La dénutrition, tous cancers et âges confondus, touche en moyenne 40 % des patients, et même 60 % (sous une forme modérée ou sévère) des malades de plus de 70 ans.
Sur le plan général
Elle entraîne une dégradation de l’état général, une maigreur importante due à la perte de graisse mais aussi et surtout de masse musculaire. L’organisme fonc tionne moins bien (les muscles, le cerveau, le système immunitaire, donc les défenses contre les infections, la cicatrisation, etc.).
Elle altère la qualité de vie et affecte, parfois lourdement, le moral et l’image de soi.
Sur la maladie et les traitements
La dénutrition peut gêner, compliquer ou empêcher les traitements. Elle augmente aussi leur toxicité, ainsi que le risque de complications postopératoires, et est également associée à une durée d’hospitalisation plus longue.
Pour un même cancer au même stade, un patient dénutri a un risque de mortalité plus important qu’un patient non dénutri.
« Chez un malade cancéreux, une perte de poids supérieure à 15 % est constamment associée à une altération du pronostic, indépendamment de la maladie tumorale. » La dénutrition serait directement responsable du décès des malades dans 5 à 25 % des cas selon les spécialistes. Un souci majeur, longtemps banalisé comme s’il était une conséquence logique et inévitable de la maladie, mais qui depuis quelque temps est, enfin, pris en compte et traité par les équipes médicales.
EXTRAIT DE L’INTERVIEW DU DOCTEUR SAMI ANTOUN,
MÉDECIN À L’INSTITUT GUSTAVE ROUSSY
La nutrition serait donc une nouvelle clé de voûte des traitements ?
Absolument. D’autant qu’avec l’amélioration des traitements, le cancer va devenir une maladie de type chronique, comme l’insuffisance cardiaque ou respiratoire. Et que donc le rôle du support nutritionnel sera de plus en plus important pour la vie quotidienne des malades. On a mis longtemps à prendre en compte la douleur dans la maladie. Aujourd’hui, il faut que les patients et les médecins se mobilisent, fassent du lobbying, pour que, au même titre que la douleur, la nutrition soit prise en compte dans le traitement même de la maladie. Elle a un réel impact sur le patient, la maladie, la guérison, et c’est un domaine où il est possible d’agir, donc agissons !
Source : www.la-maison-du-cancer.com
De l'intérêt d'une information ciblée
L’équipe de Paula Ravasco, au Portugal, a effectué une étude sur l’intérêt d’une intervention éducative nutrition- nelle auprès de patients traités pour cancer colorectal, en les comparant à d’autres patients sans informations particulières. Ses résultats ? Un bien meilleur état nutrition- nel, préservé chez 91 % des patients en ayant bénéficié... Ainsi que de meilleures chances de survie : 8 % de décès... au lieu de 30 % dans le groupe témoin.
Source : Am J Clin Nutr 2012 ; 96 : 1346-53.
Isabelle Delaleu*
Pour en savoir plus, lire :
Mes recettes santé pendant un traitement anticancer
Les meilleurs conseils nutrition pour vous aider durant votre traitement
*Isabelle Delaleu
http://www.editionsleduc.com