Symboles et non-symboles : les fétiches

Le symbole unifie. Il permet que des univers différents communiquent entre eux. Il est une passerelle, un lien qui relie mais qui peut aussi attacher (double sens du mot lien).

Le symbole unifie. Il permet que des univers différents communiquent entre eux. Il est une passerelle, un lien qui relie mais qui peut aussi attacher (double sens du mot lien).

Le symbole réunit quand la société divise. Il coagule, rassemble et synthétise quand le fétichisme dissout, décompose et déstructure. Le fétichisme est au symbolisme ce que la superstition est à la spiritualité. La superstition est la maladie infantile de la spiritualité, la religion en est le codificateur, le metteur en scène.

Il n’existe pas de clé du symbole ni de clé des songes. Un symbole prend toute sa dimension quand il est réinvesti dans l’expérience personnelle d’un sujet ou d’une société. Il doit être chargé d’histoire et de mémoire pour prendre toute sa significa- tion. En effet, s’il est posé au départ comme force d’unification, il prend toute sa dimension au fur et à mesure qu’il s’enrichit des événements émotionnels qui le sollicitent à nouveau, encore et encore. Exemples : drapeau tricolore, marseillaise, croix chré- tienne, croix gammée, symbole patriotique, etc.

Tout peut prendre sens mais tout n’est pas symbole.
Cela dit, je ne crois aux propriétés thérapeutiques du symbole que si celui-ci s’inscrit dans une démarche personnelle, active et consciente. Il ne s’agit pas de confondre signes et symboles, ni de faire la confusion avec d’autres éléments tels les indices, icônes3$ ou ans vouloir rouvrir le débat sur les signes ostensibles d’appartenance religieuse, je me demande comment sont vécues par ceux qui les portent croix, étoile de David ou main de Fatma. Est-ce en effet un signe d’appartenance ? Alors on peut parler d’indice. D’un support personnel de méditation ou de réflexion ? On aura ici sans doute un symbole. Ou bien un objet pseudo magique, chargé d’une sorte de pouvoir et réduisant la totalité d’une religion à un nombre restreint de ses composantes ? Voilà un fétiche...

 
Georges Colleuil

 

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La fonction thérapeutique des symboles