En 2023, le commerce mondial a enregistré une baisse surprenante, contrairement aux prévisions initiales qui anticipaient une croissance. Selon les dernières données de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les échanges mondiaux de marchandises ont diminué de 1,2 % cette année, marquant un revirement par rapport à la croissance de 1,7 % espérée en avril 2023.
Cette révision à la baisse a été ajustée à 0,8 % en octobre, mais la réalité s'est avérée encore plus sombre. Le commerce mondial, en valeur, a chuté de 5 % pour atteindre 24 010 milliards de dollars (22 268 milliards d’euros).
Plusieurs facteurs ont contribué à ce ralentissement marqué du commerce international. L'inflation persistante a exercé une pression considérable sur la demande de biens manufacturés, tandis que le produit intérieur brut (PIB) mondial a lui aussi fléchi, passant de 3,1 % en 2022 à 2,7 % en 2023. Cependant, un événement géopolitique a également joué un rôle non négligeable : la crise en mer Rouge.
Depuis novembre 2023, des attaques menées par les rebelles houthistes du Yémen ont gravement perturbé le trafic du canal de Suez, essentiel pour le transport de conteneurs entre l'Asie et l'Europe. Le canal, qui gère un tiers des conteneurs de cette route et représente 12 % du commerce mondial, a vu son activité réduite de 72 %. Cette perturbation a provoqué un triplement du coût du fret maritime entre l'Asie et l'Europe entre novembre 2023 et février.
L'OMC reste vigilante et suit de près l'évolution de la situation économique et géopolitique mondiale. Les impacts de cette contraction du commerce mondial se ressentent déjà dans plusieurs secteurs économiques à travers le monde. Les analystes soulignent l'importance de stabiliser les régions clés pour le commerce mondial et de contrôler l'inflation pour favoriser une reprise des échanges commerciaux.
La réunion imminente de l'OMC pourrait également être cruciale pour définir les stratégies et mesures à adopter face à ces défis. La communauté internationale espère des décisions qui mèneront à une stabilisation et à une reprise économique, surtout dans les secteurs les plus affectés par ce ralentissement.