Le Râmâyana de Valmiki

L’histoire de l’Inde est contenue dans deux grandes épopées, le Mahâbhârata et le Râmâyana, le texte le plus ancien des deux. Ces deux épopées sont cependant postérieures au monument littéraire connu sous le nom de Veda. Le Mahâbhârata compte cent sept mille couplets en vers et il est donc sept fois plus long que l’Iliade et l’Odyssée réunies. C’est le grand poème épique de l’Inde, un contenu d’enseignements historiques, cosmologiques et métaphysiques sous formes de mythes, de légendes et de traditions populaires.

Râma et le cerf Maricha. D’après un bas-relief d’Angkor. (Dessin de Mlle Sappho Marchal)


L’histoire de l’Inde est contenue dans deux grandes épopées, le Mahâbhârata et le Râmâyana, le texte le plus ancien des deux. Ces deux épopées sont cependant postérieures au monument littéraire connu sous le nom de Veda. Le Mahâbhârata compte cent sept mille couplets en vers et il est donc sept fois plus long que l’Iliade et l’Odyssée réunies. C’est le grand poème épique de l’Inde, un contenu d’enseignements historiques, cosmologiques et métaphysiques sous formes de mythes, de légendes et de traditions populaires.

L’autre épopée est le Râmâyana qui comprend vingt-quatre mille couplets et qui nous conte les hauts faits du roi Râma, un grand libérateur (avatar), ainsi que de son frère Lakshmana. Leur existence remonterait à 8 000 ans avant notre ère. On y apprend, entre autres, qu’après sa victoire, Râma ramena son épouse Sîtâ qu’il venait de libérer de son emprisonnement au Sri Lanka, dans son royaume d’Ayodhyâ, à bord d’un aéroplane du nom de Pushpaka, un énorme char volant qui brillait comme de l’or. Il comportait deux étages avec de nombreuses chambres, de confortables sièges et de vastes baies vitrées sur les côtés de l’appareil, permettant aux voyageurs d’admirer d’en haut un splendide paysage. Il est clair que de tels détails ne sont pas dus à la seule imagination ! À bord de tels engins, on utilisait des armes comme l’astra ou le soposamhara, des armes de jet. Les écrits évoquent aussi des bombes (sikharastra), des projectiles de gaz toxique (prasvapana), etc. De très nombreuses archives non encore traduites du sanskrit nous décrivent un armement que nous com- mençons à peine à maîtriser. Par conséquent, il n’est pas sérieux de parler de l’arc comme provenant d’un ancêtre de l’âge de pierre.

On remarquera que dans les premiers chapitres du Râmâyana, écrit par Valmiki, le sage Vishvamitra offre au seigneur Râma, afin de combattre de mauvais géants (râkshasas), une collection d’armes (arcs et flèches en font partie) issues des dieux eux-mêmes. La caractéristique des flèches, c’est qu’elles sont intelligentes et que, une fois envoyées au moyen de puissants mantras (soniques), elles se dirigent elles-mêmes vers l’objectif à détruire et reviennent d’elles-mêmes vers celui qui les a envoyées.

Puis vient un chapitre intitulé « L’Arc de Janaka ». Dans ce cha- pitre, le sage Vishvamitra parle aux deux jeunes héros d’une arme hors du commun qui, en tant qu’archer, nous intéresse particulièrement. Voici le chapitre quelque peu résumé.

Au cours de sa description, il parla d’un arc précieux que Janaka avait en sa possession, un arc exceptionnellement puissant et brillant d’une rare splendeur. Il déclara qu’ils ne devaient pas manquer l’occasion de le voir. Sur ce, Râma demanda comment l’arc était parvenu aux mains de Janaka et Vishvamitra répondit : « Écoute, mon fils ! Il y a des années, l’Empereur de Mithila, nommé Devaratha, célébra un grand yajna 7, comme aucun mortel n’oserait en exécuter, un yajna qui peut conférer d’immenses bénéfices spirituels, un yajna qui plut tellement aux dieux qu’ils lui firent cadeau de cet arc divin en témoignage de leur gratitude. C’est l’arc de Shiva. Janaka l’adore chaque jour avec les rites requis. Il lui offre des fleurs et de la pâte de santal, agite la flamme de camphre et brûle de l’encens en son honneur ; il dépose, avec vénération, des mets et des fruits devant la présence divine immanente à l’arc. L’arc est tellement habité par la Divinité que personne – dieu, démon, ange ou esprit – ne peut le soulever ni le tendre. Bien des princes qui ont essayé de le bander en vain se sont retrouvés dans un désappointement humi- liant. Râma ! Vous êtes de dignes héros ; vous pouvez l’examiner 8. »

Difficile avec ce texte de croire encore que l’arc a commencé à être divinisé en Chine et au Japon !

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7. Le yajna est un rituel centré autour d’un feu servant à invoquer des déva en vue d’obtenir certains bénéfices comme faire tomber la pluie. L’essentiel du rituel se fait à l’aide de récitations mantriques comme on peut encore le voir dans le boudd- hisme ésotérique et tantrique (gôma) ou dans l’appel aux kami des prêtres shintô.
8. L’Histoire de Râma, torrent de douceur sacrée, p. 72.

Michel Coquet 

                        
                                                                              

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