Le Président Mao indique : « La Médecine et la pharmacologie chinoises constituent un grand trésor. Il faut s’efforcer de les explorer et de les porter à un niveau supérieur. » L’acuponcture et la moxibustion forment une partie importante de ce grand trésor.
L’acuponcture et la moxibustion, deux méthodes thérapeutiques différentes créées et développées par le peuple travailleur de Chine au cours de son travail productif et de sa lutte contre la maladie, ont une ancienne et prestigieuse histoire.
On peut trouver la trace de traitements par acuponcture et moxibustion jus- qu’à l’âge de pierre, où des couteaux de pierre et d’autres instruments affûtés ont été créés pour satisfaire les besoins de la production. Ces instruments étaient également utilisés pour soulager les douleurs et les maladies et ils étaient con- nus des Anciens sous le nom de « bian ». Sous la dynastie des Han (206 av.-220 ap. J.-C.) existait un livre, Shuo Wen Jie Zi (lytique des idéogrammes) dans lequel un passage précise que « bian » signifie « utiliser des pierres pour soigner les maladies ». Ceci peut représenter la forme la plus primitive de l’acuponcture.
La découverte du feu a créé les conditions de la technique des moxibustions. Avec le développement plus avancé de la production, les poinçons de pierre furent remplacés par des « aiguilles » d’os ou de bambou.
Au cours de la dynastie Shang (du XVIe au XIe siècle av. J.-C.). la tech- nique de coulage du bronze s’est développée et il devint possible de fabriquer des aiguilles de bronze.
L’utilisation du métal pour les aiguilles a été de grande portée dans le développement des traitements par acuponcture. Le phénomène d’irradiation produit au cours de l’action de l’aiguille amena en son temps à la découverte du système des jingluo (méridiens et vaisseaux secondaires). À la suite d’une longue pratique, l’acuponcture et la moxibustion devinrent définitivement un mode important de traitement des maladies.
Le plus ancien traité médical chinois encore existant, Huangdi Nei Jing ( Canon de médecine), écrit pendant la période des Royaumes Combattants (475-221 av. J.-C.), résume le savoir médical alors en cours et celui des anciens transmis par l’histoire. Les descriptions concernant les traitements d’acuponcture et moxibustion constituent une grande partie de cet ouvrage dans lequel la physiologie et la pathologie des méridiens et des viscères, les points d’acuponcture, les indications et contre-indications de l’acuponcture et de la moxibustion sont discutés. L’utilisation de neuf sortes d’aiguilles en vue de l’obtention de divers résultats thérapeutiques y est également mentionnée. Ce fait s’est trouvé corroboré par la mise au jour de vestiges historiques de la dynastie des Han au cours de la récente Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Parmi ceux-ci se trouvent en effet des aiguilles d’acuponcture en or et en argent.
Dans le chapitre « Kou Wen Pien » du Ling Shu, il est spécifié : « L’oreille est l’endroit où tous les méridiens se rencontrent. » Cela est considéré comme ayant un rapport étroit avec la découverte actuelle du traitement par l’acuponcture de l’oreille. Selon le Shi Ji (célèbre médecin Pien Chueh contemporain de la période des Royaumes Combat- tants sortit un patient du coma par l’acuponcture et les moxas combinés à d’autres moyens thérapeutiques.
Pien Chueh est également l’auteur du Nan Jing (difficiles) qui pallie les insuffisances du Nei Jing (
Dans cet ouvrage, les points d’acuponcture et moxibustion, la physiologie et la pathologie des 8 vaisseaux extraordinaires sont discutés.
Au cours de la dynastie des Han, le célèbre chirurgien Hua Tuo fut également un expert dans la technique d’acuponcture et moxibustion. C’est à cette époque que, pour réduire les désaccords dans les mesures et la localisation des points résultant des différences de corpulence entre les divers patients, la méthode consistant à prendre comme unité de mesure une zone définie du corps du patient fut préconisée. Par exemple, la largeur de l’articulation phalangienne du pouce fut prise comme unité et désignée ensuite sous le nom « d’unité constante » ou « unité proportionnelle ».
Entre les dynasties des Tsin de l’Est et de l’Ouest (265-420) et celles du Sud et du Nord (420-589), l’acuponcture et la moxibustion ont connu un très rapide développement. Il parut un ouvrage consacré à ce seul sujet, Zhen Jiu jia Yi Jing (  (1), Classique d’acuponcture et moxibustion), dans lequel les noms et le nombre des points de chaque méridien et leur localisation exacte furent pré- cisés. L’ouvrage traite également des propriétés et indications de chaque point et des méthodes de maniement. Cet ouvrage est encore un résumé du savoir de l’époque en acuponcture et moxibustion.
De même à cette période, on traça des schémas et figures en couleurs des méridiens et des points, ce qui a joué un rôle important dans la promotion et le développement de l’acuponcture et de la moxibustion. Parut également le célèbre ouvrage Zhou Hou Bei Ji Fang le grand médecin Ko Hung de la dynastie des Tsin, ouvrage dans lequel il est fait mention de la « méthode de la corne ». Selon certaines recherches, il s’agirait de la forme primitive de la méthode de traitement par ventouse, qui est actuellement largement utilisée. D’après ce qui est rapporté dans cet ouvrage, il apparaît que cette méthode simple et efficace en acuponcture et moxibustion avait déjà été largement appliquée au traitement de diverses maladies.
Au cours de la dynastie des Tang (618-907) l’acuponcture et la moxibustion ont connu un solide développement. Le célèbre médecin Sun Szu-miao a porté grand intérêt à l’acuponcture. Il proposa l’idée selon laquelle les endroits dou- loureux pouvaient être utilisés comme points d’acuponcture en plus de ceux qui étaient répertoriés. Ces points reçurent le nom de « Points Ah Shi » et c’est à eux que les Anciens se réfèrent dans le précepte « Poncturer là où il y a sensibilité ».
Les réalisations en acuponcture et moxibustion au cours de la dynastie des Tang durent beaucoup à l’institution de facultés d’acuponcture et moxibustion à l’intérieur du Collège Médical de l’Empire, le plus ancien collège spécialisé en médecine, dans lequel ces arts de guérir constituaient un cours inscrit au pro- gramme de tous les étudiants, tandis que les professeurs de ce cours étaient des médecins particulièrement qualifiés dans cette spécialité.
Tout ceci a joué un rôle important dans la poursuite en avant du développe- ment de l’acuponcture et de la moxibustion.
Durant les dynasties des Song, des Kin et des Yuan (960-1368), elles firent encore des progrès considérables en Chine. La contribution la plus importante a été le livre Tong Jen Shu Xue Zhen Jiu Tu Jing des points d’acuponcture et moxibustion selon la statue de bronze) écrit par Wang Wei-yi qui a réalisé des études et recherches fouillées sur les points d’acuponcture.
Professeur Éric Marié
Faculté de médecine chinoise du Jiangxi Faculté de biologie et de médecine de Lausanne
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