Un fonds a été mis en place pour la mise en ouvre des mesures de prévention du tabagisme. Ce fonds évalué à 130 millions d'euros est alimenté par une taxe prélevée sur les distributeurs de tabac. Il ne doit pas être utilisé pour financer les revenus des débitants de tabac. S'il devait y avoir majoration de la remise des buralistes, celle-ci devrait se faire sur une réduction des marges bénéficiaires des fabricants.
Paris, le 4 novembre 2016 - Le Programme National de Réduction du Tabagisme prévoit la mise en place d'un fonds de prévention pour financer l'ensemble des actions prévues afin de réduire la consommation de tabac et les coûts tant sanitaires que financiers qui lui sont associés. Ce fonds a été créé et doit être alimenté par une taxe sur les distributeurs, seul moyen de faire contribuer les fabricants de tabac qui déclarent leur chiffre d'affaire à l'étranger ; son objectif vise la prévention et non pas l'aide à la commercialisation d'un produit qui tue un de ses consommateurs régulier sur deux. Il serait indécent qu'il soit attribué à ceux-là même qui revendiquent avec constance l'abrogation de la majorité des mesures contenues dans le programme national de réduction du tabagisme.
Ce fonds ne doit pas être utilisé pour financer les revenus, déjà très confortables et en constante hausse depuis 10 ans, selon la cour des comptes, des débitants de tabac et notamment des plus importants qui bénéficient de remises annuelles anormalement élevées.
S'il doit y avoir une revalorisation des revenus des buralistes, il convient que celle-ci soit faite à de strictes conditions : qu'elle s'inscrive dans une diminution assumée de la réduction de la consommation et des ventes de tabac dans notre pays, qu'elle participe à la poursuite d'une diversification des activités des buralistes et exclusivement accordée aux plus fragiles. Cette hausse doit également être conditionnée à un strict respect par les buralistes des législations et réglementations en place (interdiction de vente aux mineurs, etc.) et par une absence de mise à mal constante des politiques de santé.
Le Comité National Contre le Tabagisme et l'association « les Droits des non-fumeurs » interpellent donc le Ministre du Budget Christian Eckert, dont l'administration exerce la tutelle sur les débitants de tabac, pour qu'il confirme que la hausse annoncée de la rémunération des buralistes ne se fera pas au détriment du fonds prévu pour les actions de lutte contre le tabagisme et dans une optique réaffirmée de réduction de la consommation de tabac dans notre pays.
A propos du CNCT :
Le Comité National Contre le Tabagisme est la première association qui s'engage et agit pour la prévention et la protection des personnes face aux méfaits du tabac et aux pratiques de son industrie. En France, le tabagisme reste la première cause de mortalité prématurée et évitable. Pour lutter contre ce fléau, le CNCT mène à la fois des actions de prévention afin de sensibiliser sur ces dangers et des actions de plaidoyer pour faire adopter des mesures de protection efficaces.