Après 42 jours sans qu’aucun nouveau cas d’Ebola n’ait été signalé en Sierra Leone le pays s’apprête à être officiellement déclaré « Ebola free». Action contre la Faim (ACF), présente auprès des Sierra Léonais depuis plus de 20 ans et durant toute l’épidémie, se réjouit de l’éradication du virus dans le pays. A la veille de cette journée historique, l’organisation appelle également à rester vigilant et à maintenir un système de surveillance accrue et de bonnes pratiques d’hygiène pour éviter d’éventuelles rechutes.
Depuis le samedi 26 Septembre, alors que les 2 derniers patients connus quittaient le Centre de traitement du district de Kambia, la Sierra Leone a commencé le décompte des 42 jours consécutifs sans nouveau cas avéré (soit deux fois la période d’incubation). Le samedi 7 Novembre 2015 au matin, le virus Ebola sera donc officiellement éradiqué du pays et une période de 90 jours d'une vigilance accrue débutera pour prévenir une réapparition du virus. Selon le ministère de la Santé et de l'Assainissement, le pays a enregistré 8704 cas confirmés, 3589 décès (dont 221 sont des personnels de santé) et 4051 survivants depuis mai 2014.
A la veille de cette journée historique, l’organisation appelle à rester vigilant, à maintenir un système de surveillance accrue et de bonnes pratiques d’hygiène pour éviter d’éventuelles rechutes. En effet, le caractère endémique du virus fait craindre de potentielles rechutes dans les mois et années à venir. La crise d’Ebola en Afrique de l’Ouest a mis en évidence l’importance de la mobilisation communautaire, qui permet une meilleure compréhension et perception des enjeux liés au virus. Si le traitement médical des patients est essentiel pour soulager leurs symptômes et augmenter leurs chances de survie, l’implication des communautés à une place prépondérante dans le contrôle de l’épidémie.
L’approche CLEME1 (Community Led Ebola Management Eradication), mise en place par Action contre la Faim notamment dans le district de Moyamba, a permis aux communautés de participer au contrôle de l’épidémie, en identifiant les comportements à risque et ceux qui permettent la réduction des risques de transmission. Les volontaires, issus des communautés, sont responsables de la mise en place et du respect des mesures d’hygiène. « Cette approche pourrait représenter un modèle dans la lutte contre Ebola car elle permet aux communautés de trouver des solutions en accord avec leurs besoins individuels et leur culture » souligne James Senesie, responsable des programmes Eau, Hygiène et Assainissement d’ACF.
ACF était présente en Sierra Leone depuis 1991, soutenant les efforts des autorités nationales dans la lutte contre la sous-nutrition dans la région de Moyamba, Kambia et dans les districts ruraux et urbains de l'Ouest (qui se trouvaient être des zones de transmission élevées durant l'épidémie). Pour répondre à l’épidémie les équipes ont formé des enquêteurs et des personnels de santé sur la prévention et le contrôle de l’infection. Elles ont fourni des structures d'eau, d'assainissement et d'hygiène aux foyers en quarantaine et aux établissements de santé, elles ont apporté un soutien psychosocial et des moyens de subsistance aux survivants et aux familles des victimes d’Ebola. Aujourd’hui l'amélioration de l'accès à l'eau et l'assainissement ainsi que celle des pratiques d'hygiène se poursuit dans les centres de santé. ACF renforce également la surveillance communautaire à la frontière guinéenne, une zone à fragile déjà touchée par des épidémies successives de choléra, pour éviter les cas de transmissions transfrontalières.