pour 15 % du poids corporel total ; elle est divisée en trois couches : l’épiderme, le derme et l’hypoderme.
L’épiderme comporte une couche cornée, qui est la plus superficielle et la plus épaisse, et une couche germinative, qui lui donne naissance ; les cellules les plus superficielles s’éliminent par desquamation. L’épiderme détermine l’épaisseur de la peau.
il comprend également des cellules pigmentaires, dites « mélanocytes », dont dépend la coloration de la peau, et des cellules de défense anti-infectieuses dites « de Langerhans ».
Cet épiderme peut donner lieu à :
• une desquamation augmentée, typiquement dans le psoriasis ;
• un épaississement de la couche cornée, retrouvé dans eczéma et lésions de grattage ;
• des bulles superficielles, produites par le décollement de ses deux couches constitutives, reproductibles par la friction du doigt.
À la jonction entre épiderme et derme, on trouve une membrane dite « basale ». sa détérioration peut aboutir à des bulles cutanées profondes, non reproductibles par la friction du doigt. ainsi se définissent les maladies bulleuses de la peau.
Le derme, constitué essentiellement de fibres collagènes cohérentes, qui permettent le moulage de la peau sur les organes sous-jacents, abrite les glandes sudoripares, qui ont pour mission de sécréter la sueur et dont le canal excréteur traverse l’épiderme pour s’aboucher à la peau. Leur hyperactivité aboutit à l’hypersudation, généralisée ou localisée ; leur insuffisance à une peau sèche, sujette à démangeaisons ou eczématisation.
il abrite aussi le follicule pileux ou racine du poil auquel est annexée la glande sébacée chargée de secréter le sébum. Le canal, commun à ces deux formations, traverse, lui aussi, l’épiderme pour s’aboucher à la peau. possibilités, à ce niveau, d’infection : furoncle ou d’obstruction inflammatoire (acné).
Ces différents points de traversée de l’épiderme sont des points de fragilisation de la peau, surtout au point de vue des infections.
Le derme abrite enfin les petites terminaisons nerveuses de la sensibilité à la douleur, responsables des démangeaisons (prurit) et sensations de tension, cuisson, douleur...
L’atrophie de l’épiderme chez les seniors « superficialise » ces terminaisons nerveuses et est responsable de l’apparition du prurit dit « sénile ».
L’hypoderme est constitué de tissu graisseux et cellulaire lâche contenant les nerfs et vaisseaux sanguins nourrissant la peau.
il gonfle très facilement, comme dans le cas de l’œdème de Quincke, forme localisée de l’urticaire.
Que retenir ?
La peau est le plus vaste de nos organes.
elle comprend épiderme, derme et hypoderme. Chaque couche peut développer sa propre pathologie
Les phanères
Ce sont des formations cornées, essentiellement constituées de kératine et annexées à la peau.
Elles sont au nombre de deux :
Les ongles
Recouvrent l’extrémité des doigts des mains et des pieds. Ils présentent :
– un bord libre, celui que l’on coupe ;
– une face superficielle, celle que l’on vernit ;
– une face profonde reposant sur le lit de l’ongle, zone d’attaque des champignons (mycoses) ;
– des bords latéraux, se rejoignant au niveau de la lunule ou matrice de l’ongle, zone d’attaque des levures (candidose).
Les cheveux
Implantés dans le cuir chevelu par leur racine (bulbe capillaire), ils sont en perpétuel renouvellement par activation de certaines cellules dites « souches ».
La non-repousse, par mise en sommeil des cellules-souches, ou la destruction (par un champignon) va aboutir à une calvitie (alopécie) partielle (pelade) ou diffuse, temporaire ou définitive si le bulbe est détruit.
Dr Jean-Loup Dervaux
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