Une autre manière de voir le cancer

Les recherches dans le domaine du cancer font de plus en plus de progrès. Chaque année, de nouvelles découvertes révolutionnent les traitements et la prévention. Ainsi, les chercheurs reçoivent la confirmation qu’ils sont sur la bonne voie. Pourquoi imagineraient-ils une autre réponse ?

Les recherches dans le domaine du cancer font de plus en plus de progrès. Chaque année, de nouvelles découvertes révolutionnent les traitements et la prévention. Ainsi, les chercheurs reçoivent la confirmation qu’ils sont sur la bonne voie. Pourquoi imagineraient-ils une autre réponse ?

Et pourtant, il serait grand temps de faire quelque chose, car si un décès sur quatre était dû au cancer en 1970, le cancer est responsable d’un décès sur trois en 1990 et d’un décès sur deux en l’an 2000. D’après l’Institut de veille sanitaire (bulletin épidémiologique du 21 octobre 2003), en 2000, 278 000 personnes apprennent qu’elles ont un cancer, alors qu’elles n’étaient que 170 000 en 1980. Ce qui veut dire que le nombre de cancers a progressé de 63 % en vingt ans. En l’an 2000, le cancer était la première cause de mortalité des Français. Il faut savoir aussi que, toujours selon l’Institut de veille sanitaire, le taux de mortalité masculine par cancer en France est le plus élevé d’Europe.

Président de l’ARTAC (Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse), le docteur Belpomme précise qu’il serait erroné de penser que le cancer est une cause de mort comme une autre. En effet, ce ne sont pas les personnes âgées qui sont le plus touchées par ce phénomène, comme on le pense communément. Les données épidémiologiques montrent, sans conteste, que l’augmentation de la mortalité par cancer concerne tout autant, sinon plus, les patients avant l’âge de 65 ans. Non seulement la mortalité liée à cette maladie progresse, mais, en plus, on assiste à un rajeunissement de la population concernée. Ce sont donc les hommes nés après la guerre (enfants du Baby boom) et qui ont atteint la cinquantaine en l’an 2000 qui sont touchés par ce pic de mortalité inquiétant.

À cela, les explications ne manquent pas. Certes les progrès en cancérologie ne peuvent être niés, mais ils restent insuffisants et concernent plus volontiers les femmes. Par ailleurs, le tabac et l’alcool, surtout impor- tants chez l’homme, n’ont que faiblement régressé. Espérons que l’interdiction du tabac dans les lieux publics, qui a déclenché de nombreuses décisions d’arrêt total de la cigarette dans la population des fumeurs, va endiguer la montée désespérante du cancer le plus meurtrier de tous : le cancer du poumon. Signalons à ce propos que, d’après les statistiques, il y aurait aujourd’hui plus de fumeurs femmes que d’hommes, ce qui expliquerait aussi cette augmentation du cancer du poumon chez les femmes. Le cancer du sein est, lui aussi, en constante progression mais son dépistage systématique a contribué à en faire baisser la mortalité.

D’autres cancers sont aussi en augmentation : prostate, côlon-rectum, pancréas par exemple. Seuls les cancers de l’estomac, du larynx et du col de l’utérus sont en régression.

D’autres facteurs cancérigènes méritent donc d’être étudiés : le rôle des polluants ingérés et inhalés intéresse aussi l’ARTAC, qu’il s’agisse des engrais à base de nitrates, des pesticides, des insecticides, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, de certains produits chimiques ou de la radioactivité, tous peuvent être impliqués dans la terrible ascension du cancer depuis ces dernières décennies. Et cela, très probablement, par le biais de la pollution de l’eau. Le docteur Belpomme affirme qu’il est grand temps que la France accélère les études sur ces facteurs environnementaux et s’organise mieux dans le domaine épidémiologique. Continuer à faire la politique de l’autruche ne peut apporter rien de bon.

La seule réponse au cancer, aujourd’hui, est la chirurgie, la chimiothérapie et les rayons. Au Moyen-Âge, on parlait déjà du fer, du poison et du feu. Leur but est d’enlever, de détruire, de brûler toutes les cellules malignes. Il n’est tenu aucun compte des conséquences que ces traitements peuvent avoir sur les cellules saines et sur les résistances naturelles et propres de l’organisme.

Nulle part, il n’est tenu compte, non plus, de la partie psychologique et mentale de l’individu.
Et pourtant, on est en droit de se poser la question de savoir pourquoi certains malades ont des rémissions et pas d’autres, pourquoi certains guérissent et pas d’autres.

