La consultation d’un médecin homéopathe est avant tout une consultation médicale et comporte : un interrogatoire précis, un examen clinique et la prescription d’examens complémentaires (radiologique, biologique) nécessaires. Après avoir recueilli toutes ces informations, le médecin établit le diagnostic de la maladie.
Le traitement homéopathique, comme le définit Hahnemann, se base sur des éléments « frappants, singuliers, extraordinaires et caractéristiques ». Ce qui confirme le fait, comme nous l’avons vu plus haut, que l’individualisation est un des principes de base du traitement homéopathique. Mais qui dit individualisation, dit ensemble des symptômes. Ce concept de globalité n’est pas spécifique à la recherche du traitement homéopathique. Pour faire le diagnostic d’une grippe, pour reprendre l’exemple déjà cité plus haut, un médecin ne se contentera pas de quantifier seulement la hauteur de la poussée fébrile ou la seule localisation des courbatures. C’est l’ensemble ou la globalité du tableau qui lui permet d’affirmer que son patient est atteint de cette maladie virale. Cela dit, pour le médecin homéopathe, cette globalité est un peu plus spécifique puisqu’elle met sur le même niveau les symptômes strictement physiques et les symptômes mentaux (ou comportementaux). Un humain n’est ni un pur esprit, ni un corps seul et l’interaction entre moral et physique est permanente ; dans l’état de santé comme dans la maladie.
Fort de sa connaissance des médicaments homéopathiques et non-homéopathiques, le médecin homéopathe décide si cette maladie, chez ce patient, nécessite l’avis d’un spécialiste ou si elle peut être guérie par une intervention chirurgicale, par un traitement homéopathique seul, un traitement non-homéopathique seul ou l’association des deux sortes de médicaments, complémentés ou non par un traitement kinésithérapique, psychothérapeutique, etc.
Dans le cadre d’une maladie ou d’un symptôme aigu, et si le traitement homéopathique seul peut être efficace, le médecin va s’appuyer sur son interrogatoire précis pour déterminer quel(s) médicament(s) homéopathique(s) sera (ont) le(s) plus adapté(s) au cas de son patient. Il a besoin de faire préciser :
- depuis quand et à la suite de quelle circonstance cette maladie ou ce symptôme est apparu (recherche d’une cause déclenchante),
- la traduction exacte du principal symptôme ou de la maladie (comment se manifeste-t-il ?),
- s’il existe des circonstances particulières qui augmentent ou diminuent les sensations qui traduisent ce symptôme ou cette maladie,
- s’il existe d’autres symptômes qui sont apparus au même moment (les symptômes associés), sans avoir apparemment, de relation de cause à effet.
Le lecteur retrouvera des traces de cet interrogatoire, qui permet de mieux cerner le meilleur traitement, dans la première partie de cet ouvrage : les arbres décisionnels qui y figurent sont basés sur ce principe.
Dans le cadre d’une maladie chronique (qui sort du cadre de cet ouvrage), le médecin homéopathe s’attachera, non seulement à faire préciser les symptômes actuels, mais élargira son interrogatoire à tout le passé pathologique et à tout l’organisme de son patient afin de récolter tous les incidents pathologiques de sa vie et en obtenir une image complète et globale. Le but de cet interrogatoire est d’aboutir au traitement dit de terrain ou de Mode Réactionnel Individuel que je définirai en utilisant la définition de l’excellent médecin homéopathe et ami (et vice versa) Jean-François Becker : « l’ensemble des possibilités réactionnelles d’un individu donné ».
Cet interrogatoire à la recherche des symptômes « frappants, singuliers, extraordinaires et caractéristiques » est assez banal et ouvert. Contrairement à ce qu’on voit écrit dans tous les articles « grand public » qui veulent informer leurs lecteurs des spécificités de l’homéopathie, le médecin homéopathe ne vous demande pas systématiquement si vous aimez les cornichons ou la peau du lait ! Il vous demande simplement si vous avez des préférences alimentaires, mais aussi vos antécédents médicaux, la qualité de votre sommeil, la régularité de vos règles, celle de votre digestion, l’état de votre moral, etc.
Une fois le diagnostic de la maladie ou du symptôme et celui du (ou des) médicaments(s) homéopathique(s) établis, reste à écrire l’ordonnance.
Docteur Franck Choffrut
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