Les interactions plantes et médicaments

 



Comme tout produit actif, les plantes peuvent interagir avec les médicaments. Soit en s’opposant à leurs effets (le médicament sera moins efficace), soit en les amplifiant (risque de toxicité). Par exemple, les plantes anticoagulantes ne doivent pas être prises avec un médicament anticoagulant (un sang trop fluide peut poser des problèmes), ni avec un traitement au contraire favorisant la coagulation, bien évidemment. Ou encore le ginseng, le mille- pertuis, le ginkgo biloba ou la valériane pourraient favoriser les crises de migraines chez les personnes prenant des triptans (médicaments antimigraineux) ou des antidépresseurs tricycliques.

Cependant, ce thème classique des interactions «plantes/médicaments» mérite réflexion. Il s’agit à notre avis d’un faux procès intenté aux plantes médicinales. En réalité, il existe aussi de nombreuses interactions aliments/médicaments, par exemple il ne faut jamais prendre d’antibiotiques avec du lait (ce dernier les inactive), et de nombreux médicaments ne doivent pas être avalés avec du jus d’orange, de pamplemousse ou même de pomme, dont certaines molécules perturbent l’assimilation. Car tout sim- plement, les voies métaboliques empruntées par les médicaments sont les mêmes que celles des aliments, boissons, tisanes. Tous se retrouvent, d’une manière ou d’une autre, sous une forme ou une autre, dans l’estomac, l’intestin, les urines... Ainsi, les tanins d’une simple tasse de thé peuvent ralentir l’action des médicaments, tandis que les substances amères du café ou même du chocolat noir l’accélèrent. Faut-il pour autant arrêter de manger ou de boire lorsqu’on est sous traitement ? Certainement pas. Par ailleurs, le but des plantes étant précisément de prendre moins de médicaments lorsque c’est possible, il s’agit dans bien des cas de choisir, finalement. Et n’oublions pas que certaines interactions peuvent au contraire se révéler très utiles, les plantes permettant de réduire les effets secondaires des médicaments. C’est le cas du chardon-marie, qui protège les cellules du foie fortement agressées par certains traitements (paracétamol...). D’autres plantes ont la capacité de renforcer l’efficacité de certains médicaments sans les rendre pour autant toxiques. C’est le cas du thé avec les antibiotiques.

Mon conseil en +
Si vous êtes sous traitement médical, consultez votre médecin ou votre pharmacien pour vérifier que vos médicaments sont compatibles avec les plantes que vous souhaitez utiliser. Nous vous recommandons d’aller voir un vrai spécialiste, car nombre de méde- cins ou de pharmaciens purement «classiques», par méconnaissance totale de la phytothérapie et de l’aromathérapie, intiment quasiment l’ordre à leurs patients de ne pas recourir aux plantes pendant un quelconque traitement ; interdiction bien inutile dans la plupart des cas et même, dans certaines situations, au détriment du malade et de son traitement.

 

 

Danièle Festy

 


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