Cure de plantes : mode d'emploi, durée et associations

Les cures de plantes sont généralement de 21 jours, puisque, nos cellules se régénérant pour la plupart toutes les 3 semaines, c’est la durée idéale pour agir en traitement de fond sur nos organes. Bien sûr, on peut aussi consommer des tisanes uniquement le temps des symptômes pour des troubles plus aigus, comme une diarrhée.
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Les cures de plantes sont généralement de 21 jours, puisque, nos cellules se régénérant pour la plupart toutes les 3 semaines, c’est la durée idéale pour agir en traitement de fond sur nos organes.
Bien sûr, on peut aussi consommer des tisanes uniquement le temps des symptômes pour des troubles plus aigus, comme une diarrhée.

Pour les troubles chroniques, il est conseillé d’alterner différents produits d’une cure sur l’autre, afin d’éviter les effets d’habituation de l’organisme.

On peut prendre une seule plante pour un trouble donné, par exemple la mélisse contre les spasmes. Ou bien plusieurs qui servent à la même chose et renforcent l’efficacité de la première, on parle alors de synergie. Dans mon exemple des spasmes intestinaux, on peut synergiser la mélisse avec la matricaire, la verveine odorante, la lavande et l’angélique.

Ne pas prendre trop de plantes ou de compléments alimentaires en même temps pour éviter les effets cocktail et risquer une moins bonne réponse du corps aux produits.
S’en tenir à 4 produits maximum par jour semble une bonne solution.
Prioriser ce qui peut l’être : d’abord prendre soin de son stress, de son sommeil et de sa digestion, puis traiter ses jambes lourdes et sa chute de cheveux, par exemple.
Répartir autant que possible les prises entre le petit-déjeuner et le dîner, voire le déjeuner, au lieu de tout prendre en une fois !

Les modes de prise
L’Herboristerie a su bénéficier également des progrès de son temps et ne se cantonne plus à la tisane, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est plus efficace, LOIN DE LÀ !

La tisane, préparée en infusion ou en décoction selon la plante, sera toujours une forme de prédilection. Elle est efficace pour extraire les principes actifs solubles dans l’eau et elle permet de mettre en œuvre une grande quantité de plante (une cuillère à soupe par tasse) qui, couplé à un grand volume d’eau (une tasse de 25 cl prise 1 à 4 fois par jour) permet une grande imprégnation des cellules à ses actifs.

Pour ceux qui n’ont pas le temps ou préfèrent des modes plus pratiques, il existe les gélules et les extraits hydro-alcooliques (anciennement teinture-mère).

Les avancées scientifiques ont permis d’enrichir l’arsenal thérapeutique d’ampoules, macérat de bourgeons, huiles essentielles, gélules standardisées.
Chaque forme a ses avantages et ses inconvénients, ce qui compte, c’est que vous puissiez les utiliser sur une durée et avec un dosage qui permette un réel mieux-être de votre trouble de santé.

les + classiques
La tisane : l’idéal pour boire utile
Pour les écorces, les racines, les graines, les tiges, les fruits et les feuilles coriaces/épaisses, c’est la décoction qui est privilégiée. Les plantes sont mises dans de l’eau froide, en général 1 cuillère à soupe rase de plantes pour 20 à 25 cl d’eau. On porte à ébullition l’eau et les plantes, on laisse bouillir 5 à 10 minutes, selon la taille des morceaux. Ensuite, on retire du feu, on couvre et on laisse infuser pendant 10 minutes. Enfin, on filtre et on consomme.

Pour les feuilles tendres/fines et coupées menues, la décoction est plus courte, on ne laisse bouillir l’eau et les plantes que 2 à 3 minutes.

Enfin, pour les plantes aromatiques, les fleurs, le thé et quelques exceptions, comme la racine de guimauve, celle de valériane, l’écorce de saule et les feuilles de reine- des-près, on ne fait qu’une infusion. C’est-à-dire qu’on met les plantes dans un filtre à thé (pas une boule en métal !), on verse de l’eau bouillante directement dessus, on laisse infuser 5 à 10 minutes, puis on retire le filtre contenant les plantes et on consomme.

La tisane est thérapeutique à partir de 2 tasses (soit 2 cuillères à soupe par 1⁄2 litre) et jusqu’à 4 tasses par jour (soit 4 cuillères à soupe par litre). Il est déconseillé d’en boire davantage, eu égard à l’action diurétique des plantes qui serait délétère à long terme pour les reins. C’est la forme à préconiser quand on peut se fournir en plantes de qualité auprès de bonnes herboristeries.
L’extrait hydro-alcoolique : l’alcool au service des plantes

Autrefois appelé teinture-mère, il s’agit d’une macération de plantes dans un mélange d’eau et d’alcool, ce dernier servant à la fois à extraire le principe actif et à le stabiliser. Il se présente sous forme liquide dans un flacon en verre teinté muni d’un compte-gouttes.

