La 9ème conférence internationale sur les hépatites virales de Paris (Paris Hepatitis Congress –PHC) des 11 et 12 janvier permettra de faire un état des progrès thérapeutiques accomplis dans la lutte contre l’hépatite C.
L’arrivée en 2014 de nouveaux traitements permettant des taux de guérison spectaculaires a constitué une véritable révolution. Cette avancée thérapeutique est actuellement limitée à une simple victoire scientifique. Les prix exorbitants exigés par les laboratoires et l’inertie des gouvernants entravent l’accès aux soins, provoquent une discrimination et une stigmatisation des malades, sapent toute stratégie cohérente de santé publique.
En 2016, 180 millions de personnes vivent avec une hépatite C. En 2016, tout décès lié à l’hépatite C est évitable. L’industrie pharmaceutique, les responsables politiques internationaux et nationaux en portent la lourde responsabilité.
En France, 300 000 personnes sont touchées par l’hépatite C. Pour la première fois, les pouvoirs publics rationnent l’accès aux soins, réservant ces traitements aux personnes à des stades avancés de la maladie, encadrant strictement les prescriptions, bafouant nos principes mêmes d’accès à la santé. Il n’existe aucune justification éthique, économique, médicale, sociale pour tenir des malades hors du soin, en attendant que leur état de santé se dégrade. Rappelons par ailleurs que ces mêmes malades sont également des contribuables qui ont financé la recherche publique, base des principaux traitements contre le virus.
Aujourd’hui, il existe des traitements permettant d’obtenir une guérison virologique rapide (8 à 12 semaines) pour les patients aux stades les moins avancés de la maladie, permettant également de faciliter la gestion de nombreuses pathologies associées. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des malades ne profite pas de ces progrès thérapeutiques majeurs. Aujourd’hui les risques de transmission perdurent alors qu’ils pourraient être drastiquement réduits.
Une stratégie à long terme de gestion de l’épidémie reste à construire. Nous, malades, demandons à être associés aux décisions concernant les moyens à venir pour la lutte contre l’épidémie.
Cette stratégie est notamment basée sur la prise en charge par l’assurance maladie des nouveaux traitements anti VHC pour toutes les personnes infectées par le virus et nécessitant d’être traités, quel que soit leur stade de fibrose, en accord avec toutes les recommandations d’experts. L’ouverture de ces prescriptions s’accompagne nécessairement d’une profonde renégociation du prix de ces nouveaux médicaments.
« Il n’existe aucune victoire scientifique sans progrès social » rappelle ce jour Pascal Mélin président de SOS hépatites Fédération lors du congrès de Paris.
Pascal Mélin, Président de SOS hépatites Fédération
07 85 62 91 69
Frédéric Chaffraix, Vice-Président de SOS hépatites Fédération
06 62 80 53 74
Yann Mazens, Directeur de SOS hépatites Fédération
06 74 86 44 48