Il existe trois grandes façons de pratiquer l’homéopathie, selon l’école dont se réfère le médecin homéopathe : unicisme, le pluralisme et le complexisme
L’unicisme
Il consiste à donner un seul remède, le plus individualisé possible en fonction des symptômes présentés par le patient. Ce médicament correspond parfaitement au profil de la personne. Il est généralement donné en haute dilution, plusieurs fois de suite et éventuellement modifié si le patient présente de nouveaux symptômes. Cette méthode, préconisée par Hahnemann lui-même, relève du médecin homéopathe seul. Pour ma part, je pense qu’il est difficile de trouver SON remède particulier. Il faut être très bon médecin homéopathe car en cas d’erreur, on laisse le patient sans soin, ce qui est dommageable pour le malade, pour le praticien et pour l’homéopathie en général.
Le pluralisme
Les pluralistes utilisent un médicament à chaque moment ou à chaque étape de la maladie, de façon à couvrir l’ensemble des symptômes du patient. Ces remèdes peuvent être prescrits ensemble, successivement ou de façon alternée, par exemple un jour sur deux.
Ainsi, si le patient développe une pathologie évolutive, comme une rhinite par exemple, le médecin homéopathe prescrira un ou deux produits en fonction des évolutions possibles de la maladie, à partir des symptômes qu’il observe. Si ceux-ci évoluent, il pourra ensuite rectifier le choix d’un remède ou d’une posologie par téléphone. C’est la méthode de la majorité des homéopathes en France.
Le complexisme
Les complexistes utilisent des mélanges préparés à l’avance, composés de plusieurs médicaments pour former un complexe. Celui-ci n’est pas utilisé en fonction du comportement du malade. Pour la rhinite par exemple, c’est le médicament du rhume et non du sujet enrhumé.
C’est aussi le médicament des veilles de week-ends : si le médecin ne revoit pas le patient avant plusieurs jours sans être sûr de l’évolution de la maladie, il prescrira un complexe pour le mettre à l’abri d’une aggravation.
Choisir sa clé
Choisir son mode de traitement, c’est comme vouloir ouvrir une porte munie de plusieurs serrures. Avec un passe-partout unique, c’est l’unicisme. Avec plusieurs clés bien choisies correspondant chacune à une serrure, c’est le pluralisme. Avec le trousseau de toute la maison en espérant qu’une clé au moins fonctionnera pour chaque serrure, c’est le complexisme.
En règle générale en automédication, il est préférable d’avoir un trousseau complet (le complexe) plutôt qu’une seule clé qui risque de n’ouvrir aucune porte (le mauvais médicament).
Albert-Claude Quemoun
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