Argile : vrai ou faux remède ?


De nombreux ouvrages et articles ont été écrits sur l’argile de même que sur bien d’autres terres considérées comme miraculeuses, comme des panacées, comme des merveilles naturelles, etc.
De nombreux patients ont témoigné en faveur de l’argile, invo- quant des « guérisons » spectaculaires, extraordinaires...

L’argile est-elle cela ? Ou bien tout simplement n’est-elle qu’un mythe ?

La réalité se situerait-elle quelque part entre ces deux pôles ?
Y a-t-il avantage, inconvénient, ou danger à l’utiliser ? Faut-il la manger, la boire, l’appliquer sur le corps ? Quand ? Dans quelles conditions ? Avec quelles contre-indications ? Etc.

Nous allons tenter de faire le point des acquisitions actuelles, sans nous laisser aller à l’enthousiasme puéril des uns ou au refus obstiné des autres.
– Enseigner des applications pratiques, immédiates, sans danger ;
– Éviter les longs discours trop théoriques et... toujours susceptibles d’être remis en question.

Nous bénéficions des travaux du professeur Raymond Lautié, docteur ès sciences, directeur scientifique de VIE et ACTION - CEREDOR, dont l’autorité est fondée sur des recherches contrôlées et objectives. Nous Iui sommes très reconnaissant d’avoir bien voulu nous autoriser à reproduire certaines parties de ses écrits et de ses formules d’hygiène et de beauté par des complexes d’essences végétales.

Les faits et les illusions
Depuis une cinquantaine d’années, on expérimente le placebo : substance non dotée de propriétés pharmacologiques – par exemple, l’eau distillée, ou le sucre blanc, ou la mie de pain – mais prescrite de manière que le sujet imagine ingérer un remède.

Annoncez à un malade que telle substance va le guérir et reffet psychologique de suggestion intervient le plus souvent. Que soit dans les troubles psychosomatiques (angoisse, par exemple) ou les pro-blèmes organiques (ulcère gastrique, opération chirurgicale, etc.), le résultat est positif dans une proportion variant entre 50 et 90 %.

Il n’est donc pas étonnant que de nombreuses substances (plantes, médicaments chimiques, interventions diverses) aient été, et soient encore, vantées pour des propriétés qu’elles ne possèdent nullement.

L’argile elle-même n’échappe pas à cette illusion. A côté de propriétés intéressantes, elle est chargée d’une quantité de vertus qui n’existent que dans l’imagination des auteurs, dont certains sont eux-mêmes des marchands d’argile. Il nous faut donc ramener les choses à leur réalité.

Nous devons tenir compte de l’influence de différents facteurs qui interviennent simultanément.
Quand, en médecine naturelle, le praticien préconise une modification de l’alimentation et, simultanément, l’application de compresses d’argile, comment mesurer l’efficacité de l’un ou de l’autre des facteurs ?

D’autre part, l’organisme vivant est doté d’un pouvoir d’autorégénération ; sa guérison est spontanée dans bon nombre de cas et l’influence que l’on attribue à telle ou telle intervention est bien souvent erronée.

Comment savoir si c’est l’argile ou « autre chose » qui a « guéri » le mal de tête, le furoncle, l’entérite ? Une recherche objective était donc à réaliser afin de clarifier le problème de l’argile et de présenter des conseils aussi simples que possible, pour une applica- tion aussi efficace que possible.

Nous ne nous sommes pas bornés à conseiller l’argile seule. Nous avons essayé de présenter le plus souvent un tableau rapide des causes essentielles et des rectifications à apporter au mode de vie et d’alimentation.

Nous avons également tenu compte de certains dangers qui peu- vent résulter de l’application inconsidérée de méthodes naturelles pourtant utiles. En voici des exemples :
−Une nourriture légère peut être incorrecte si elle est mal équilibrée. Nous donnons des précisions à ce sujet, tout en indiquant fréquemment la formule 60/20/20. Il s'agit d'un moyen mnémo- technique que nous avons expliqué en détail dans notre ouvrage paru chez le même éditeur : Votre santé par l’alimentation saine et la diététique.
− En ce qui concerne l'eau froide et les applications froides en général, elles peuvent être défavorables chez les sujets frileux, dans le cas d'une fièvre insuffisante chez un sujet dévitalisé. Une application froide malencontreuse au cours d’un catarrhe, par exemple, peut conduire à une aggravation telle que la pneumonie ou, chez les enfants, la méningite cérébro-spinale. C’est pourquoi nous conseil- lons souvent les applications chaudes ou tièdes plutôt que froides.

Certains médicaments dits naturels et certaines plantes peuvent se révéler toxiques pour certains individus, à certaines périodes, pour certaines doses, suivant aussi la provenance de ces plantes. C’est pourquoi nous vous conseillons la prudence.

Nous précisons en général : « infusions légères » et nous ne préconisons que l’utilisation épisodique et non constante de ces infusions, sauf gas exceptionnel.

Un écueil fréquent chez les naturistes: étre obsédé par les problèmes de nourriture, par l’application constante d’argile pour les moindres petites choses, par les tisanes à préparer en permanence, etc. Un tel état d’esprit entraîne une tension nerveuse considérable, une recrudescence de l’anxiété – et même de l’angoisse. Certains « réformistes » sont devenus réellement malades par crainte de mal faire. Agissons donc d’une manière détendue et n’éprouvons pas de culpabilité à l’idée que nous avons pu manquer une infusion ou une application d’argile...

Nous devons donc ramener les choses à leur juste proportion. Nous avons synthétisé le mieux possible les données que nous possédions par nos études et notre expérience. Nous avons précisé, pour chaque affection étudiée, non seulement le mode d’application de l’argile mais encore les conseils d’hygiène alimentaire et générale susceptibles de favoriser le rétablissement, même si l’argile ne représente alors (dans certains cas) qu’une intervention secondaire – ou même un véritable placebo.

Un point important encore : nous allons simplifier des opérations que d’aucuns ont compliquées à plaisir et sans autre raison que de « troubler l’eau pour qu’elle paraisse profonde » c’est-à-dire de « broder » à l’excès, pour donner au lecteur l’illusion d’un savoir étendu. Ne tombons pas dans ce travers.


André Passebecq

                                                                              

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L'argile pour votre santé