Nuisances : comment empêcher son chien d'aboyer ?

Le recours à l’aboiement est pour le chien un moyen naturel de communiquer—alerter, exprimer un besoin ou évacuer son excitation. Pour limiter ces vocalises excessives, il convient d’abord d'en comprendre les déclencheurs avant d’adopter des méthodes respectueuses et durables, fondées sur le renforcement positif et la gestion de l’environnement.

1. Identifier et réduire les déclencheurs
Avant toute chose, observez attentivement les circonstances où votre chien aboie : la présence d’inconnus, les bruits de la rue, l’ennui ou l’anxiété de séparation. Notez l’heure, la durée et la nature du stimulus (visuel, auditif, frustration). Une fois ces éléments repérés, vous pouvez agir sur l’environnement :

  • Baisser les rideaux ou installer un film translucide sur la vitre pour limiter la vision de passants.

  • Diffuser des sons d’ambiance (musique douce, bruits blancs) pour masquer les stimuli extérieurs intempestifs.

  • Proposer des jouets d’occupation (Kong fourré, puzzle-feeder) pendant vos absences, afin de distraire et d’occuper mentalement votre compagnon.

2. Entraînement au silence sur commande
Le « chien qui aboie » peut apprendre qu’une consigne claire entraîne une récompense. Voici un protocole simple à mettre en place :

  1. Lorsqu’il aboie spontanément, laissez-le émettre deux ou trois aboiements, puis dites calmement « Silence ».

  2. Dès qu’il marque une pause d’une à deux secondes, félicitez-le chaleureusement et offrez-lui une friandise ou une caresse.

  3. Répétez l’exercice quotidiennement, en augmentant progressivement la durée du silence requise avant la récompense.

  4. Associez éventuellement un signal sonore (clic de clicker) pour renforcer l’association entre arrêt de l’aboiement et gratification immédiate.

3. Renforcement positif et gestion de l’émotion
Plus qu’une simple suppression du comportement, il faut proposer un comportement de remplacement : en cas d’excitation (visite, sonnette), demandez à votre chien de venir s’asseoir ou se coucher dans son panier, puis félicitez-le dès qu’il conserve son calme. Cette redirection, répétée patiemment, ancre l’idée que la tranquillité est synonyme de récompense.

4. Désensibilisation progressive
Pour les aboiements liés à l’anxiété ou à la peur, pratiquez la désensibilisation en exposant votre chien à faible intensité aux stimuli anxiogènes (sonnerie, klaxon, bruits d’autres chiens), tout en lui offrant une friandise. À chaque répétition, augmentez légèrement le volume ou la fréquence du bruit, en veillant à rester toujours en-dessous du seuil de réaction. L’objectif est de lui apprendre que ces bruits ne sont pas dangereux et qu’au contraire ils riment avec plaisir.

5. Régulation de l’exercice et de la fatigue mentale
Un chien ayant dépensé son énergie physique et cérébrale aboiera moins. Prévoyez au moins une promenade de 30 à 60 minutes par jour, incluant des jeux de rapport ou des exercices d’obéissance. Les séances de « sport canin » (agility, pistage) ou les jeux de recherche d’objets stimulent l’esprit et contribuent à réduire le stress.

6. Ne pas récompenser l’aboiement
Attention aux mauvaises habitudes : crier pour faire taire votre chien ou le consoler lorsqu’il aboie renforce paradoxalement son comportement. Gardez toujours un ton neutre, attendez le silence pour intervenir, puis apportez-lui votre attention. L’ignorance temporisée de l’aboiement indésirable est souvent plus puissante qu’une sanction verbale.

7. Aides et équipements complémentaires
En dernier recours, certaines solutions peuvent aider :

  • Colliers anti-aboiement par vibration ou ultrason (à n’utiliser qu’en association avec un apprentissage positif, pour ne pas générer de stress).

  • Diffuseurs de phéromones apaisantes (spray ou diffuseur électrique) pour diminuer l’anxiété chez les sujets sensibles.
    Ces outils ne remplacent pas l’éducation, mais viennent en soutien d’un programme de dressage adapté.

8. Recours à un professionnel
Si malgré vos efforts le problème persiste, n’hésitez pas à consulter un éducateur canin ou un comportementaliste. Leur expertise permettra d’affiner le diagnostic (anxiété de séparation, phobie, hyperactivité) et de proposer un programme sur-mesure, souvent plus rapide et efficace qu’une démarche purement empirique.


En combinant observation, enrichissement de l’environnement, exercices structurés et renforcement positif, vous instaurerez un climat de confiance et de calme. Avec de la patience et de la régularité, votre chien apprendra à s’exprimer autrement qu’en aboyant et vous retrouverez une cohabitation harmonieuse.