Ce colloque a lieu à l’ASSEMBLEE NATIONALE le 18 février 2016 de 14h à 17h30, en Salle Colbert.
Il abordera la question de la nécessité d’un cadre réglementaire.
En présence de la Ministre de la Santé Marisol TOURAINE (sous réserve).
Programme :
INTRODUCTION Jean Louis Roumégas (député) et Olivier Patey (infectiologue, chef de service à Villeneuve-Saint-Georges)
1ère partie : La situation de l’antibiorésistance
modérateur Pr Françoise Ballereau (CHU,Nantes)
2ème partie : Les bactériophages thérapeutiques comme solution à l’antibiorésistance
modérateur : Michèle Rivasi
Table ronde (représentant de l’ANSM, Michèle Rivasi, Serge Jennes, Hôpital Reine Astrid, Bruxelles))
3ème partie : Quelle organisation pour le bon usage de la phagothérapie
modérateur : Patrick Jault
Conclusion/ QUI PEUT FAIRE QUOI ET QUAND ?
Michèle Rivasi (députée européenne, professeure agrégée en SVTU, ancienne élève de l’École normale supérieure de Fontenay-aux Roses) et Alain Dublanchet microbiologiste, ancien chef de service à l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges
Contexte :
L’étude BURDEN BMR, conduite par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) et remise en septembre 2015 au Ministre de la Santé, a permis de mesurer les conséquences de l’antibiorésistance qui provoquerait 13 000 décès par an en France.
Or, la phagothérapie peut être une réponse pour lutter contre ce nouveau fléau.
Les bactériophages, plus simplement appelés phages, sont des virus qui attaquent les bactéries, qu’ils reconnaissent spécifiquement, pour se multiplier et les tuer (phénomène appelé lyse).
La phagothérapie est l’utilisation de ces virus particuliers pour traiter certaines maladies infectieuses bactériennes.
Bien que largement utilisée avant la découverte des antibiotiques, la phagothérapie a été abandonnée par les pays occidentaux séduits par les avantages de l’antibiothérapie.
Depuis environ une décennie, la réintroduction des phages est repensée face à un double constat :
– l’évolution de la multi résistance des bactéries responsables d’infections (nous savons désormais que près de 160 000 patients contractent, chaque année, une infection par un germe dit multi- résistant, et que près de 13 000 patients en meurent directement)
– l’absence de développement de nouveaux antibiotiques
Avec l’aide de la biologie moléculaire qui s’est développée grâce aux phages, on découvre aujourd’hui des propriétés intéressantes chez ces virus bactériens, la recherche s’accélère et les résultats s’accumulent.
Il manque cependant un cadre réglementaire.
Aujourd’hui, un médicament doit être conforme à une réglementation stricte qui impose une chaîne de production contrôlée et autorisée par les agences du médicament (EMA et ANSM). Car un traitement, quel qu’il soit, doit répondre à des caractéristiques qui définissent son efficacité et garantissent sa sécurité. Par conséquent, il est nécessaire de définir le cadre réglementaire national et européen pour les bio médicaments avant que la situation des maladies infectieuses redevienne celle qui existait avant l’ère pré antibiotique.
Ainsi est-il urgent sensibiliser les parlementaires et de légiférer sur la phagothérapie afin de définir un cadre légal et de prévoir un programme de recherche soutenu par les autorités publiques.