A quelques jours du 7 Avril, date de la Journée Mondiale de la Santé consacrée cette année au diabète, l'Institut National de Veille Sanitaire (InVS) publie un bulletin épidémiologique hebdomadaire[1] sur le dépistage, la prévalence et les modalités de prise en charge du diabète gestationnel en France pendant la grossesse. Ces chiffres alarmants appellent à une mobilisation générale des acteurs pour une prise en charge globale fondée sur la prévention et l'accompagnement.
Une prévalence de diabète gestationnel en augmentation
En 2012, en France métropolitaine, la prévalence du diabète gestationnel était de 8 % contre 3,8 % en 2004.[2] Certaines femmes ont un risque plus élevé de développer un diabète gestationnel. Un dépistage doit être réalisé en présence d'au moins l'un de ces facteurs de risque:
Une grossesse tardive : chez les femmes âgées de plus de 35 ans, la prévalence atteint 14,2 %
L'indice de masse corporelle : chez les femmes atteintes d'obésité et de surpoids, la prévalence atteint respectivement 19,1% et 11,1%
Des antécédents personnels de diabète gestationnel : pour les femmes ayant déjà développé un diabète gestationnel lors d'une précédente grossesse, la prévalence monte à 50%
Des antécédents familiaux de diabète de type 2 (parents, frère, sur)
Des antécédents de macrosomie ftale : poids de naissance d'un bébé supérieur à 4 kg
Des risques de complications accrus
Le diabète gestationnel peut être source de complications pour la mère et pour l'enfant. Les risques de complications de la grossesse sont de 15,7 % pour les femmes atteintes d'un diabète gestationnel. 27,1 % des femmes, soit près d'une femme sur quatre atteinte de diabète gestationnel se fait hospitaliser pendant sa grossesse. Parmi les complications[3], liées à un diabète gestationnel, on retrouve notamment un risque de macrosomie : 9,4 % des femmes diagnostiquées d'un diabète gestationnel sont concernées par la macrosomie contre 5,9% des autres femmes.
Des pratiques de dépistage à améliorer
La Fédération Française des Diabétiques tient à lancer un signal d'alarme fort : le diabète gestationnel est un facteur de risque avéré de diabète type 2, Malgré un taux de dépistage élevé, un nombre non négligeable de femmes à risque échappe encore au dépistage. De meilleures pratiques, des actions d'information ciblées devraient permettre d'identifier et prévenir précocement les risques de survenue d'un diabète ultérieur. En effet, cinq ans après le diagnostic du diabète gestationnel chez les femmes, 30 à 50 % d'entre elles développent un diabète de type 2.
Ce que veut la Fédération Française des Diabétiques :
Nous appelons donc à une prise en charge globale du diabète gestationnel fondée sur :
un suivi accru pendant la grossesse
un suivi adapté régulier après la grossesse pouvant prévenir le développement d'un diabète de type 2, ciblant les facteurs modifiables : l'activité physique et l'alimentation,
une coordination des acteurs de santé autour de la patiente : médecins traitants, endocrinologues, gynécologues, obstétriciens, sages-femmes, équipes de PMI centres de planification
La Fédération Française des Diabétiques est une association de patients au service des patients et dirigée par des patients. C'est une Fédération, dotée d'un siège national et d'un réseau de 93 associations locales, réparties sur l'ensemble du territoire national. Elle représente les quatre millions de patients diabétiques. Fondée en 1938 et reconnue d'utilité publique, elle est totalement indépendante de toute institution publique, de tout organisme ou entreprise privée, de toute corporation professionnelle. Forte de cette indépendance, la Fédération bénéficie d'une légitimité reconnue auprès des pouvoirs publics, des professionnels de santé et des laboratoires pharmaceutiques. L'ensemble de la Fédération est pleinement engagé dans la gouvernance de la santé. En outre, elle uvre à la guérison du diabète en soutenant la recherche scientifique et développe des actions de solidarité internationale.
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