On en consomme 20 à 30 gouttes une à trois fois par jour dans un peu d’eau, proche du repas.
Sa forte teneur en alcool le contre-indique aux enfants, aux personnes sensibles du foie et aux femmes enceintes ou allaitantes.

La poudre : économique et bien dosée
Elle est obtenue par cryobroyage (plante sèche broyée sous azote liquide). Bien dosée en principes actifs et économique en coût (1 cuillère à café équivaut à 5 gélules !) facilement métabolisable et assimilable par l’organisme, elle est en plus plutôt pratique à consommer dans de la soupe, du yaourt, de la compote, du miel ou du jus de fruits, elle peut néanmoins rebuter par sa texture et/ ou son goût. On en consomme 1 à 3 cuillères à café rases par jour.

les + pratiques
La gélule et le comprimé : toujours dans mon sac
Ce sont les formes galéniques les plus pratiques et les plus aisément trouvables, mais pas toujours les plus efficaces.

Une gélule est faite de poudre de plante broyée ou cryobroyée, standardisée ou pas en principes actifs connus ou d’extrait secs de plantes, enrobée d’une cellulose végétale ou d’une gélatine (pas toujours spécifiée mais souvent animale de type bovine ou de pois- sons, appelées softgel, cas des oméga 3 par exemple).

Un comprimé est constitué à partir de la même chose et additivé d’un antiagglomérant et régulateur d’acidité comme du carbonate de magnésium E504, d’un émulsifiant : comme le stéarate de magnésium E572, d’un liant et d’un agent de compression : comme la cellulose microcristalline silicifiée (qui n’est pas une nanoparticule), et enfin d’un épaississant, le mieux étant d’en prendre un naturel et doux pour l’intestin comme la gomme d’acacia E414.

Pour obtenir un effet thérapeutique, il faut consommer entre 500 et 3 000 mg de plantes par jour, sachant qu’en général, une gélule est dosée à 250 mg.

L’ampoule : un concentré à diluer dans ma bouteille
C’est une suspension de plantes fraîches ou sèches, sans alcool. Rapide et pratique à prendre, elle se dilue dans un verre d’eau. On en consomme 1 à 3 par jour, selon la plante choisie et l’effet souhaité.

les + récents
Les extraits fluides de plantes standardisés (EPS) : presque un médicament
Issus des dernières recherches scientifiques, il s’agit d’une extraction des principes actifs des végétaux par un mélange eau-alcool, dont on évapore ensuite l’alcool et que l’on stabilise avec de la glycérine végétale. Ils sont donc consommables par les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, et les sujets au foie sensible. Toutes les plantes ne sont pas encore disponibles sous cette forme actuellement.

 

Des formes liquides et en gélules existent, qui garantissent une constance du pourcentage de principes actifs contenus dans le produit.
Les suspensions intégrales de plantes fraîches (SIPF) : efficaces mais peu nombreuses Il s’agit d’une microsuspension de plantes fraîches mises en solution hydro-alcoolique, afin d’en assurer la conservation. Elle restitue l’intégralité thérapeutique de la plante avec tous ses principes actifs. Les SIPF sont au nombre de 17 : Artichaut, Aubépine, Bardane, Cassis, Échinacée, Fucus, Marron d’Inde, Mélilot, Mélisse, Mille- pertuis, Ortie, Passiflore, Pissenlit, Prêle, Reine-des-prés, Tribulus, Valériane.
La posologie est, en moyenne, de 1⁄2 cuillère à café dans un peu d’eau, 2 fois par jour.

La gemmothérapie : pour rééquilibrer les terrains
La « gemmo », c’est l’utilisation, à des fins thérapeutiques, des plantes à l’état de bourgeons, de jeunes pousses ou de radicelles, c’est-à- dire quand elles concentrent tous leurs bienfaits. Ces bourgeons, jeunes pousses ou radicelles sont préparés par macération dans un mélange eau-alcool, qu’on stabilise avec de la glycérine végétale.

Cela se présente sous forme liquide dans un flacon en verre teinté muni d’un compte-gouttes.
Il peut s’agir d’un macérat-mère, dont on utilise 5 à 15 gouttes par jour, ou d’un macérat ayant subi une dilution, dont on utilise 10 à 100 gouttes par jour. Dans ce dernier cas, figure sur l’étiquette la mention « BMG 1D » pour Bourgeons en Macérat Glycériné 1 Dilution, « JPMG 1D » pour Jeunes Pousses en Macérat Glycériné 1 Dilution, ou « RMG 1D » pour Radicelles en Macérat Glycériné 1 Dilution.