Depuis une vingtaine d’années, des équipes de cancérologues et de psychologues comme celle de Ian Pearce, en Angleterre, ou celle des Simonton, aux États-Unis, ont voulu considérer le cancer sous un autre angle que celui qui est habituellement rencontré dans les milieux médicaux officiels.

Ils sont partis du principe qu’un être humain doit être envisagé dans sa globalité, dans sa totalité, dans l’ensemble des aspects qui font de lui un être humain, c’est-à-dire son organisme, mais aussi son environnement et surtout ses émotions, ses sentiments, ses croyances.

Une tumeur est une manifestation, un symptôme, d’un désordre plus large. En ne s’occupant que de la tumeur, on peut, bien sûr, obtenir des « guérisons-rémissions », mais si l’origine du désordre n’est pas atteinte, tôt ou tard, la maladie reprendra son cours.

Il y a 2 500 ans, Platon disait déjà : « On ne doit pas chercher à guérir une partie, sans soigner le tout. On ne doit pas chercher à guérir le corps sans l’âme ; c’est pourquoi, si on veut que la tête et le corps soient sains, il faut commencer par guérir l’esprit. Ne laissez personne vous soigner la tête, s’il ne vous a pas, d’abord, demandé de soigner l’âme. Car la grande erreur que l’on voit de nos jours dans le traitement du corps humain, c’est que les médecins commencent par séparer l’âme du corps. »

Pour guérir le cancer, c’est l’homme ou la femme qui le porte qu’il faut soigner.

Notre pratique, telle qu’elle se présente aujourd’hui, s’est constituée à partir d’une profonde insatisfaction. Il nous était insupportable de voir les gens continuer à mourir du cancer sans qu’ils aient pu, à notre sens, faire quoi que ce soit pour se défendre. Nous avons constaté que les gens allaient à l’hôpital comme on va à l’abattoir, sans comprendre ce qui leur était arrivé, acceptant tout sans remettre en cause quoi que ce soit dans leur vie ou dans les traitements médicaux qu’on leur proposait. Et quand ils se battaient, nous étions consternés de constater que leurs efforts n’étaient pas mieux récompensés, faute d’outils, faute d’armes.

Nous nous sommes donc orientés vers d’autres techniques thérapeutiques qui nous ont paru, tant sur le plan médical que psychologique, répondre beaucoup mieux à nos attentes.

Notre attention s’est portée sur le Système Immunitaire, considérant qu’il est le garant de notre bonne santé, et que si tout à coup la maladie intervient, c’est parce qu’il n’est plus en état de jouer son rôle.

Nous avons alors raisonné sur deux plans en même temps.
Que faire pour le renforcer et lui permettre à nouveau de jouer son rôle ?
Pour quelle raison s’est-il effondré ?

Il existe actuellement de nombreux médecins et chercheurs qui s’intéressent au traitement biologique des cancers. Ils proposent des thérapeutiques alternatives qui visent à stimuler le Système Immunitaire. Leurs travaux et observations nous ont permis de comprendre le premier aspect du problème. Quant à la deuxième question, nous nous sommes fourvoyés longtemps à essayer d’y répondre.
En fait, ce n’était pas une bonne question, car une fois que nous avions découvert pourquoi le patient avait laissé son Système Immunitaire s’effondrer, ou encore ce qui avait provoqué cet effondrement, nous ne lui apportions pas plus d’éléments pour se guérir.

Nous étions partis de la psychanalyse jungienne et avions évolué vers l’hypnose ericksonienne ; comme nous faisions des voyages intérieurs qui nous avaient permis d’ouvrir des perspectives passionnantes et que nos recherches nous avaient conduits vers les approches des Simonton et de Ian Pearce, nous commencions à avoir des résultats de plus en plus satisfaisants avec nos patients.

Bien entendu, l’hypnose ericksonienne nous a mené tout droit à la PNL. Et c’est là que nous avons trouvé les outils qui nous avaient tant manqué, les armes dont nous avions tant besoin contre le cancer.
En revanche, si la question de savoir pour quelle raison le Système Immunitaire s’était effondré était une mauvaise question pour sortir de la maladie, elle permettait néanmoins de découvrir ce qui n’allait pas dans la vie du patient. Dans la plupart des cas que nous avons rencontrés, les personnes ont déclenché un cancer pour ne plus avoir à faire face à une situation où ils se sentaient piégés. Ce pouvait être un deuil ou une situation de vie qui devenait intolérable, et leurs croyances leur disaient qu’elles n’avaient pas d’autre choix que de subir. Le cancer ou toute autre maladie très grave, comme une maladie auto-immune, devenait la principale alternative.

