Détoxifier son foie, sans médicaments

 

Par Yann Rougier
 
 
En tant que médecin, je suis passionné depuis plus de trente ans par les neurosciences et leur approche globale de l’être humain. Depuis le début de ma carrière, je suis guidé par cette phrase du Petit Prince** au renard : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. » C’est avec mon cœur que j’ai avancé sur ce chemin d’initiation qu’est la médecine. C’est avec mon cœur que j’ai rencontré quelques êtres exceptionnels, collègues comme patients, qui m’ont beaucoup appris.

La santé est un bien précieux. C’est même un trésor hors d’atteinte pour celui qui souffre. Mais cela reste un acquis plutôt méprisé par nombre de ceux qui jouissent d’une bonne santé. L’entretien et le rétablissement de la santé restent pourtant un but commun à tous ceux qui ont fait le choix, depuis des siècles, de soigner les autres ou, a minima, de les aider à moins souffrir.

Notre médecine actuelle est essentiellement technique et biochimique. Elle sauve chaque jour des vies en réparant les os, en greffant des organes ou en intervenant de manière de plus en plus précise sur les corps abîmés. Elle est venue à bout des grandes épidémies qui ont ravagé l’Occident jusqu’au début du xxe siècle. Elle a compris les rouages infiniment complexes qui régissent notre vie biologique et métabolique. Au point qu’aujourd’hui, elle est parfois tentée par une certaine « toute-puissance ». Pourtant, nous devons nous rendre à l’évidence : les maladies du « mal-être quotidien » résistent à cette médecine triomphante. La raison est sans doute à chercher du côté de la globalité de l’Humain. Car nous sommes des entités globales, corps, esprit et âme confondus.
Les neurosciences apportent à ces problèmes des réponses novatrices. Elles abordent l’Humain comme une entité au sein de laquelle le métabolique a autant d’importance que le nerveux et l’émotionnel. Prenez l’exemple du foie : il ne faut pas oublier que 90 % des neuromédiateurs et des neurohormones, grâce auxquels nous pensons et ressentons des émotions, sont produits dans le tube digestif avec le concours du foie. Si le cerveau est le maître du corps, il est servi en permanence par des collaborateurs sans lesquels il ne serait rien. À commencer par le foie...

C’est un organe mythique, dont nos lointains ancêtres de l’Antiquité avaient déjà perçu l’importance (Grèce, Égypte...). On sait aujourd’hui que cette réputation n’est pas usurpée. Le foie est indispensable à la vie. Il a un potentiel de régénération exceptionnel : c’est le seul organe capable de repousser après une ablationdes deux tiers de son volume. C’est donc un organe qui sait se renouveler, se redessiner, se rééquilibrer plus encore que tous les autres, pour peu qu’on lui en fournisse les moyens.

Au milieu du xixe siècle, Claude Bernard, père de notre médecine physiologique et expérimentale, a démontré la fonction glycogénique du foie. Ce qui a été largement confirmé depuis : oui, le foie est capable de « fabriquer » du sucre à partir d’autres éléments fournis par l’alimentation. Oui, il est un rouage essentiel de notre production d’énergie. Oui, il stocke certains nutriments. Oui, il draine les déchets qui circulent dans le sang et se charge de nous en débarrasser... Le foie est doté d’une exceptionnelle force de distribution métabolique.

Regardons à présent du côté des neurosciences. Cette approche observe l’humain comme un tout, réunissant le système nerveux, le système émotionnel et le système métabolique. À l’intérieur de ce dispositif, le foie est un « responsable des moyens généraux » de l’organisme. C’est le « ministre de l’Intérieur » de notre gouvernement corporel. De son équilibre dépendent d’autres équilibres : hormonal, sanguin (c’est le foie qui produit l’essentiel de notre cholestérol), immunitaire... La « bonne santé » de notre foie est étroitement liée à l’harmonie du système nerveux autonome : sympathique et parasympathique. Or, les émotions affectent notre équilibre nerveux, ce qui finit par perturber le fonctionnement hépatique.

Résumons : le foie est un organe majeur, central, vital, dont le fonctionnement est sous contrôle du cerveau et du système nerveux. Ce foie mérite toute notre attention. De nombreux gestes naturels permettent de l’entretenir au quotidien afin de préserver son effi- cacité le plus longtemps possible. Ces gestes se nomment aliments drainants, cures de plantes, activité physique, exercices respiratoires et énergétiques, mais aussi (et surtout) pratiques de gestion des émotions. C’est tout cela qui permet, dans une approche synergique, à chaque geste d’être plus efficace que s’il avait été effectué seul.

C’est l’un des apports majeurs des neurosciences : les recherches ont confirmé les interactions permanentes entre les différents tissus, organes et fonctions organiques ; elles ont également montré qu’à cette synergie biologique et métabolique répond une synergie des outils thérapeutiques. Alors oui, prenez le temps de dorloter votre foie au quotidien. C’est tout votre être, physique, mental et psychique, qui s’en trouvera régénéré.

C’est pour toutes ces raisons que j’ai accepté avec plaisir et motivation de préfacer cet ouvrage. Marie Borrel propose des réponses pratiques, simples, quotidiennes, qui revalorisent les réponses naturelles de guérison dont est capable notre organisme. Cette « professionnelle de santé », éthique et bien documentée, travaille « en conscience » depuis plusieurs décennies dans le but de partager ses connaissances avec le grand public. C’est le cas, une fois encore, avec ce livre.

J’ajouterai un conseil personnel : ne vous focalisez pas sur un seul outil, qu’il s’agisse de l’alimentation, des plantes, des massages, des pratiques énergétiques, des techniques antistress... Associez ces pratiques dans un programme global, de manière à rééquilibrer progressivement l’ensemble corporel au centre duquel votre foie occupe une place si importante. Rappelez-vous les mots d’Henri Bergson : « Le futur n’est pas ce qui va arriver, c’est ce que vous allez en faire. » Alors, n’hésitez plus. Faites ce qu’il faut pour un futur « hépatiquement vôtre » !
 
Yann Rougier est médecin diplômé des Hôpitaux de Paris. Il est passionné de neurosciences appliquées, de nutrition-santé et de psycho-neuro-immunologie. Il est membre fondateur de la WHealth Found, une organisation dédiée à l’accompagnement thérapeutique des maladies dégénératives chroniques par les outils des neurosciences appliquées.
 
 


 

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