Le rôle du parent, selon son point de vue, consiste à prendre soin de l’enfant, à veiller à sa sécurité, à le nourrir, à le vêtir, à le cajoler, à l’éduquer, etc. Par conséquent, le parent doit toujours être présent auprès de l’enfant et répondre à ses besoins ; il doit adapter ses activités et son temps en fonction de l’enfant ; il doit intervenir au moindre geste téméraire de l’enfant ; il doit répondre autant que possible aux attentes et aux demandes de l’enfant.
L’enfant, selon son point de vue, n’a pas de rôle à jouer. Il joue, observe et acquiert des informations, tout simplement. Ainsi, lorsqu’il ressent une douleur, il la communique aux parents. Plus âgé, il comprendra que cette douleur était parfois la faim, la soif, un bobo ou la peur. Mais déjà, très jeune, il réalise qu’une grande personne est toujours présente à ses côtés. Cette personne lui donne l’impression qu’elle n’a rien d’autre à faire que de s’occuper de lui, car elle est constamment présente : « Elle m’habille, me donne à manger et à boire, me lave, me berce, me console et me parle souvent. Chaque fois que je pleure, elle vient s’occuper de moi. Chaque fois que je veux quelque chose ou... presque, elle me le donne. Elle est toujours là, prête à tout me donner. »
Nous pouvons résumer ces deux points de vue ainsi : le parent sert l’enfant et l’enfant se fait servir par le parent...
Évidemment, il s’agit d’une situation normale. Il va de soi que le parent s’occupe de l’enfant puisque celui-ci est trop jeune pour subvenir lui-même à ses propres besoins.
Cependant, la situation peut s’envenimer rapidement dans un tel contexte. Car, de toujours servir, le parent peut facilement glisser vers la servitude.
La différence entre « servir l’enfant » et « être en état de servitude avec l’enfant » est immense. Servir notre enfant signifie remplir certaines obligations et responsabilités envers lui. Par contre, être en état de servitude avec notre enfant signifie en être l’esclave.
Une grande différence existe entre les deux, même si elle n’est pas évidente au début. Une ligne sépare notre devoir de parent de la servitude du parent. Nous pouvons aisément nous placer d’un côté comme de l’autre, selon notre attitude et celle de l’enfant.
La servitude prévaut si le parent se laisse exploiter exagérément par l’enfant. Ce dernier peut être un bon manipulateur, mais c’est avant tout l’attitude du parent qui détermine son propre niveau de servitude. Parce que c’est le parent qui, en définitive, permet ou ne permet pas à l’enfant d’abuser de sa bonté.
Pour ceux et celles qui ont le cœur sur la main, la pire chose est de se sentir obligés de tout donner à leur enfant en oubliant leur propre vie. À ce moment, ils sont presque assurés de glisser vers l’asservissement.
En tant que parent, nous devons nous dire que nous n’avons pas à tout donner à notre enfant, à n’importe quel prix.
Afin de nous aider à voir plus clair, voici treize pièges qui rendent les parents d’aujourd’hui esclaves et qui nuisent également à l’enfant...
Robert Langis
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