Achillea millefolium
hépatique et cicatrisante
Illustration : © sophie Lacoste
Un peu oubliée aujourd’hui, cette jolie fleur a pourtant rendu de grands services en médecine populaire. Les scientifiques redécouvrent ses vertus et lui trouvent même des propriétés antitumorales.
Très commune, l’achillée millefeuille pousse sur les talus, les prairies et les bords de chemins dans des sols ensoleillés, bien drainés et plutôt riches en azote. De la même famille que la camomille, elle bénéficie de certaines propriétés de sa cousine (contre les névralgies, les céphalées...). Mais elle a aussi d’autres cordes à son arc. Bien qu’elle soit amère, l’achillée millefeuille entre dans la composition de recettes de cuisine ainsi que dans l’élaboration de vins toniques et d’al- cools aromatisés.
Composition et propriétés
Dans la plante, les scientifiques ont isolé 82 constituants : tanins, huile essentielle, furocoumarine, monoterpénones, monoterpènes, flavonoïdes, etc. La plante tout entière a une action anti-inflammatoire, emménagogue (qui favorise le cycle menstruel), cholérétique (elle stimule la sécrétion de bile) et de régulateur sanguin. Les feuilles, quant à elles, sont plutôt hémostatiques et cicatrisantes alors que les fleurs ont des propriétés davantage toniques, stimulantes et antispasmodiques. En Allemagne, il existe une reconnaissance officielle de l’achillée millefeuille pour traiter les pertes d’appétit, les maux d’estomac et les crampes pelviennes chez les femmes. Plusieurs recherches récentes ont confirmé que l’achillée millefeuille pouvait être efficace contre les troubles hépatiques et le dérègle- ment des sécrétions gastriques. Selon des chercheurs japonais, cette plante pourrait même avoir des proprié- tés antitumorales (recherches concluantes mais menées uniquement sur des souris).
Petit dictionnaire des indications
Connue et reconnue comme efficace depuis des millénaires, l’achillée millefeuille a, bien sûr, intéressé chimistes, médecins et autres scientifiques qui ont rapidement confirmé les nombreuses indications pour lesquelles elle est utilisée.
Appétit : contre le manque d’appétit, la mauvaise diges- tion et les maux d’estomacs, buvez une tasse d’infusion 1⁄4 d’heure avant les repas... et mettez de l’achillée dans la salade !
>Bouffées de chaleur et ménopause : 3 à 4 tasses d’in- fusion par jour.
>Calculs rénaux : idem.
>Cicatrisation : compresse avec une infusion concentrée.
> Crampes pelviennes chez les femmes : infusion trois fois par jour. Prenez un bain de siège : 100 grammes de plante séchée pour 10 litres d’eau chaude.
>Crevasse du mamelon : suc de la plante fraîche. Entorses et foulures : compresse avec une infusion concentrée.
>Fièvre : 3 à 4 tasses d’infusion par jour.
>Hémorroïdes : 3 à 4 tasses d’infusion par jour. Localement, appliquez une compresse avec une infusion concentrée ou quelques gouttes d’huile essentielle.
>Hypertension, hépatisme et troubles du foie, insuffisance biliaire et digestive, nervosité et/ou spasmes, névralgies, règles difficiles et douloureuses : 3 à 4 tasses d’infusion par jour entre les repas.
>Rage de dents : mâchez des feuilles ou appliquez de l’huile essentielle sur la dent.
>Rhumatismes et douleurs : friction avec l’huile antidouleur ou un mélange d’huile d’olive et d’huile essentielle.
>Rhume et grippe : dès les premiers signes, buvez 1 tasse d’infusion toutes les heures (4 au maximum dans une
journée).
>Ulcère variqueux : massages légers avec du suc de la plante fraîche ou compresses avec l’infusion ou la teinture-mère.
>Varices : en interne (infusion) et en externe (massages et cataplasmes).
>Zona : appliquez de l’huile essentielle, massez en suivant le trajet du zona.
Précautions
Toute substance, surtout si elle est efficace, peut avoir des effets indésirables, notamment si les doses ne sont pas respectées. L’huile essentielle ou de grandes quan- tités de plante fraîche sont contre-indiquées pour les femmes enceintes, l’achillée millefeuille ayant des propriétés contraceptives et même abortives. Les femmes qui allaitent doivent aussi l’éviter.
Si vous prenez des médicaments pour la tension ou des anticoagulants, évitez de prendre de l’achillée millefeuille sans avis de votre médecin.
En externe, quelques rares réactions cutanées chez les personnes sensibles aux astéracées (marguerites, asters, camomille, etc.).
Il est préférable de ne pas consommer l’achillée millefeuille en même temps que la sauge, le thuya, la tanaisie et l’absinthe. En effet, ces plantes contiennent du thujone en faible quantité, substance qui, en très forte quantité, peut se révéler toxique. Il est aussi préfé- rable de ne pas en consommer si vous comptez vous dorer au soleil (photosensibilisation, possibilité de taches brunes).
Sophie Lacoste*
Pour en savoir plus, lire :
Les plantes qui guérissent
*Sophie Lacoste
http://www.editionsleduc.com