Un gros travail est donc nécessaire sur les croyances pour bien montrer qu’on peut sortir d’une situation sans avoir besoin d’un cancer pour cela, même quand on a l’impression que tout est inextricable et qu’on baisse les bras.

La première question que nous posons, lorsque quelqu’un vient nous voir avec un cancer est : « Qu’est-ce qui se passe dans votre vie ? ». Si cette question ne donne rien, la question suivante est : « Qu’est-ce qui est arrivé dans votre vie, que vous n’avez pas supporté au point d’avoir aujourd’hui un cancer ? »

Les réponses que nous avons obtenues sont édifiantes. Neuf fois sur dix, les patients nous disent qu’ils savent à quel moment dans leur passé quelque chose est allé de travers, quelque chose qu’ils n’ont pas supporté. Ou encore, ils nous font la description de leur situation actuelle en mettant d’eux-mêmes l’accent sur l’aspect qu’ils ne peuvent plus gérer.

Conjointement à cette recherche, un autre aspect de notre intervention consiste à redonner l’espoir, car il est impossible de mobiliser toutes les forces puissantes de guérison s’il n’y a pas d’espoir. L’espoir est le principal moteur et nous veillons à ce qu’il soit toujours présent. Le cas échéant, nous n’hésitons pas à le stimuler, si nous le sentons baisser.

Ensuite, nous prenons le temps d’une véritable leçon d’anatomie. Il nous semble très important de savoir comment fonctionne notre Système Immunitaire, et tous les mécanismes qui le gouvernent, pour pouvoir mieux influer sur lui (nous n’avons pas affaire à des scientifiques, en général, et nos explications sont très simples pour cette raison. Elles doivent être comprises par tous). Cela permet d’expliquer plus facilement pourquoi il est donné tel médicament plutôt que tel autre, les conséquences de tel traitement, comment faire pour pallier aux inconvénients. Les personnes se sentent rassurées, car tout devient logique pour elles. Elles comprennent ce qui leur arrive et se sentent plus en sécurité ; leur confiance se renforce.

Une fois qu’un traitement médical a été mis en place avec leur collaboration, et que ce traitement leur convient, nous abordons avec elles les règles les plus élémentaires d’hygiène de vie qu’elles ont bien souvent oubliées : sommeil, alimentation, pollution de l’organisme, stress, exercice physique, repos, autant d’éléments qui contribuent à leur équilibre ou à leur déséquilibre.

Enfin, et pour ajouter à notre intervention sur le plan psychologique, une grande place est réservée à l’imagerie mentale. La visualisation de la guérison à l’intérieur de notre corps, s’appuyant sur les images réelles de ce qui se produit à l’intérieur du corps, a des résultats remarquables. Pour exemple, les gens qui subissent des chimiothérapies ont leur taux de lymphocytes qui chute de façon vertigineuse à chaque séance. Or chez nos patients, le taux de lymphocytes chute lorsqu’ils subissent des chimiothérapies, mais il augmente ensuite beaucoup plus vite, jusqu’à atteindre des taux largement supérieurs à ce qu’ils étaient avant les traitements. Ce qui est impossible pour quelqu’un qui ne pratique pas ces méthodes. Leur puissance est telle, que nous en sommes étonnés nous-mêmes chaque jour.

L’explication de ce phénomène réside dans une étude menée par Norman Gerschwind de l’université de Harvard : la mise en évidence d’un rôle différent des hémisphères cérébraux sur nos capacités de défense naturelle. L’hémisphère gauche, dominant chez les droitiers et siège du langage et de l’abstraction, traite les émotions « positives » (joie, etc.).

Le droit, dominant chez les gauchers et contrôlant la représentation spatiale, traite, lui, les émotions « négatives » (chagrin, etc.). Or, une enquête a démontré que les gauchers sont deux fois et demie plus sensibles aux maladies auto-immunes que les droitiers. Un immunologiste tourangeau, Gérard Renoux, a ensuite démontré sur des souris, que l’ablation du cortex gauche était à l’origine d’une dépression des réponses immunitaires assurées par les lymphocytes T, alors que la même opération effectuée sur le cortex droit était soit sans effet, soit au contraire immunostimulante.

Cette différence de fonctionnement a conduit les chercheurs à imputer aux hémisphères un effet différent sur le système de défense. Le cortex droit modérerait les réponses immunitaires, tandis que le cortex gauche les stimulerait en donnant l’ordre aux messages hormonaux d’activer les lymphocytes...


 
Catherine Duclaut

 

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