
Le stress, lorsqu’il devient chronique ou trop intense, agit comme un poison lent sur l’organisme. Ses effets délétères s’expliquent par une cascade de réactions physiologiques :
Face à une situation perçue comme menaçante, le cerveau déclenche la libération de cortisol et d’adrénaline. À court terme, ces hormones mobilisent l’énergie (augmentation de la glycémie, du rythme cardiaque, de la vigilance), mais si elles restent élevées dans la durée, elles perturbent l’équilibre métabolique et hormonal :
Hyperglycémie persistante → résistance à l’insuline, risque de diabète de type 2.
Déséquilibre lipidique → augmentation du « mauvais » cholestérol, accélération de l’athérosclérose.
Le cœur et les vaisseaux subissent la pression constante de la vasoconstriction et de la tachycardie induites par la réponse au stress. Cela se traduit par :
Hypertension artérielle chronique, qui fatigue la paroi artérielle et augmente le risque d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus du myocarde.
Inflammation vasculaire et formation de plaques athéromateuses, favorisant l’obstruction des artères.
Le cortisol, en excès, supprime certaines fonctions immunitaires :
Moindre production de cytokines et d’anticorps, ce qui rend l’organisme plus vulnérable aux infections (grippe, rhume) et ralentit la cicatrisation.
Augmentation de la perméabilité intestinale, perturbant la barrière digestive et favorisant l’inflammation systémique.
Le stress chronique dérègle la motricité gastro-intestinale et la sécrétion gastrique :
Syndrome de l’intestin irritable, ballonnements, douleurs abdominales.
Ulcères gastroduodénaux par excès d’acidité stomacale.
Troubles du comportement alimentaire (grignotage, compulsions) qui exacerbent le surpoids ou l’obésité.
Sur le plan psychique, un stress mal géré est un facteur majeur de :
Troubles anxieux et dépressifs, par surcharge du système limbique et diminution des neurotransmetteurs de bien-être (sérotonine, dopamine).
Altération des fonctions cognitives (mémoire, concentration) liée à l’hippocampe, structure particulièrement sensible au cortisol.
Un taux élevé de cortisol en fin de journée et la suractivation du système nerveux empêchent l’endormissement et fragmentent le sommeil :
Insomnies, réveils nocturnes, sommeil non réparateur.
Somnolence diurne, baisse de vigilance, risque accru d’accidents.
Pour limiter ces dégâts, il est essentiel d’intégrer des stratégies de régulation psychophysiologique :
Techniques de relaxation : respiration abdominale, méditation de pleine conscience, cohérence cardiaque.
Activité physique régulière : sport d’endurance et exercices de renforcement musculaire, qui consomment l’excès de cortisol et stimulent les endorphines.
Hygiène de vie équilibrée : repas variés, sommeil suffisant, hygiène sociale (relations de soutien).
Appuis professionnels : thérapies cognitivo-comportementales, sophrologie ou coaching en gestion du stress pour acquérir des outils durables.
Si l’activation aiguë du stress est un mécanisme d’adaptation vital, son installation dans la durée compromet gravement le fonctionnement de pratiquement tous les systèmes de l’organisme. Agir tôt, par des méthodes variées et personnalisées, permet non seulement de préserver la santé physique et mentale, mais aussi d’améliorer la qualité de vie au quotidien.