Aloe vera
plante de la peau
Illustration : © sophie Lacoste
Crèmes de soin, shampooings, lotions, dentifrices, mousse à raser... c’est incroyable le nombre de produits pour se bichonner qui contiennent de l’Aloe vera. La pulpe de ce grand cactus s’utilise aussi en interne.
Cancer, maladies de peau incurables, problèmes digestifs chroniques... rien ne semblerait résister à l’Aloe vera. Et les résultats semblent si impressionnants qu’il me semble plus prudent de parler au conditionnel !
Un peu de botanique
Dans la famille des Liliacées, il y a plusieurs espèces d’aloès. Certains sont de la taille d’un petit cactus, d’autres aussi grands qu’un arbre. Les longues feuilles sont charnues et pourvues d’un aiguillon. Le remède, connu sous le nom de « Lou Wei », est utilisé depuis près de 1 500 ans par les Chinois. Mais l’aloès était déjà utilisé dans l’Antiquité par les Sumériens, les Grecs et les Égyptiens. Au xixe siècle, les remèdes à bas de Curaçao ou sabila (en espagnol). Les feuilles plutôt étroites (en comparaison des autres variétés d’aloès) sont longues, dentées. Du centre s’élève une inflorescence avec de nombreuses fleurs jaunes en forme de tube. Au bout de 4 à 5 ans, le cactus atteint environ un mètre : on peut alors commencer à prélever ses feuilles pour la fabrication de remèdes ou de cosmétiques.
Une formule complexe
Depuis près de 50 ans, les chercheurs se penchent sur la formule intime de l’aloès. L’aloïne et ses dérivés sont les principes actifs majeurs de la feuille : ces substances ont une action sédative, antibiotique, purgative et anal- gésique. D’autres composants renforcent cette action bactéricide, fongicide et calmante : les acides aloétique et cinnamique. L’aloès contient 7 des 8 acides aminés essentiels qui ne peuvent être fabriqués par l’organisme humain et qui lui sont indispensables. D’autres acides aminés (arginine, tyrosine, etc.) qui ont la particularité de réguler la tension et de lutter contre le stress, des polysaccharides, des résines et des tanins complètent cette formule complexe. Très riche en enzymes – les substances qui sont à la base des mini-réactions chimiques partout dans notre corps –, l’aloès contient au moins 20 minéraux (calcium, phosphore, fer, potassium, magnésium...) et des vitamines, en interne, une panacée !
L’aloès est considéré comme un adaptogène, c’est-à-dire qu’il aide l’organisme à s’adapter aux conditions extrêmes et à lutter contre elles : froid, maladie, fatigue, etc. Non seulement il stimule les défenses immunitaires, mais il est antibiotique, anti-inflammatoire, puissamment cicatrisant. Il aide à éliminer les toxines, à nettoyer les organes encombrés (reins, foie...). Il soulage les crampese d’aloès faisaient partie des produits les plus vendus en pharma- cies. Sa réputation de plante tonique, digestive, purgative et cicatrisante s’est maintenue jusqu’à nos jours. Il existe plusieurs espèces d’aloès. La plus utilisée reste l’Aloe vera en raison de ses propriétés et surtout sa facilité de mise en culture. Originaire d’Afrique du Nord, l’Aloe vera est cultivé partout dans le monde et notamment en Espagne, au Mexique et dans le sud des États-unis. Appelé Aloe barbadensis ou encore Aloe vulgaris par les scientifiques, ilestplusconnusouslenomd’Aloevera(aloèsvrai),aloès d’estomac et les maux gastriques. Il serait même utile pour les troubles de la ménopause. Le jus d’aloès est conseillé dans les cas de diabète, d’allergies, de constipation, de problèmes cardiaques. C’est un remède efficace contre le virus de l’herpès. Certains médecins américains et russes affirment que l’aloès peut se montrer très utile aux malades du cancer ou du sida.
La peau et les cheveux, aussi
L’aloès concentre la plupart des vitamines, notamment A, E et du groupe B, celles qui concernent la peau et les cheveux. Il est riche aussi de tous les sels minéraux indispensables : phosphore, potassium, calcium, chlore, fer, zinc... Bref, l’aloès, par sa composition, possède des propriétés très intéressantes pour la peau : cicatrisation, régénération cellulaire, hydratation cutanée, anti-inflammatoire, antibiotique. C’est pourquoi les cosmétiques à base d’aloès sont particulièrement conseillés dans les cas de prurit, d’eczéma, de petites blessures, d’irritation, de mycoses et même de boutons de fièvre ou d’herpès !
toxicité et contre-indications...
Si une plante soigne, c’est parce qu’elle possède des prin- cipes actifs. Dans le cas de l’aloès, la plante ingérée en excès peut avoir des conséquences graves : hypothermie, ralentissement du pouls, avortement, vomissements et diarrhées... Encore faut-il pouvoir avaler l’Aloe vera en excès : pur, son goût est très amer et plutôt désagréable. C’est pourquoi on consomme son jus fortement dilué. En externe, les cosmétiques à base d’aloès sont acceptés par les peaux les plus délicates. L’aloès est contre-indiqué chez les femmes enceintes et les enfants trop jeunes. Les personnes fragiles souffrant d’hémorroïdes ou de varices devraient s’abstenir de prendre de l’aloès en interne.
Sophie Lacoste*
Pour en savoir plus, lire :
Les plantes qui guérissent
*Sophie Lacoste
http://www.editionsleduc.com