Ils se prennent généralement purs sous la langue, ou dilués dans très peu d’eau, et hors des repas.

La + puissante
L’aromathérapie : la puissance des huiles essentielles
Les huiles essentielles sont issues de la distillation de graines, feuilles, fleur, racine, fruit ou encore écorce et rameaux de plantes aromatiques. De nombreuses huiles essentielles existent comme celles de poivre noir, romarin, lavande, livèche, coriandre, cannelle ou cyprès parmi tant d’autres.

Les essences sont extraites par expression à froid du zeste des agrumes. On parle ainsi d’essence de citron, orange, pamplemousse, mandarine et non d’huile essentielle !

Elles sont une sorte de quintessence du potentiel thérapeutique renfermé dans les végétaux. Très puissantes, elles sont très effi- caces mais s’emploient avec prudence.

Leur usage peut se faire en application externe par la voie du massage ou dans un bain. Également en interne en les ingérant sur un support, en diffusion dans l’air et en inhalation sèche sur un mouchoir en tissu ou humide dans un bol d’eau chaude.

Quel que soit le mode d’utilisation, il faudra employer les huiles essentielles en respectant les dilutions recommandées dans les huiles ou les crèmes pour un massage et le nombre de gouttes pris en interne. Certaines ont des degrés de toxicité en interne, sur la peau (dermocausticité) ou dans l’air, il faudra donc toujours se conformer à la meilleure voie d’utilisation de chaque huile essentielle ou essence afin de bénéficier au mieux de leurs vertus.

Et d’autres formes plus diverses
Les hydrolats : de la douceur médicinale pour tous
Les hydrolats sont la fraction aqueuse obtenue lors de la distillation des huiles essentielles. On parle d’eau florale quand c’est la distillation d’une fleur comme l’eau florale de lavande, de rose, de camomille ou de bleuet. On parle d’hydrolat quand c’est la distillation des autres parties de plantes aromatiques : feuilles, écorces, rameaux, graines comme l’hydrolat de feuille de mélisse, d’écorce de cannelle.de graines de carotte, de rameaux de cassis.
Ils ont les mêmes vertus quasiment que les huiles essentielles du même nom en nettement atténué. Ce qui est fort pratique puisqu’ainsi on peut les utiliser chez tous les publics, des nourrissons aux seniors et même sur les muqueuses comme les yeux alors que c’est formellement interdit avec les huiles essentielles. On peut en consommer plus souvent et sur une durée plus longue et sans toxicité. Char- gés énergétiquement des bonnes ondes du végétal en question, les hydrolats harmonisent aussi la sphère pshycho-émotionnelle. Pour couronner le tout, ils sentent généralement plutôt bons !
On s’en sert donc aussi bien en cosmétique, en pulvérisation sur soi, en culinaire dans l’alimentation ou encore dilué dans une bouteille d’eau à boire dans la journée.
Les huiles : se faire du bien avec des bons gras
De nombreuses huiles sont médicinales comme celles d’Onagre et Bourrache pour la peau, de Nigelle pour l’immunité, de Périlla contre l’allergie, de Lin pour les oméga 3 et le transit, etc.
On peut les consommer en huile alimentaire en cuillère à café pure dans la bouche, avec la nigelle par exemple ou en cuillères à soupe dans l’alimentation comme avec celle de Lin. Plus souvent sous forme de capsule souple qui les préserve de l’oxydation.

En cuisine : quand manger devient thérapeutique
Avec la mode des Superaliments ou Superfoods, on trouve désormais à intégrer dans nos recettes de la poudre d’algues comme la Spiruline, de la poudre de plante comme celles d’herbe de blé, de maca, de curcuma, des paillettes d’Agar-Agar, des graines de Chanvre, Courge ou Chia, des boissons à base de gel d’Aloé-véra, de l’huile de Coco.
À intégrer avec parcimonie mais régularité elles apportent une touche santé à vos assiettes et boissons. N’attendez plus pour apprendre à les apprivoiser !

 

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Couverture de livre

 

 

Michel PIERRE commence sa carrière comme préparateur en pharmacie, il fabrique des préparations magistrales très fréquemment utilisées à l'époque (sirop, pilules, crèmes, suppositoires, ovules, liniments, etc.). En 1970, il achète une des plus anciennes herboristeries de Paris. Ardent défenseur de l'herboristerie, Michel Pierre se bat pour que l'usage des plantes reste enraciné dans nos cultures. Il est également l’auteur de Les Plantes du bien-être (éditions du Chêne).

Caroline GAYET est diététicienne phytothérapeute en exercice libéral ainsi qu’à l’herboristerie du Palais Royal à Paris. Passionnée par les plantes et leur propriétés, elle est également l'auteur du Guide de poche de phytothérapie, aux éditions Leduc.s.